LJUBJANA

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Jour 1:

J'avais vraiment besoin d'une grosse nuit. Ces deux dernières semaines ont été géniales entourées de mes amies mais ma batterie sociale n'avait plus l'habitude.

Lou ne m'a pas dit combien de temps je resterais ici. Pas longtemps je pense mais je dois lui demander confirmation.

Je me décide à pour une fois descendre petit déjeuner avant d'aller arpenter les rues de la ville. Je me rend compte que j'ai de la chance, les jours de pluie se font rares depuis mon départ de Paris. Ça me permet de bien prendre l'air.

Ce matin je décide de me perdre dans les rues. C'est le meilleur moyen que j'ai trouvé pour apaiser mon esprit. Je retrouve l'idée que je m'étais faite lors de mon arrivée en train. La ville est bien verte, j'aperçois des battisses colorées, des quais. Une ambiance vraiment apaisante. Il ne fait pas très chaud. J'apprécie le bonnet et le nouveau pull que Lou m'a ramené. Je finis par arriver au centre-ville. C'est un endroit plein de charme. L'architecture me rappelle un petit peu l'architecture viennoise. Il y a une grande place, des petites terrasses sur les côtés, des rues en pavés. Mais il y a surtout des arbres. En pleine capitale. Des arbres en bonne santé, du moins au premier abord. Je ne m'y connais pas énormément en botanique si ce n'est pas du tout mais ils me semblent être en bonne santé. Paris, ma capitale ou la ville qui fut ma capitale devrait en prendre de la graine. Je ne dis pas que nous n'avons pas de parc dans Paris mais nous n'en avons franchement pas assez. Certains diront que grande ville et verdure ne sont pas compatibles mais je suis certaine que c'est faisable. La preuve.

Je continue de découvrir la ville au gré de mes pas. Toujours dans le centre ville je tombe sur une jolie église qui me rappelle justement ce style que j'ai beaucoup aimé à Vienne. La couleur de la façade est surprenante mais va bien avec le reste de la ville. Une église rose je n'ai quand même jamais vu ça. Un peu plus loin, le triple pont. Il est vraiment très surprenant. Je n'arrive pas à savoir si je le trouve beau ou non. Apparement il s'agit d'une des attractions principales de la ville qui relie la vielle ville à la ville dite moderne. Je n'ai pas tout bien compris à l'histoire du pont que j'ai lu sur internet en passant dessus mais le pont central serait le principal et les deux plus petits auraient été ajoutés au fil du temps pour éviter que le pont principal soit encombré. J'ai du mal à comprendre le concept mais bon. Il est unique au moins.

Je n'ai pas vu le temps passer, il est déjà 19h. Je décide de rentrer me reposer un petit peu. J'ai entendu parler du château de Ljubljana, j'irais le découvrir demain.

Jour 2:

En rentrant hier soir j'ai décidé de regarder les étoiles. Je le fais en me disant parfois qu'Anthony les a peut-être rejoint. C'est rare de vois les étoiles dans une grande ville. A Paris, la couche de pollution est tellement épaisse dans le ciel que ça n'arrive presque jamais. Ça m'a aidé à ne pas trop parler à mon frère dans ces circonstances, il y a toujours de l'espoir comme ça. Je sais bien que les gens autour ne comprenaient pas ce que je disais je me suis donc mise à parler toute seule dans la rue. En rentrant j'ai allumé ma caméra et j'ai continué mon journal quotidien. J'ai raconté ma journée, mes sentiments, j'ai parlé des étoiles. Pour une fois je lui ai parlé...

Tu étais là ! Tu brillais ! Tu brillais plus que les autres ! Je t'ai tout de suite vu. J'ai souris. Tu étais entouré par d'autres centaines d'étoiles qui brillaient aussi. Elles étaient toutes autour de toi. On avait l'impression que vous faisiez la fête. Est-ce que tu regardais comment j'allais? Tu vérifiais si tout ce passait bien? Que rien ne m'arrivait? Est-ce que tu veillais sur moi? Tu veillais sur moi comme un grand frère devrait le faire plutôt que d'être porté disparu? Dans tout les cas tu brillais et tu étais beau. Rayonnant comme celui que j'ai connu. J'avais envie de m'allonger dans le jardin et te regarder pendant des heures avec le sourire aux lèvres. J'avais envie de te sourire et te crier que je t'aimais. Mais il était tard et je devais rentrer.

Je ne prend jamais de photos des étoiles. Je suis du genre à penser qu'il faut les laisser tranquille. Superstitions ou pas je pense que l'étoile qui brille le plus dans le ciel est une personne qui est partie et qui prend soin de vous de là-haut. Donc, si vous tentez de prendre en photo l'étoile qui brille le plus, peut-être qu'une personne a qui vous montrerez la photo ne la verra pas car ça ne sera pas son étoile.

Je repense à tout ça pendant que je me dirige vers le château de Ljubljana. Les larmes dévalent sur mes joues mais en même temps je me sens plus légère. Il était peut-être temps que cette histoire sorte.

Me voilà arrivée au château dont j'ai entendu parler la veille. Ce n'est pas un grand château comme les châteaux fort. Ce n'est pas un grand château comme le château de Versailles ni même comme le château de Vienne. Non. Il est discret. Sa façade est blanche. On dirait qu'il s'excuse d'être là à première vue bien qu'il se trouve au sommet de la colline au centre de la ville. Encore une fois l'histoire n'est pas digne d'un Disney. Victime de guerre, prison jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale... Pourquoi le monde passe son temps à se faire la guerre? Je me demande bien. Il a été rénové pendant 35 ans et n'a presque plus d'histoire aujourd'hui. Enfin il en voit passer puisqu'il sert pour des évènements comme des mariages. L'intérieur est sobre. Je ne m'attendais à rien d'extravagant en vue de l'extérieur. Il y a quelques couleurs. Quelques lustres. Mais rien de très voyant. Rien qui pour une fois a décroché mon « WOW ».

Je reprends le funiculaire pour retourner dans la ville. C'est vraiment joli. Le soleil nous a fait l'honneur de sa présence aujourd'hui. Tout est vert. Le fleuve passe dans la ville. On ne dirait pas toujours une grande ville comme nos grandes villes françaises.

Je ressens un sentiment étrange depuis ce matin. Comme si les choses allaient changer. Comme si j'allais déjà très bientôt partir d'ici. Mais comme si quelque chose de plus important allait se passer. Je n'arrête pas de vivre des choses magnifiques depuis mon départ. Quasiment rien n'est venu entraver mes découvertes. Comme si c'était un rêve et que tout d'un coup j'allais me réveiller et que je serais de retour dans mon quartier de Montmartre, dans mon café. Plus les jours avancent plus je me dis que ça ne doit pas être un hasard que A Nos Bonheurs n'ai pas tenu dans le temps. Il a dû m'apprendre ce qu'il devait m'apprendre et maintenant il laisse place au nouveau chapitre. Ou un nouveau livre finalement. 

A Nos BonheursWhere stories live. Discover now