OSLO

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Comme prévu Mike et Enola sont venus me chercher une dernière fois pour m'emmener à l'aéroport. Le trajet est passé beaucoup trop vite entre discussion sur la pluie et le beau temps, nous avons reparlé de ces peu de moments passés ensemble, nous avons parlé d'Oslo, et du fait que nous voudrions garder contact. Le moment de se séparer n'a pas été facile. Nous avons tous pleuré et je dirais que ça en dit long sur la puissance de nos émotions.
Il ne s'est rien passé de spécial pendant mes différents vols et mes treize heures de trajet. Je n'ai évidemment pas pu visiter Copenhague mais ce n'est pas très grave car il s'agit d'une destination quand même plus accessible que Bogota. Mais bon je le note quand même sur la liste des destinations que je n'ai pas la possibilité de faire mais que je voudrais bien découvrir.
Je raconte tout ça devant ma caméra tout en racontant les informations que j'ai trouvé sur la ville.
Il faut donc savoir qu'Oslo est la capitale de la Norvège et n'a pas toujours porté ce nom en temps que ville. La ville regroupe près de 13% de la population norvégienne ce qui fait de la capitale la ville la plus peuplée du pays. C'est hallucinant quand même... En passant en avion et en regardant plans et photos sur internet je me suis rendue compte que la ville semble posséder beaucoup de parcs et puis... elle n'est pas loin d'un fjord. Je pense que je vais pouvoir me ressourcer pendant le temps que je vais passer ici. Lou ne m'a pas dit combien de temps je possède pour visiter et ça me fait un petit peu stresser car je ne peux pas organiser les choses en avance. Je vais apprendre à vivre au jour le jour.
En arrivant, je décide de prendre un taxi jusqu'à l'adresse que Lou m'a envoyé un petit peu plus tôt dans la journée. Je découvre un hôtel au coeur du centre-ville, situé à deux pas d'une sorte d'église, peut-être bien une citadelle plus qu'une église, avec des boutiques de créateurs non loin bien que je ne m'y connaisse pas beaucoup en la matière, ainsi que de l'opéra. Je devrais me sentir bien dans cet immeuble qui je trouve à des airs d'immeuble haussmanien. Il est 16h quand j'arrive et je découvre que cet hôtel est finalement peut-être un peu étrange. Check-in et check-out sur une machine et des ascenseurs partout, je ne comprend pas ou est le personnel ni même par ou je dois vraiment aller. Mais bon ça fait parti de l'aventure. La chambre est correcte, ni trop petite, ni trop grande. Juste assez pour y passer un peu de temps me reposer et pas trop pour le temps ou je ne serais pas là.
Je n'ai pas tellement envie de perdre de temps dans l'hôtel car mon instinct me dit que je ne vais pas rester longtemps à Oslo.
Cette sorte d'église me perturbe alors je décide d'aller voir de quoi il s'agit. Après quelques minutes à pieds ce qui semblait être de loin une église est finalement une citadelle. Ou une forteresse. La citadelle médiévale d'Arkeshus. Vu l'heure qu'il est et la taille du lieu, je ne pourrais évidemment pas tout visiter cette après-midi, alors je vais au moins commencer par le château quitte à revenir demain pour visiter le reste. L'intérieur du château n'a rien à voir avec l'extérieur qui peut sembler très peu accueillant. Je m'attendais à voir une décoration ancienne et plus ou moins abîmée mais tout est nickel, propre et en parfait état. Je suis vraiment très agréablement surprise. Pendant ma visite je passe par des salons dont j'apprends qu'ils sont encore parfois occupés lors de décisions importantes à prendre car cette citadelle bien qu'elle ai été victime des différents conflits politiques mondiaux est toujours en état et est toujours un lieu lié aux activités militaires bien qu'elle soit un des plus grands sites touristiques norvégien. Je raconte mes découvertes à ma caméra comme d'habitude. Ça me fait penser que je devrais me remettre au montage de mes voyages quand j'aurais un peu de temps comme j'avais commencé à le faire à Lima; j'ai de magnifiques séquences à Toronto avec Enola. Je me dirige maintenant vers les donjons qui eux sont un peu plus lugubres. Comme je l'expliquais un peu plus tôt, la citadelle fut victime elle aussi des différents conflits politiques mondiaux c'est pour cette raison que les donjons ont accueilli des prisonniers de guerre de la Seconde Guerre mondiale et en a vu certains se faire exécuter. Ces tours me donnent froid dans le dos. Je décide de terminer ma visite ici, il est déjà tard.
Je rentre donc à l'hôtel me doucher et je descends manger au restaurant. Le plat du jour est un Fårikål qui a priori est la spécialité du pays. Ce plat est fait à base de mouton et de choux et ici ils le servent en cocotte. C'est vrai que le mouton me laisse septique mais je dois tester. En attendant que mon plat arrive, j'ouvre mon téléphone et regarde les messages que j'ai pu recevoir au court de la journée. Un message de Lou me demandant si je suis bien arrivée et me disant de l'appeler dès que j'ai un peu de temps, des photos d'Enola et Mike qui me demandent déjà quand est-ce que je reviens, et c'est étrange mais encore un message de ma mère que je décide d'effacer une nouvelle fois sans prendre le temps de le lire. Je réponds à Lou que je suis bien arrivée quelques heures plus tôt et que je l'appelle soit après mon repas soit demain avant de partir en expédition. J'envoie une photo à mes deux canadiens préférés de mon plat et je me demande si je ne leur proposerais pas une fois de venir me rejoindre à l'autre bout du monde pour passer quelques jours ensemble mais cette idée est assez difficile à mettre en place puisque je ne sais jamais quand je repars ni où; mais je pourrais demander à Lou de rester un peu plus pour qu'ils me rejoignent peut-être. Je verrais. Mais la solitude me semble maintenant étrange.

