Chapitre 2 - Black, le chasseur

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Assis dans un coin de la pièce, je bois mon verre de rhum, les jambes écartées, je m'enfonce dans le fauteuil en cuir.
Ça fait plusieurs jours qu'elle dort à point fermé, elle a un pouls régulier depuis hier soir. Elle ne devrait pas tarder à se réveiller donc je veille sur elle. Ruby s'occupe de sa toilette tous les jours, elle désinfecte même les blessures qu'elle a subi chez les orphelins. La bonne est payée pour le ménage, April lui tiendra compagnie quand elle sera réveillée.
Je sirote mon verre et enlève ma chemise, il fait aussi chaud qu'en enfer dans cette chambre, je vais attendre que Ruby lave April pour lui demander d'entrouvrir la fenêtre. Une aération aiderait la princesse à ouvrir les yeux, elle a les yeux de la reine et ses cheveux sont identiques à ceux du roi, d'un noir corbeau et assez épais. Je vais passer mes journées à brosser ses cheveux et à couvrir sa peau de tatouages qui marqueront qu'elle est ma fiancée.
Depuis le suicide de mon ex-fiancée - que je devrais décrocher de la corde de la statue de Saint-Michel,  ça va terrifier April si elle voit un cadavre suspendu par le cou - je surveille toutes les femmes qui mettent les pieds ici. La princesse est de loin la plus dangereuse de toute, elle a réussi à prédire l'action du plus grincheux des orphelins et a consommé du sang magique pour pouvoir feindre sa propre mort.
Elle a connu mon ex pendant une soirée, celle où je me suis dit qu'elle était ma femme et plus Deliah. C'est quand elle a dansé avec mon ex-femme que j'ai compris que j'allais l'épouser.
Elle avait dix-huit ans, presque dix-neuf, le roi avait organisé un bal en l'honneur de l'anniversaire de son frère. Elle portait une robe bustier bleu nuit avec des manches bateaux assez longues et des petites étoiles qui se répandent sur ses jambes.
J'étais éblouie par elle, elle s'est volatilisée avec Deli, je les observais derrière, elle fumait sur le balcon en parlant de leurs partenaires. Elles se sont embrassées dans le couloir avant de retourner dans la salle de bal comme deux meilleurs amis alors qu'elles ne s'étaient presque jamais adressées la parole.
Un mois plus tard, j'ai retrouvé un cadavre chez moi. Mes demi-soeurs, Jeanne et Hannah, ont trouvé le cadavre, elles l'ont signalé à Grimmy - notre mère - qui m'a suggéré de façon assez violente de me trouver une femme moins faible mentalement avant qu'elle ne me trouve elle-même une femme.
La connaissant, elle aurait choisi une fille de bonne famille avec un strabisme ou une main en moins ou avec un jumeau siamois. J'aime beaucoup les femmes mais j'ai un style de femmes très précis, brune aux yeux noisettes, avec des tatouages et des lèvres rose saumon.
Je décris April, elle représente l'intégralité de mes critères sauf qu'elle a hérité du cœur de pierre de son grand-père. Il va être compliqué de la séduire mais je vais faire d'elle ma femme, Madame Black Evilhunter. Je la ferai craquer même si ça doit prendre plusieurs semaines ou plusieurs mois. Je ne suis pas du genre à baisser les bras.
La bague dans son écrin n'attend que le levé de la belle, je la fais tourner sur la table basse parfois. J'ai dépensé une fortune pour faire une bague à sa taille avec trois pierres différentes et son prénom gravé à l'intérieur.
Deliah a eu une bague que j'avais payée trente dollars sur un marché aux puces. J'ai utilisé le collier de ma mère et un bracelet de mon père biologique pour former la bague d'April. Je voulais qu'elle soit parfaite, qu'elle lui plaise et qu'elle soit fière de porter un bijoux aussi précieux.
La porte de la chambre s'écarte pour laisser passer Ruby, la gouvernante, une souillon même avec son uniforme. Je ne lui en ai donné deux quand elle a commencé à travailler et je ne suis pas sûr qu'elle ait nettoyé un jour. Ses cheveux châtains sont attachés en un chignon décoiffé et son visage est couvert de suie. Elle ne fait pas attention à moi, elle travaille.
Elle pose un seau d'eau bouillante à côté du lit et replie le plaid au bout du lit. Elle décale avec délicatesse la mèche de cheveux brune devant les paupières de ma fiancée. Ruby entrebâille les fenêtres, me brûlant les yeux avec le soleil qui vient s'abattre sur mes pupilles. Elle tourne les talons et m'aperçoit.
— Monsieur Evilhunter, je ne vous avais pas vu, veillez accepter mes sincères excuses, je repasserai plus tard.
— Non, Ruby, poursuis ! J'ordonne d'une voix grave et sèche. Fais comme si je n'étais pas là.
Elle passe à côté de moi, tire la porte de l'armoire et sélectionne une tenue, il fait beau donc elle choisit un short moulant et un haut en coton très fort avec de fine bretelles qui devraient à peine cacher sa poitrine, aucun sous-vêtements, je n'en ai pas acheté et je ne le ferai pas.
