La clé de son âme

2

Iris marchait rapidement, elle avait hâte de rentrer chez elle, cette journée avait été fatigante. Elle portait sa trousse de travail d'une main et un sac en plastique d'une autre, elle aurait de quoi manger ce soir. Elle ne se plaignait jamais de quoi que ce soit. Elle était discrète et surtout se méfiait de tout le monde. Pas étonnant, elle vivait dans une rue peu fréquentable du Mexique.
Cela dit, elle n'avait jamais eu de problème. Probablement parce que dans son quartier, tout le monde savait qu'elle était infirmière et qu'elle soignait les gens contre de la nourriture. Elle ne posait jamais aucune question. Elle n'irait pas dire qu'elle était protéger non. Elle ne faisait ni partie d'un gang, ni d'une famille importante de sa ville.
Il faisait chaud ce soir-là, il était plus de onze heures du soir et son seul souhait était de s'allonger sur son lit et dormir. Soudainement, au bord d'un trottoir, adossé à un mur, elle vit un homme assis à terre. Elle avança avec prudence mais se rendit compte qu'il était comme endormi. Elle s'approcha de plus près, ses yeux étaient clos. Elle s'accroupit face à lui et se rendit compte qu'il tenait son épaule de sa main. Il saignait abondement, sa chemise, qui de base était blanche ne l'était plus.

Iris : Monsieur ?

Il ouvrit légèrement les yeux, mais son regard à elle était sur sa blessure.

Iris :Je... Je suis infirmière me permettez-vous ?

Il lâcha son épaule, elle s'approcha plus près encore et vit qu'il avait un trou.

Iris : C'est pas vrai. Des animaux.

Elle regarda son visage, ses yeux clos.

Iris : On vous a tiré dessus c'est ça ?

Il acquiesça. Il suait et était très pâle. Elle prit son pouls qui était faible mais bien là.

Iris : Il faut partir, je dois vous soigner mais c'est risqué ici.

Elle s'approcha plus près encore.

Iris : Écoutez, il va falloir m'aider à vous lever. Vous en sentez-vous capable ?

Il acquiesça. Elle lui sourit et essaya tant bien que mal de le lever. Ils y réussirent difficilement. Elle mis son bras autour de son épaule et ils commencèrent à marcher. Il était lourd.

... : Nom.

Elle attendit quelques seconde.

Iris : Je n'ai pas compris.

... : Ton nom ?

Iris : Iris, je m'appelle Iris.

Certains passants les évitaient du regard, ce qui l'étonna. Tout le monde pouvait pourtant voir sa difficulté. Soudainement, une femme âgée les regarda et se mit à murmurer de peur.

... : Muerto.

Elle partit en courant, Iris était stupéfaite. Pourquoi cette femme avait dit le mot « mort » ?

Iris : Mais...

Soudainement, elle sentit une décharge électrique la parcourir et elle s'effondra sur le sol.
Iris ouvrit difficilement les yeux, elle avait très mal à la tête. En réalité elle avait mal partout. Elle essaya de se souvenir de ce qu'il s'était passé et quand elle se souvint de l'homme, elle se leva rapidement. Elle regarda autour d'elle : une pièce sombre, un matelas d'où elle s'était levée et une odeur d'humidité. Elle savait très bien où elle se trouvait. Une sorte de prison de gang, quelque chose comme cela.