A new day has come.

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Un nouveau chapitre aujourd'hui.  Plusieurs jours après les confessions avec les parents, les choses changent pour Fatima et ses efforts vont semble-t-il bientôt porter leurs fruits...

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Plusieurs jours s’étaient écoulés ( 3 semaines plus précisément) je suis loin d’atteindre l’objectif que je m’étais fixée : trouver du boulot et un appart en deux mois. L’appel que j’attendais s’est soldé en échec.
La pression s’accentuait. Notre présence ne dérangeait guère la famille de tata Alima. Mais je me sens plutôt mal à l’aise et je ne veux pas leur être une charge supplémentaire.

Mariam est en licence 3. Elle travaille aussi à temps partiel dans un supermarché Auchan ( de point-E ) et gagne autour de 100.000 francs/ mois et un peu plus si elle l’a l’occasion de faire des heures supp. Je suis fière d’elle. C’est son premier mois de travail et sa première véritable paie.

Mariam : heeeheeee dis-moi ce que tu veux et que je te l’achète. Elle me parlait tout admirant sa paie du mois.

-bouki amna allumette. C’est ton premier salaire et tu frimes comme si tu possédais tout l’argent du monde.

Mariam : mais mako liguey ( c’est à la sueur de mon front )

-je ne dis pas le contraire. J’ai vu comment tu sacrifies des heures de sommeil pour combiner travail et études. Et je suis fière de toi. Fais-en bon usage.

Mariam: tiens. Elle me tend pas moins de cinq billets de 10.000 francs. 

-Tu es folle ou quoi way garde ça way fais-toi plaisir et avec modération quand même. Tu comptes me gâter avec ton maigre salaire là.  Dis-je en la taquinant au moins elle en a un contrairement à moi.

Mariam : justement te donner ceci me fait plaisir. Je sais que tu te sens mal..

-INCAPABLE c’est le juste mot .

Mariam : non tu t’es sacrifié tant de fois pour me voir sourire, pour que je mange et que je m’habille décemment. Grande soeur avec toi je n’ai jamais manqué de rien. Ni d’amour ni d’affection, ni de nourriture. Tu as toujours joué ton rôle de grande sœur pour Fanta et pour moi. Ce qui nous arrive et à toi particulièrement n’est pas une fatalité. On doit le vivre. tei yaay kiy am liguey legui inchaAllah am salaire bu bakh car tu en es capable. Heure bei diotagul rk ( c’est juste que le moment n’est pas encore arrivé ). Elle essuyait les larmes qui coulaient sur mon visage. Et me prit dans ses bras.

Mariam : tu es devenue une vraie madeleine toi. Où est passée la femme forte qui n’avait pas froid aux yeux ?  Redeviens toi-même et tu verras comment des portes s'ouvriront à toi.

On est samedi.
Vers 17 h je pars à la Corniche Ouest en compagnie d’Amina, Mariam, Youssouf et Fanta. Notre cadette venait passer la journée entière avec nous. Youssouf aussi était venu déjeuner à l’appartement. Un beau samedi comme j’aime. Des retrouvailles des fous rire, des délires à gogo.
Une fois là-bas on s’amuse sur les balançoires tels des gamins. Puis sommes allés faire la course sur le sable. Youssouf faisait mine de plonger Amina dans l’eau ce qui lui a valu d’être traité par tous les noms d’oiseaux qui existent.

20h direction Tacos de Lyon près de la place du souvenir pour y manger de bons tacos et pizzas. On s’installe sur un carré au fond de la salle. Les meilleures places je vous dis.

On discutait, mangeait puis... silence .
Je savourais mon taco mais je me demandais ce qu’il se tramait. Ils se jetaient des regards furtifs je continuais à manger puis je commençais à perdre patience d’être dans le déni.

-crachez le morceau. Ça y est vous vous êtes enfin mis ensemble?
Fanta riait et Mariam roulait les yeux. Les deux concernés par contre n’étaient pas ravis.

Youssouf : tu as trop d’imagination.

-il suffit de me dire au lieu d’alimenter tout ce suspense alors. Qu’est-ce que vous ne me dites pas?
Amina était toute souriante. Youssouf sourit à son tour avant de me dire.

Youssouf : on t’a trouvé du travail. Il était tellement enthousiaste qu’il a failli renverser sa canette de boisson.
Ils criaient tous de joie moi j’étais presque tétanisée et perdue et contente à la fois. Mais je la jouais raisonnable.

-attendez comment ai-je pu être recrutée sans entretien. ? Je suis la dernière à le savoir?

Fanta : moi je ne savais pas. Mariam m’a juste prévenu qu’ils te préparaient une surprise.

Youssouf : la balle est dans ton camp maintenant tu dois aller à ton entretien mais c’est clair tu seras prise. Avec Amina, Mariam et d’autres personnes qui tiennent à toi avons fait de notre mieux pour te décrocher ceci. Maintenant c’est fait il y a un poste vacant dans une entreprise à la Diamniadio. C’est une grosse boîte et le propriétaire est très généreux. Saisis cette chance. Tu n’as plus à t’en faire.

-mais qu’est-ce que je suis censée faire là-bas? A ces mots ils semblaient perdus ils devaient penser que je refusais le travail.

-non çe n’est pas ce que vous pensez. Je veux dire quel poste vais-je occuper ?

Mariam : vaudrait mieux pour toi. Tu t’exprimes bien en anglais t’as des notions en communication. Tu es très cultivée et disciplinée obligée tu t’en sortiras dans n’importe quel domaine. On croit en toi.

-ça ne marche pas comme ça il faut un diplôme pour tout, des qualifications...

Amina : c’est quoi ton problème tu as déposé des tonnes de CV à Wave, Ecobank, même dans des écoles et rien. Tu n’as pas idée du nombre de personnes travaillant sans aucune aptitude et qui pourtant perçoivent leur salaire après n’avoir rien foutu. Maintenant que la chance s’offre à toi tu te poses des questions continue en à peine cinq minutes quelqu’un va te remplacer avant même que tu t’aies présenté là-bas.

-je suis contente c’est juste que j’ai du mal à le croire. Vous me balancez ça comme ça c’est normal que je sois déboussolée. Je ne sais pas comment réagir...
La soirée était inoubliable et en même temps je me sentais stressée à l’idée de tout foutre en l’air lors de l’entretien... le surlendemain.

Le lendemain tata Alima m’informait qu’on devait revoir Pa Diagne pour des prières dans ce nouvel environnement que j’allais intégrer.

Elle l’appelle devant moi pour prendre rendez-vous mais ce dernier était en voyage. Il lui demande de le rappeler l’heure d’après.
Au deuxième appel il nous dresse une liste d’aumônes à faire : bougies, dattes (24 dattes comme mon âge), de l’eau, beaucoup d’eau, des colas à tremper pour un bain à l’eau salée avec du sucre avant de déposer sur un carrefour sans me retourner.

Tata lui envoie de l’argent pour des affaires qu’il fera lui-même d’où il est.

Amina, Tata Alima et Mariam m’avaient réservé une autre surprise.Des  habits neufs pour le bureau. Que faire d’elles ?
Sur le lit de jolis ensembles de couleurs très rares et classes, des robes et des tailleur chaussures et accessoires. On se croirait à des préparatifs pour un dîner.

-mais c’est trop juste pour le boulot? Et j’ai déjà des vêtements adaptés.

Tata Alima : on le sait déjà d’ailleurs on y a jeté un coup d’œil avant de prendre la décision. Tu t’habilles toujours très bien donc ça c’est pour te booster davantage.

-et pas n’importe quelle boite il faut que tu soies très élégante pour matcher avec le décor. Tu ne feras pas les choses à moitié.

-je ne sais pas comment vous remercier je suis très touchée par ce geste.

Mariam : vas-y bosse dur et rapporte beaucoup d’argent pour me rembourser tu me vois avec mon maigre salaire là j’ai falli pleurer. Dit-elle en riant. Tout le monde la traitait de beug khaliss ( quelqu’un qui aime trop l’argent).

Toute la soirée durant, je recevais des conseils de ces folles. Maman a aussi beaucoup prié pour moi, pour que tout se passe bien. J’ai eu du mal à dormir. J’avais la nausée tellement j’étais stressée à l’idée de rater ma chance de travailler. Et pourtant je ne suis pas du genre à stresser de la sorte.

Fatima : La Femme Du BossWhere stories live. Discover now