Ndiouga 2

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Ndiouga : salam papeu. Il le salue respectueusement avant de s’asseoir près de lui au sol sur un tapis dans son salon.

Avant même qu'il ne s'explique, l'imam le connaissant très bien avait remarqué son mal.

Imam Dieng : ziar mon fils. Je sens qu’il se passe quelque chose rien qu’à voir ta mine. Confie-toi à moi comme d’habitude. Ne passe pas par quatre chemins.

Ndiouga : papeu, j’ai besoin d’aide et je pense que je compte rentrer chez moi un moment. Je dois reprendre mes esprits.

Imam Dieng : je comprends mon fils. Parfois tu as besoin de t’isoler pour refaire le point. Dis-moi es-tu en colère ? Et pourquoi?

Ndiouga : oui je l’étais. Mais là j’ai plus honte qu’autre chose. Je n’ose pas l’admettre mais j’ai dépassé les bornes. J’ai humilié une jeune femme qui au fond ne le méritait peut-être pas. Qu’est-ce que je fais ? Ma famille s’inquiète que j’aie repris mes mauvaises habitudes. Et papeu tu sais bien que je ne veux pas être cet homme détruit par son passé qui veut détruire les autres à son tout. J’ai des enfants et je veux les rendre fières.

Imam Dieng: tu n’en arriveras pas là. Ne t’inquiètes pas. Tu reconnais avoir dérapé c’est déjà positif. Le Ndiouga d’avant n’en aurait fait qu’à sa tête, il n’aurait jamais reconnu des torts. Son orgueil l’aveuglait. La colère le dévorait. Tu es sur le bon chemin tu peux être fier de toi. Le travail continue n’y penses plus. Respecte les heures de prières et n’oublie pas tes zikrs et les prières nocturnes. Fais le bien autour de toi et remets-toi toujours en question et travaille surtout. Occupe toi, bouge de chez toi ça t’évitera certaines pensées. Occupe ton cerveau à quelque chose de profitable tu te laisseras moins distraire par des futilités . Continue le travail que tu as entamé et rapproche toi de tes enfants, je sais à quel point elles peuvent te faire du bien.

Tout ce temps Ndiouga avait la tête baissée. Ses larmes coulaient il se sentait mal. Il était en si bon chemin pour se reprendre en main et maintenant ses vieux démons revenaient le hanter et détruire tout ce qu’il avait construit jusque là. Il partait plusieurs fois par semaine discuter avec l’imam, celui qui l’a en grande partie aidé à canaliser ses émotions. C’était comme son psychologue, son confident.

Depuis plusieurs années il n’avait plus eu de crise, il s’est éloigné du bureau pour travailler à distance et éviter de piquer une colère face à des travailleurs qui faisaient mal leur boulot. Il voyageait très souvent et restait la plupart du temps chez lui à travailler ou allait voir des amis ou de la famille discuter. Sinon le reste de son temps il le consacrait à ses filles Maty 6 ans (homonyme de sa mère) qu’il a eu avec sa première femme Zeyna et Aida 4 ans qu’il a eu avec sa deuxième épouse Zara.

Il remercie l’imam et rentre chez lui après la prière de Takussan. Il prépare quelques affaires pour partir. Sa mère était peinée qu’il s'en aille mais savait que son fils avait besoin d’être seul. Son père quant à lui était toujours énervé. Vers 19h son frère Bamba l’accompagne à Nord-foire.

Bamba : je ne sais pas si je dois dire quelque chose ou me taire. Mais tu as beaucoup progressé alors ne gâches pas tout s’il te plaît. Tu fais peur parfois et c’est pourtant évitable. Ne replonges pas, tu vaux mieux que ça.
Puis silence tout le long du trajet.

Ils arrivent chez lui devant l’entrée ( un joli portail en bois avec des fleurs tout autour). Bamba l’aide à décharger ses deux valises avant de l’embrasser et de repartir à Mermoz.

Ndiouga avait une grande villa à Nord-Foire.
Il a eu à déménager plusieurs fois et celle-ci était sa troisième maison. Il est propriétaire de deux grands immeubles dans le même coin.

Fatima : La Femme Du BossWhere stories live. Discover now