La servante claque les vêtements sur la table de chevet et ôte le haut de la princesse. Ses seins rebondissent, mes yeux se bloquent alors que Ruby frotte sa peau avec l'éponge. Ma bite se presse contre la fermeture de mon pantalon noir, ses tétons sont dressés et ses mamelons sont du même rose que ses lèvres. Même endormie, elle me fait de l'effet. Je rêve de goûter sa chatte savoureuse et de mordiller ses seins. Savoir si entre ses cuisses, ça a la même saveur que sur sa nuque. Je veux la voir frissonner à mon contact.
Ruby lave chaque partie du corps de ma fiancée et la sèche avec une serviette éponge avant de lui mettre son haut. Ensuite enfin ses mains descendent vers le bassin d'April, je bois une gorgée d'alcool et pose mes coudes sur mes cuisses. Elle tremble, qu'attend-t-elle pour la déshabiller ?
— Ruby, j'ai tout mon temps et dans tous les cas tu devras la laver sous ce pantalon.
— Et si Madame était pudique ?
— Elle n'est pas assez réveillée pour te le dire, nettoie-la.
Une larme coule sur son visage alors qu'elle se débarrasse du pantalon de la princesse, de longues jambes ni trop fine ni trop musclées qui conduisent directement à ses chairs roses et à un petit duvet de poil brun. Ça aurait dû pousser en deux semaines mais la magie a dû bloquer tout ça. Ce n'est pas pour me déplaire.
Ruby frotte ses jambes, ses pieds et rince son éponge deux fois avant de nettoyer ses fesses et sa chatte. Elle écarte légèrement les cuisses de ma future femme pour accéder plus aisément à ses trous et passe bien l'éponge le long de sa fente. Une femme vivante parvient à me faire bander, je pensais que c'était impossible.
— Attends avant de lui mettre le short, va vider le seau et reviens.
Je vais pouvoir m'amuser un peu avant qu'elle ne se réveille, Ruby connaît la punition si elle me désobéit, elle fera tout ce que je lui demande même si ça la dégoûte. Je défais ma ceinture et la pose sur la table quand la bonne revient les mains vides. Je ferme la porte d'un coup de pied discret en ouvrant ma braguette.
— Penche-toi sur le lit, relève ta robe.
— Monsieur, s'il-vous-plaît. Je n'ai pas envie de...
Je grogne dents serrées et fais craquer mes doigts, obéissante, elle retire sa jupe puis se cambre sur le lit, sa tête entre les genoux de ma fiancée.
— Lèche Madame ! Lui intimai-je en allant m'installer à côté de la fenêtre, qu'est-ce que tu attends?
—Son consentement.
Je lève les yeux au ciel alors qu'elle saute sur le lit pour passer sa langue sur le clitoris de ma femme. Elle dessine des ronds autour, donne un coup de langue sur la longueur. Quand elle s'arrête, elle me jette un coup d'œil, sa vision brouillée par les larmes, elle ne doit certainement pas voir grand chose.
— Continue.
Elle reprend, le bout de sa langue fait des allez-retours sur le bouton rose d'April, elle vient titiller son trou et suçote ses lèvres qui prennent de la couleur. Je vais ouvrir un tiroir de la table de chevet puis en sors un jouet qui fera suivre les règles ou hurler Ruby. Je vais m'agenouiller derrière elle et lui montre comment lécher une femme en lui demandant d'imiter mes mouvements sur la princesse. Je glisse le petit œuf rose en elle, il pèse son poids donc elle va devoir contracter ses muscles pour le garder. Je retourne m'asseoir à la fenêtre en activant les vibrations du jouet.
Ruby est assez pâle pour être comparée à un cadavre et elle a le sang froid donc elle me sert d'exutoire quand les vers commencent à ronger les corps dans la cave. Elle aime ça, elle dit qu'elle déteste ça mais son corps m'appartient dans son entièreté. Il faut juste la pousser un peu pour que sa bouche dise la même chose que son corps.
Ses jambes tremblent, ses yeux et son visage sont remplis de larmes tièdes alors que sa langue procure du plaisir à ma femme. Quand elle ralentit le rythme, j'accélère les vibrations de l'œuf qui la fait gémir et lécher plus vite. Elle s'accroche à la cuisse d'April quand l'orgasme la frappe, ses ongles s'insèrent dans la chair de la princesse qui ne réagit pas plus que ça aux stimulus extérieur.
— Des doigts maintenant.
— Monsieur... je - oh mon dieu... je...
— Tu préfères peut-être passer une semaine dans la cave.
Elle essuie ses doigts sur la serviette qu'elle n'a pas emporté avec elle puis en introduit un dans le vagin dégoulinant de ma fiancée. Je lui fais signe de poursuivre avec sa langue et de mesurer quelle largeur le corps de mon épouse peut supporter. Elle enfonce un doigt puis un autre et un autre, la main pourrait passer avec assez de lubrifiant. Elle remue ses doigts et ne bouge plus quand son petit doigt franchit la barrière avec les trois autres.
