Retour dans le sud

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Le mois de juillet s'écoula rapidement. Chacun de leurs côtés, Sol et Carlos passaient des journées bien remplies, mais le pilote espagnol ne manquait jamais d'appeler la jeune femme, souvent le soir, et la française ne ratait jamais un appel de sa part.

Leur complicité ne faisait que grandir au fils de jours. Carlos ne cachait plus son attirance pour la jeune femme, et celle-ci était tout à fait consciente qu'elle lui plaisait. Quand au pilote, si la cavalière ne s'exprimait pas aussi librement que lui et faisait toujours preuve de timidité, il savait que cela était seulement dû à un manque de confiance en elle dont il ignorait encore les vraies raisons. Elle était discrète, mais l'attirance était réciproque, sinon elle l'aurait rejeté depuis le début, c'était évident. La tension entre eux était réelle, douce et palpable à la fois, mais le madrilène ne voulait pas la brusquer.

Et ils avaient tellement hâte de se retrouver lors du Grand Prix du Castellet. D'ailleurs, la semaine qui l'avait précédé, l'impatience de l'espagnol était tellement palpable, que son comportement lui avait valu quelques moqueries de la part de son coéquipier monégasque mais également de son cousin et manager Carlos, qui n'en pouvait plus d'entendre son cousin parler de la fameuse Sol Fernández.

Le weekend du Grand Prix arriva alors. À plus de deux heures de Monaco, Carlos et Charles s'étaient réunis pour déjeuner ensemble. Et le monégasque était d'humeur taquine.

Il fit mine de regarder son téléphone avant de prendre un air déçu « Oh merde ! »

« Qu'est-ce qu'il t'arrive » demanda l'espagnol en prenant une gorgée de son café.

« Charlotte vient de m'envoyer un message : Sol a loupé son avion. Elle pourra pas être là demain ! » répondit le monégasque en continuant de jouer la comédie.

Le visage de Carlos se décomposa alors et Charles tenta de garder son sérieux, en vain. Il explosa alors de rire, s'attirant les regards des quelques clients installés dans la salle de petit-déjeuner de leur hôtel, et surtout celui de son coéquipier, noir et menaçant.

« Tu devrais voir ta tête » se moqua le monégasque.

Carlos fronça les sourcils « Le fait que Sol ne puisse pas venir n'a rien de drôle Charles ».

« Non c'est vrai, mais je me moque de toi, et toi tu marches pas tu cours ! Elle a pas raté son avion t'inquiète, elle sera bien là pour t'admirer demain Chili » continua Charles.

Carlos observa son coéquipier l'air interdit. Il comprit alors qu'il s'était fait avoir et balança un morceau de brioche sur son ami, à la fois vexé et soulagé.

« C'est vraiment pas drôle » râla l'espagnol avant de soupirer.

Charles rigola à nouveau « Moi je trouve ! Carlos, t'es tellement in love de Sol que j'ai seulement voulu en profiter un peu. T'aurais dû voir ta tête franchement, je t'ai jamais vu aussi blanc et dépité ! C'était trop facile ! T'inquiètes pas, tu pourras retrouver ta "petite française" demain. Elle sera ta première supportrice, j'en suis certain »

Carlos se détendit alors « C'était de mauvais goût quand même »

« Ok ok, c'était pas sympa. Mais si je peux te faire une confidence : selon Charlotte, Sol est aussi impatiente que toi de te retrouver » ajouta-t-il avec un clin d'œil.

Carlos ne répondit pas, même s'il était ravi d'apprendre que Sol avait hâte de le retrouver. Lui aussi trépignait d'impatience à l'idée de revoir la française. Même s'ils s'appelaient tous les jours via FaceTime, ça n'avait rien à voir. Il avait besoin de l'avoir près de lui, il avait besoin de son contact. C'était étrange comment, en si peu de temps, elle était devenue important pour lui.
Il prit alors une nouvelle gorgée de café et changea de sujet de conversation.

Au détour d'un Grand Prix : Passion à Grande VitesseWhere stories live. Discover now