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Atos s’approcha du lit et s’assit dessus en la regardant. Elle semblait si apaisée, mais pour combien de temps ? Et surtout, comment allait-il l’emmener avec lui ? Elle avait l’air d’avoir du tempérament pour avoir parler de cette façon à Axot et à son frère.

Atos : Agàpi, il te faudra être docile.

Iris se réveilla difficilement, elle était allongée dans un grand lit. Elle ouvrit les yeux et se rendit compte qu’elle n’était pas dans la même chambre que la dernière fois. Elle aurait pu penser avoir rêvé mais ce n’était pas le cas.
La preuve en était : cette chambre spacieuse et luxueuse.
Étrangement, elle était engourdie comme si elle avait été… Elle arrêta de respiré une seconde et se leva brusquement elle trouva son sac sur une petite table. Elle le déversa sur celle-ci et chercha les calmants qu’elle possédait, ceux qui devaient endormir un patient en cas de douleur intense.

Iris : Non mais c’est pas vrai, il l’a utilisé sur moi !

Atos : Navré agàpi.

Elle sursauta et se retourna tout en le regardant nerveusement.

Iris : Pourquoi avoir fait ça ? Je vous aurais laissé faire de toute façon.

Il fronça légèrement des sourcils.

Atos : Me laisser faire quoi ?

Iris : Je ne sais pas… C’est vous qui faîtes partie d’un gang, pas moi. Les tortures c’est votre domaine pas le miens.

Il paraissait surpris.

Atos : Attends, tu penses que je t’ai endormie pour mieux te torturer ?

Iris : Et bien… Bon d’accord c’est pas vraiment logique mais…

Elle vit un rayon de soleil sortir d’une grande fenêtre.

Iris : On est où là ?

Atos : En Grèce.

Iris : Attendez quoi ? En… Je crois que je vais faire un malaise.

Atos se précipita sur elle, mais elle fit un pas en arrière qui le stoppa net. Elle s’assit sur le sol et mit sa tête entre ses jambes. Il l’entendit murmuré.

Iris : Torture physique, viol, torture psychologique… C’est ça, voila c’est de la torture psychologique.

Il eut de la peine, la façon dont elle le voyait était normale certes, mais il n’était pas comme cela. Il s’accroupit à ses coté et elle le regarda. Elle n’avait pas l’air d’avoir peur.

Iris : Je vous ai sauvé la vie hein ?

Atos : Euh oui.

Iris : Donc je vous ai… Disons rendu un service ?

Il ne comprenait pas où elle voulait en venir.

Iris : Vous pouvez m’en rendre un ?

Atos : Lequel ?

Iris : Pas de viol.

Il fut foudroyé douloureusement par sa phrase. Mais pire encore, par son regard suppliant.

Atos : Jamais. Jamais je ne te ferais ça.

Iris : Est-ce que vous…

Elle inspira et attendit quelques secondes.

Atos : Dis-moi.

Iris : Une balle dans la tête.

Atos : Je suis désolé, je ne te comprend pas.

Elle baissa son regard. Il voulait la torturer psychologiquement, c’était obligé. Il pouvait voir qu'elle était mal et cela ne le laissa pas indifférent.

Atos : Écoutes, dans la commode sur ta droite, il y a des vêtements et une salle de bain juste à ta gauche. Je te laisse le temps de te préparer et je t’attends en bas.

Elle acquiesça. Il partit, elle prit son oxymètre qui était dans son sac : forcément, elle était faible. Avec tout ce qu’elle avait vécu cela n’était pas étonnant.
Elle se leva et regarda dans la commode et fut choquée par les vêtements de luxe qui s’y trouvaient, mais surtout, la vulgarité de certains. Elle sortit la robe la plus simple qu’elle trouva, noire et très longue. Ensuite, elle prit une douche et mit la robe choisie. Elle n’avait pas peur de mourir, non. Mais le viol en revanche, si. C’était sa phobie première. Surtout depuis ce qui lui était arrivé quand elle avait quinze ans. Elle se regarda dans le miroir et laissa ses très longs cheveux noirs lâchés. Puis elle ouvrit la porte et le vit face à elle. Il fut surpris par sa beauté autant que par son regard triste.

Iris : C’est bon, on peut y aller.

Atos mis sa main sur le bas de son dos, mais elle avança de plusieurs pas pour qu’il ne la touche pas. Elle descendit les escaliers jusqu’à arriver dans un grand salon, une table était en son centre avec plusieurs plats garnis. Elle le regarda étonnée. Voulait-il vraiment manger avant de la tuer ? Iris fut perturbée et elle ne put s’empêcher de dire.

Iris : Quel genre de torture c’est ça ?

Atos : Pardon ?

Iris : Rien.

Il avait bien entendu. Ça sera bien trop compliqué de lui montrer sa vraie nature. Il lui tira la chaise tel un gentleman et s’assit à coté d’elle. Elle put remarquer qu’il portait une arme sur sa hanche, ce qui la fit déglutir difficilement. Il lui servit un verre d’eau et lui indiqua de manger. Elle n’en avait absolument pas envie, mais pouvait-elle refuser ?

Atos : Quel âge as-tu ?

Iris : Vous voulez vraiment parler de moi ?

Atos : J’y tiens.

Elle ne connaissait rien sur la torture psychologique qu’employaient certains gangs et encore moins les Pythaos.

Iris : Et bien… Euh trente ans.

Atos : Et donc tu es infirmière ?

Iris : Oui.

Il pouvait la voir légèrement trembler. Il voulu mettre sa main sur la sienne mais elle la retira avant même qu’il ne la touche.

Atos : Je ne te ferais aucun mal.

Iris : Oui, il disait ça aussi.

Cette phrase lui échappa.

Atos : Qui ?

Iris : Personne.

Il plaça sa main brusquement sur la table.

Atos : Qui !

Iris : Mon beau père.

Elle dévia le regard, il était énervé et il valait mieux pour elle de faire ce qu’il souhaitait. Il regretta instantanément de s’être emporté sur elle.

Atos : Tu as de la famille ?

Iris : Plus maintenant.

Atos : Donc tu avais de la famille ?

Elle soupira légèrement. Il voulait probablement savoir si quelqu’un la chercherait.
Elle le regarda enfin

Iris : Mon père est mort, ma mère c’est remarier et m'a abandonnée à mon beau père alcoolique qui fut tué par un gang.

Atos : Qu’avait-il fait ?

Iris : Il était au mauvais endroit, au mauvais moment.

Atos : Je suis navré.

Iris : Pas moi.

Elle eut soudainement une idée. Elle le regarda et son visage c’était presque adouci.

Iris : Nous pourrions faire quelque pas dehors ?

Il fut surpris par sa proposition mais il voulait qu’elle soit à l’aise.

Atos : Bien sûr.

La clé de son âme Where stories live. Discover now