Un anniversaire peu joyeux.

1.6K 148 16
                                    

Une semaine plus tard.
La relation houleuse entre Ndiouga et Fatima s'est nettement améliorée. Ils s'entendent mieux et arrivent à se comprendre.
Ndiouga se montre plus avenant depuis leur dîner chez Fatima. Il a été frappé par l'harmonie qu'il y avait chez eux. Les paroles pleines d'enseignement du père Malamine résonnaient encore dans sa tête.

Il se disait que Fatima avait une famille en or. Ce qui expliquait sa positivité mais aussi son fort caractère. Ça lui plaisait de la savoir si forte. Il ignorait jusqu'à présent tout l'enfer qu'elle a dû vivre chez son père. Mais il sait qu'au moment venu il en saura plus sur cette lionne avec une carapace.

C'est un dimanche. Il passe la journée à Mermoz avec toute la famille. Même bb Aida est de la partie pour le plus grand bonheur de son homonyme, l'une des grandes soeurs de Ndiouga.
Tout le monde a remarqué son changement et s'en réjouit.

Maman Maty : aujourd'hui c'est soupe kandia avec beaucoup de fruits de mer comme tu aimes. Il faut bien qu'on cultive ta bonne humeur.

Ndiouga : je me sens privilégié je risque de faire des jaloux.

Bamba : mom liko nekh rek la niti di def quoi c'est pas juste. Mais pour tay rek dinenla may lolou.

Aida : mane mom souma guissoul luma kham commander sama agne. Ndiouga mii douma imposer régime deh.

Seydina Alioune : wala nga dougou si wagne wi togue rek nak. (Dit-il pour lancer des piques à Aida ).

Aida : loussi sa yoon Lune ?

Ndiouga : teei ngen mougne rek. Je suis l'enfant préféré où est le mal ?

Aida : ki amoul fit rek mounan enfant. Ioe tu es de la préhistoire dih.

Tonton Ibrahima fait son entrée et se sent visé.

Tonton Ibrahima : mom sou neikei préhistoire mane luma wara nek. Bayilein diambour an.

Bamba : yaw père bokossi dangay dieum mak di geuneu feitei khalei di geuneu diantal.

Tonton Ibrahima : li motakh nga nek sama waay Ahmadou. Gnenen gni danio sokhor quoi.

Après les salutations et les taquineries avec tout le monde, il adresse ses voeux à son ami Ndiouga. Car oui ce jour est spécial c'est l'anniversaire de Ndiouga. Il est né un soir de 17 février. Un anniversaire que plus personne n'ose fêter en grandes pompes.

Juste après le déjeuner il va voir son imam qu'il a délaissé depuis quelques jours.
Ce dernier le taquine.

Imam : alors legui tu vas mieux motakh nga bayima nek si sa bop

Ndiouga : mouk meunouma bayi sama papeu. Yama takhawou ba tay ma egeu fi. Doma geuneu gorei. Liguey bi la rek.

Imam : li lay defumako si yaw. Ya am sa volonté ak sa gorgorlou rek. Tei khamna ni yangi si ay lokho.

Ndiouga comprend ce qu'il veut dire.

Ndiouga : c'est pas réellement ce que les gens pensent mais bon yalla bakhna.

Imam: sinon tu prends le traitement aue t'avait prescrit ce médecin ? Côté pratique de la religion tu as fait de très gros progrès mashAllah et je t'en félicite mais ces médicaments sont un complément non négligeable.

Ndiouga : plus vraiment. Je me sens mieux j'en ai plus besoin. Je sais ce qui vous préoccupe. Que je pète un câble aujourd'hui. Mais ça n'arrivera pas. Je suis une meilleure personne. Tout ira bien.

Le fait est que depuis six ans, l'anniversaire de Ndiouga est synonyme de stress pour tout son entourage. C'est un jour durant lequel il peut être de très mauvaise humeur. Il arrivait très souvent qu'il saccage tout sur son passage ou roule avec sa voiture plus de 24 heures à errer dans la nature. Ses proches étaient obligés de placer un mouchard sur son véhicule pour savoir où est-ce qu'il allait et aller le chercher. Ils le retrouvaient souvent désemparé, perdu dans un flot d'émotions. Puis Il se bourrait de médicaments pour dormir jusqu'au lendemain. Pour tout oublier parfois sans grand résultat.

Fatima : La Femme Du BossWhere stories live. Discover now