Tout le monde a ses faiblesse

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Alison

Lorsque je m'allonge à côté de lui, je me sens épuisée. J'ai encore  la sensation de ses doigts partout sur moi. Je ressens une nouvelle fois ses caresses, ses baisers, le  frottement de nos deux corps devenus inséparable. Je me rappelle de chacun de ses coups de  langue sur mon épiderme, de chacun de ses regards quand il m'entendait  gémir et de son sourire satisfait qui finissait toujours par venir. Je ressens  tout une deuxième fois dans ma tête, ses doigts en moi et la pression  intense sur mon clitoris. Puis les ondes de plaisir qui ont explosé dans  mon corps. Je le sens encore en moi. Je ressens encore la sensation et  le plaisir de sa présence.

Ma tête est posée sur son épaule nue et  mon oreille écoute le rythme de mon pouls. J'ai l'impression qu'il m'a  retiré du monde pendant un instant. Une de ses mains est dans mes  cheveux, elle bouge sans jamais s'arrêter. Nos jambes sont entrelacées  comme pour se raccrocher à ce moment. Je ne ressens aucun regret. Je  suis à la fois vide de sentiment et euphorique. Je me sens complète.

C'est comme ça que Morphée me prend dans ses bras.

Pour en suite réveillé une part de moi que j'aurais préféré ne jamais connaître.

« Je suis dans le noir complet. Le monde des enfers semble m'avoir enlevé. Autour de moi, les cris, les hurlements de douleur et les gémissements  de détresse ne cessent jamais. Je les entends tellement que je me demande un instant s'ils ne sortent pas de ma bouche. Quand je veux parler, il m'est impossible de prononcer un  mot. Mes lèvres sont comme collées l'une à l'autre. J'essaye de les  toucher avec mes doigts, mais le bruit des chaînes me répond. Je suis  menottée, dans l'incapacité de bouger. Alors que je me sers de ma langue  pour comprendre. Je sens du bout de cette dernière des fils très épais.  Mes lèvres sont cousues entre elles. Mes lèvres sont reliées par un  putain de fil.

Je panique et bouge dans tous les sens pour me  libérer. Mes larmes coulent sur mes joues quand je comprends que rien ne  marchera. En dernier espoir, je tente de me briser les pouces, mais  rien y fait pourtant, je sens malgré tout la douleur me traverser,  toujours enchaînée, sans rien pour me libérer.

Lorsque je fais un  peu plus attention à ce que je porte, je remarque que je suis  entièrement nu. Ma peau est confrontée à l'air froid de l'endroit où je  suis. Une peur immense s'infiltre dans mes veines. Je sens ma poitrine  se gonfler plus vite, mes yeux papillonner pour trouver une sortie. D'un  seul coup, ma respiration se coupe, je sens sur l'entièreté de ma peau  quelque chose atterrir et quand mes poumons se remplissent, je me  maudis. Je sens comme la lame d'un couteau trancher mon épiderme. Je la  ressens sur toutes mes jambes, sur mon ventre et mes bras. Je les sens  partout.

Elles entaillent ma peau profondément et plus elles  s'enfoncent, plus elles me brûlent. J'ai l'impression qu'un feu commence  à dévorer mon corps. Puis je sens mon sang chaud couler sur ma peau  refroidie par l'air ambiant. Plus je bouge, plus ses lames s'enfoncent dans ma chaire.  J'essaye de crier, de hurler pour demander de l'aide. Les douleurs sont  tellement intenses que je peine à garder ma tête droite tant mes  vertiges argumentes. Je sens autour de moi le monde tourner à une  vitesse que je ne peux plus suivre, et je ne le souhaite plus.

Alors j'essaye de hurler pour quémander de l'aide, je finis même par jurer de douleur, les larmes dévalant mes joues, me brûlant à leur passage. Et malgré tout mes efforts, je  n'entends rien sortir de ma bouche. Aucun son, comme si on m'avait enlevé l'usage de ma propre voix. Je suis bloquée, enchaînée, dans mon propre esprit, voulant hurler ma douleur au monde entier alors que je suis la seule à m'entendre.

La seule à pourvoir l'arrêter.

La seule à pouvoir m'aider.

Mes larmes me viennent alors que mes cris dans ma tête me rendent folle. Ma gorge se noue de façon si violente et si soudaine que le silence s'abat sur moi. Je suis prise au piège dans mon enveloppe corporelle, souffrant de douleur qui ne peuvent être retenues et qui pourtant sont entassées dans ma poitrine en une sorte de poids destiné à me faire davantage de mal. Seules mes larmes ont encore le droit de m'échapper et c'est dans un silence de mort qu'elles me quittent pour me montrer que je ne possède plus aucun contrôle.

La Silencieuse |Tome 2|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant