Ndiouga

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Mermoz, maison familiale de Ndiouga.

Des bruits de verres cassés, des meubles et objets violemment projetés par terre. Les cris de rage d’un homme qui ne peut et veut plus contenir sa colère donnent la chair de poule. On le croirait dépourvu de tout ce qu’il avait de plus cher. Brisé au plus profond de son âme. La maison en tremblait et ses occupants pareils.

Des années de souffrance et de frustration qu’il terrait revenaient à la surface. Il est noir de colère. Il a la haine. Pour si peu ? Pour une tâche sur ses vêtements ou d’enfin avoir rencontré quelqu’un qui n’a pas eu peur de le remettre à sa place ?

Maman accourt calmer son bébé accompagnée de sa fille Aicha et de sa belle-fille Ndèye

Maman Maty: wa mane lilanla ay néné touti loula meti ( mais qu’est-ce qu’il se passe mon bébé qu’est-ce qui te met dans un tel état ). Elle le berçait comme un bébé.

Ndiouga transpirait, ses yeux étaient devenus rouges. Il haletait comme après une dure course de marathon. Torse nu, il avait envoyé valser son lacoste entaché pareillement pour ses chaussures. Sa montre, il l’avait balancée sur son miroir y laissant un gros trou et des débris de verre un peu partout.  Sa chambre était dans un tel bazar qu’on croyait qu’un ouragan était passé par là. C’est un peu le cas d’ailleurs , c’était l’ouragan « Ndiouga ».

Sa mère le serre fort contre elle pour l’apaiser tandis qu’Aicha passait des coups de fil pour alerter les autres membres de la famille.

Maman Maty : ne te mets pas dans un tel état way. Qu’est-ce qu’il y a tu t’es disputé avec des chauffeurs? Ou tu as perdu un contrat ? Crois-moi rien de cela ne vaut la peine de t’énerver comme ça. Wala da am lou dal Maty ak Aida? ( ou est-il arrivé quelque chose à Maty et Aida? ) réponds-moi. Elle le disait sur un ton inquiet en tenant le visage de son fils pour qu’il la regarde droit dans les yeux.

Ndiouga : non maman elles vont bien.
C’est la seule réponse qu’il lui donne.

Maman Maty : Alkhamdoulilah. Lou khew donc ? ( qu'y a t-il) Reprends-toi. Va vite faire tes ablutions et prie deux rakkas libère ta colère et confie ta peine à Dieu ensuite tu viens me voir pour qu’on discute d’accord ?

Elle remarque sa blessure à la main. Il s’était fait mal en frappant son poing contre le mur. Elle se contente de le regarder comme désespérée. Aicha et Ndèye s’empressent de remettre en ordre la chambre après qu’il se soit retiré dans sa salle de bains en trainant des pieds. 

Sa mère lui sort un jallabe blanc, un chapelet, un tapis de prière sans oublier de poser à côté du parfum. C’est une dame très croyante, très posée et la soixantaine. Elle est vêtue d’un meulfeu blanc et avait toujours un chapelet à la main. Une famille respectueuse, respectée, très croyante et de plus riche et humble.

Aicha la petite soeur de Ndiouga, vient vers sa mère qui est assise sur l’un des canapés du grand salon.

Aicha : j’ai prévenu papa et Bamba tout à l'heure ils ne vont plus tarder je pense.

Maman Maty : il ne fallait pas les en informer si rapidement. Ils risquent d’arrêter toutes leurs activités pour ça. On peut gérer la situation. Rappelle les et dis leur que tout est réglé.

Aicha : et s’il devient hors de contrôle? On est pas de taille pour le maitriser et le ramener à la raison même le gardien ne peut rien contre lui. D’ailleurs je ne le retrouve pas dans la maison.

Maman Maty : je l’ai envoyé m’acheter quelques trucs . Mane dal diakhlei na ( je suis inquiète . ) pourquoi était-il si en colère ? Ça doit être très sérieux deh.

Fatima : La Femme Du BossWhere stories live. Discover now