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— C'est là que je viens tous les soirs depuis qu'elle est partie rejoindre les étoiles, après le travail...
C'est donc ici qu'il vient tous les soirs ? Voir la tombe de sa femme Rin ?
— Tous les soirs, sans exception ? demanda sans hésitation le blondinet.
— Oui, sans exception. J'ai du mal à dormir la nuit, disons. Donc je préfère venir ici, p-passer le temps... dit-il entre deux reniflements.
Assis à côté de l'homme aux larmes sincères, Naruto écoutait le récit de sa vie aux aléas de désespoir depuis une vingtaine de minutes, comme s'il ne venait point de prévoir avec ses amis de s'infiltrer dans sa demeure, pour la deuxième fois. Quelques perles naquirent sur ses tempes qu'il s'empressa d'essuyer, ne voulant point témoigner l'angoisse qui envahissait son corps.
Malgré les suspicions et les doutes qui s'étaient emparés de lui ces derniers temps, qu'il pense justifiés, il ne pouvait nier qu'il représentait une onde d'empathie et de pitié pour le policier dans ce nouveau silence où sa souffrance était bruyante. Ses pensées entrèrent en conflit, car son empathie et peine s'opposait au raisonnement logique qu'imposait son esprit de justice. Or, il revint rapidement à la réalité lorsqu'il pensa à nouveau à l'histoire de l'appel, que lui avait raconté Sasuke.
— D'ailleurs, je suis désolé pour ton amie Sakura, Naruto... on fait de notre possible pour essayer de retrouver le Carolina Killer, mais vu qu'il s'est enfui c'est plus complexe. Étant donné que Sakura a très probablement été enlevée à Hickory, il ne peut pas être bien loin, murmura-t-il.
Ah, donc maman lui a dit que c'était mon amie ? Ou alors c'était peut-être évident...
En observant l'expression d'incompréhension qu'arborait le blondinet, Obito Uchiha laissa échapper un rire, ayant oublié qu'il avait uniquement parlé du supposé Carolina Killer à Kushina et que malgré l'apparence, elle savait garder précieusement les secrets.
— Ah ! Je pensais que Kushina te l'avait dit. Nous avons un suspect qui correspond à tous les critères du Carolina Killer. On est encore à sa recherche car il s'est enfui et continue de semer la pagaille.
— D-Donc c'est sûr qu'elle a été victime du Carolina Killer ? s'agita soudainement Naruto.
— Nous supposons que c'est le cas. Elle a été enlevée dans les mêmes circonstances que les autres victimes. Par ailleurs, on a fouillé son domicile et on a retrouvé quelques affaires appartenant aux victimes précédant Sakura, notamment les dernières en 1985. Mais on ne sait pas où sont les victimes. Impossible de retrouver leur trace pour le moment.
Des affaires à elles ? Quel genre d'affaires ?
— Mais Naruto, même si l'information va bientôt devenir publique, n'en parle pas trop pour l'instant, pour ne pas alarmer les citoyens, demanda-t-il avec un sourire, qui invoqua une vague de malaise chez le blond. Je te fais confiance.
Le Uzumaki fit un signe de la tête en guise de réponse. Le secret était à l'abri, étant donné, ne sachant pas comment, que ses autres amis mis à part Sasuke n'étaient pas au courant de ces informations. Il n'avait guère partagé ce qu'il savait avec eux, ayant peur qu'ils refusent de coopérer, convaincus que si il y avait un suspect, c'était clair qu'il s'agissait de lui et que c'était inutile d'accuser quelqu'un d'autre.
Naruto désirait en savoir plus, cependant il était envahi par l'angoisse et l'incompréhension qui étaient venues troubler ses raisonnements. Il ne pouvait oublier qu'il s'était assis à côté du suspect numéro un de sa liste, et que Obito ne devait en aucun cas être au courant de son enquête dangereuse et de ses suspicions envers lui.
