Chapitre 4 - Partie 1

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L'alarme de mon réveil me vrilla les tympans. Je grognai en me retournant, tâtonnai la table de chevet et appuyai sur n'importe quel bouton de mon portable pour qu'il se taise. Je pivotai à nouveau, tirant sur le drap et le remontai jusqu'à ma tête. Je soufflai et m'apaisai à l'odeur de la lessive fraiche et l'eau de Cologne d'Isaac. L'oreiller en était imprégné. Avec celle de son shampoing également.

Je me redressai d'un coup et balayai la pièce du regard. Je n'étais pas chez moi, pas dans ma chambre, mais dans celle d'Isaac. Le drap finit en boule à mes pieds et je me précipitai vers la porte fermée, manquant de m'éclater un orteil contre le pied du lit. La lumière du jour m'aveugla un instant. Le bruit de la porte du frigo me parvint avant d'y voir clair, mais je savais déjà qui se trouvait avec moi dans la pièce à vivre.

— Tu devrais t'habiller avant de tomber malade.

— Qu'est-ce que je fais chez toi ?

Isaac me tendit un verre de jus d'orange. Sur la table, le petit déjeuner était servi. Du pain, des œufs, du bacon, du beurre, du café et trois tasses.

Trois tasses ?

— Ce n'est pas toi qui as bu, tu devrais t'en souvenir.

Me souvenir ? De quoi ?

« Ferme la bouche ou tu risques de baver. »

« Assez populaire pour avoir Grayson Hill dans sa piscine. »

« Tu t'amuses au moins ? »

« Tu ne préfères pas savoir pourquoi j'ai accepté que Tekoa m'embrasse ? »

— La soirée...

— C'était bien ?

Isaac se servit une tasse de café qu'il fit réchauffer au micro-onde. Le couteau à beurre avait déjà servi, tout comme le couteau à pain. Des miettes salissaient la table devant une chaise bien rangée et une tasse sans doute utilisée.

La sonnerie du micro-onde et le bruit du déverrouillage de sa porte me ramena brutalement au présent. Mon verre toujours en mains, je le posai sur la table puis tirai une chaise. Isaac s'installa en face de moi, calme et silencieux. Il ouvrit un journal que je n'avais pas remarqué, et commença à le lire. J'observai la pièce, bien que je la connaisse par cœur ; tout à droite la cuisine ouverte, puis une fenêtre en face de la porte d'entrée dans mon dos, la table pour manger, et à l'opposé de la cuisine, le coin salon avec deux fenêtres. L'appartement d'Isaac n'était pas très grand mais toujours mieux rangé que le mien, avec une meilleure exposition et organisation. Malgré son emploi du temps, il prenait le temps de jardiner. Sans toutes ses plantes d'intérieur, l'appartement aurait l'air mort. Elles donnaient vie à cette pièce, et même dans les autres. Isaac en prenait grand soin. La première fois que je l'avais vu parler à l'une d'elle, je m'étais moqué. Entre la musique qu'il mettait, affirmant qu'il préférait travailler avec un bruit de fond alors que je l'avais surpris choisir une playlist exprès pour ses plantes, le temps qu'il passait à dépoussiérer chaque feuille, et les mots doux qu'il leur disait lorsque l'une d'elle faisait une fleur ou était malade, j'avais fini par comprendre que c'était vraiment son truc.

Comme les livres.

La table basse dans son salon avait un pied avec rangement, servant ainsi de bibliothèque. Ce n'était qu'un échantillon de tout ce qu'il possédait. La majorité – la plus impressionnante – se trouvait dans son bureau dont la porte était toujours soigneusement fermée.

Une assiette de bacon poêlé arriva sous mon nez. Je relevai les yeux sur Isaac qui m'indiqua de manger.

— Alors ? Tu as trouvé de qui était amoureux Glen ?

Nos Amours aux Parfums de Glaceحيث تعيش القصص. اكتشف الآن