Jour 2:

Me voilà réveillée après une grosse nuit de sommeil. Je ne m'attendais pas à ce que bouger autant soit aussi fatiguant. Il faut dire que j'ai passé quasiment toutes mes journées au café depuis cinq ans alors je n'ai pas tellement l'habitude de m'activer de cette manière là et de subir autant de décalage horaire.
Aujourd'hui je décide d'opter pour une petite croisière sur le fjord. Les paysages me paraissent magnifiques et reposants. Je me rend donc à un point de départ pour une croisière de deux heures. Je ne m'étais pas trompée. Les paysages sont époustouflants, les montagnes de part et d'autre de l'eau, de la verdure partout recouvrant la roche, de l'eau turquoise. L'humain est tout petit au milieu de paysages tels que celui-ci. Le calme m'empare et je me laisse bercer par le bruit du bateau. Le conducteur du bateau nous explique que le fjord fait 17 kilomètres et un kilomètre de large. Il nous explique que certains sentiers de randonnées ont été aménagés afin de pouvoir admirer les paysages qui s'offrent à nous et nous conseille de prendre une ligne de chemin de fer qui nous permettra d'admirer l'un des plus beaux fjords du pays.
Il est 13h quand nous revenons sur la terre ferme et je me dis que je devrais appeler Lou, je ne l'ai toujours pas fait. Après quelques minutes à chercher un endroit calme pour passer mon coup de fil, Lou ne me répond pas ce qui n'arrive jamais. Elle est étrange depuis mon arrivée à Toronto. Peut-être qu'elle a trouvé un nouveau travail et qu'elle a peur de m'en parler, ou peut-être qu'il lui ai arrivé quelque chose mais encore une fois elle ne veut pas m'en parler parce que je ne suis pas là et elle ne veut pas m'inquiéter. Je lui poserais des questions quand j'arriverais à l'avoir. Je vérifie tout de même qu'il n'y a pas de décalage horaire entre ici et Paris mais non même pas. Je ne comprend pas...
Pour cette après-midi je me dis que je vais me perdre un peu dans les rues de la ville. Voila que je passe par les deux grandes rues commerçantes, puis devant l'opéra que je ne pensais pas du tout avoir une architecture aussi moderne. Je passe aussi devant énormément de musées, le musée Munch, le musée d'art moderne, le musée de l'histoire Vikings. Je passe aussi devant le palais royal et l'hôtel de ville. Tout semble si calme autour de moi pendant que ma tête est pleine de bruit.
Et voilà qu'il commence à pleuvoir. La météo a tendance à jouer sur mon humeur alors j'espère que ce mauvais temps ne va pas durer une éternité. La solitude commence a me peser alors que je suis partie de Paris il y a à peine trois semaines. Je n'ai jamais eu l'habitude de me trouver aussi souvent seule, bien que la solitude ai gagné mon coeur à la disparition de mon frère mais tout de même. Je n'ai pas de nouvelles de Lou, mes amies vivent leurs vies de famille je ne peux pas leurs demander de tout plaquer et venir me rejoindre ne serait ce que quelques jours, le trajet pour mes deux amis canadiens est horriblement long je ne peux pas leur demander de faire le déplacement tout de suite. En gros.... Je suis seule. Il faudrait que je me fasse des amis ici mais c'est compliqué quand je ne sais pas combien de temps je reste. Mais je crois que l'approche de mon anniversaire dans quelques jours n'aide pas mon humeur à remonter d'un cran. Je ne l'ai jamais fêté seule et loin de chez moi. Lorsque ma famille m'a tourné le dos, mes amies ont pris la relève. Mais là... Je n'ai personne.
Pour arrêter de pleurer sur mon sort je décide de me glisser dans mon lit et de faire du montage jusqu'à ce que ce soit l'heure du diner et puis je remontrais terminer si je n'ai pas fini et j'irais me coucher. Demain sera un jour meilleur.

A Nos BonheursWhere stories live. Discover now