— Quatre, monsieur.
Je bande et je dois me branler parce que ce que j'ai devant moi est le plus excitant des spectacles auxquels j'ai assisté. J'empoigne ma bite plus dure qu'un mur et m'astique devant la scène, Ruby fixe ma queue et salive dessus tout en secouant sa langue sur le clitoris qui se présente juste sous son nez.
— Monsieur a besoin d'aide ?
— Non, ne t'arrête pas.
April va devenir ma femme, je deviendrais prince et roi, elle portera mes enfants et devra faire son devoir d'épouse. Je vais devoir me battre pour la soumettre mais elle cédera. Je vais la faire hurler mon nom dans le château et prouver à tous que j'y ai ma place. Ma mère m'a élevé pour devenir roi peu importe la cruauté de mes actes. Je régnerai sur le royaume et j'épouserai la princesse qu'elle le veuille ou non.
Je me lève sentant le sperme remonter dans ma queue et enfonce juste mon gland à l'intérieur de la servante pour me vider. Elle est serviable et ne fait pas le moindre mouvement pendant une bonne minute. Je referme mon pantalon en lui présentant la porte. Je n'ai plus besoin d'elle, j'en ai vu assez. Elle se rhabille, récupère la serviette et quitte la pièce en claquant la porte. Elle est toujours contrariée quand je jouis en elle sans la prévenir.
— Il ne reste plus que nous, ma chère fiancée. Dis-je en attrapant le short pour le lui enfiler. Ça va te faire un cul encore plus gros que ce qu'il est déjà.
Je donne un dernier coup de langue sur sa vulve bien mouillée et remonte le short sur son corps avant de chatouiller son teton dressé à travers son haut. Le trou dans sa gorge est encore bien profond, c'est sexy. Je dépose un baiser sur son front et retourne m'asseoir dans mon fauteuil. Elle ne reçoit pas beaucoup de visite à part la mienne, j'aime me dire qu'elle sent ma présence.
Les heures passent, je me sers un nouveau verre quand Hannah, ma demi-soeur rousse, entre dans la pièce dans une nuisette rose bonbon avec une élastique de la même couleur qui tient ses cheveux, que veut-elle?
— Tu es encore là, quand est-ce que tu vas sortir de cette chambre ?
Pourquoi devrais-je quitter la chambre de celle qui portera bientôt mon nom ?
— Probablement jamais, bouge ton cul d'ici, tu n'es pas la bienvenue dans cette chambre. Ton mari t'a encore abandonné pour que tu sois ici dans une tenue aussi légère ? Tu n'aurais pas dû te couper des orteils pour passer dans une paire d'escarpins, maintenant tu es à jamais lié à un connard.
— Le seul connard dans cette maison, c'est le type qui baise la servante, des cadavres et qui garde dans sa chambre une femme inconsciente pour pouvoir se branler sur elle.
— Grâce à elle, j'aurais un accès au trône et tu pourras tuer ton mari pour coucher avec qui tu veux donc arrête de te plaindre.
Elle s'appuie sur les accoudoirs du fauteuil, sa poitrine ballotte sous mes yeux alors que son souffle de noix de coco sur mon nez. Elle sourit comme le monstre qu'elle est, ça fait ressortir la cicatrice sur sa joue. J'aurais dû la tuer ou lui arracher la mâchoire au lieu de simplement enfoncer un couteau au niveau de sa fossette. Elle serait beaucoup moins dérangeante et ennuyeuse si elle était six pieds sous terre. Ma mère n'a pas voulu que je me débarrasse de sa benjamine.
— La seule chose que je veux à baiser la bonne il y a trois heures et il m'a fait cette horrible balafre sur le visage il y a six ans.
Elle fantasme sur quelque chose qui s'est passé quand elle était adolescente et qui ne se reproduira jamais. Elle écarte ses lèvres pour laisser apparaître ses dents blanchies grâce à mon argent et me souffle son haleine de dentifrice au visage. Elle mord sa lèvre inférieure et tombe sur mes jambes ce qui écrabouille mes testicules. Je retiens ma douleur et la repousse. Elle chute sur le sol, sa chemise de nuit relevée jusqu'à son cul, j'ouvre la porte et crie le nom de son mari.
Hans était un de mes amis d'enfance, il n'est pas méchant, il obtient en permanence tout ce qu'il veut au dépourvu des autres sans utiliser la violence. Il réserve sa colère et sa force de frappe pour sa femme, elle est trop docile à son coup. Il ne l'a pas épousé par amour mais par devoir et ça se voit dans la façon dont il traite. Ses pas lourds résonnent dans le couloir alors que Hannah se réfugie dans un coin de la pièce. Elle cherche le diable donc j'envoie mes démons.
L'homme aussi que ma soeur mais avec des muscles plus volumineux que les miens pénètrent dans la pièce, je pointé du doigt sa femme lui signalant qu'elle recommence à agir comme une pute au lieu de prendre soin de lui. Il l'attrape par le bras et la soulève pour la gifler, sa peau est si pâle que la trace de la main apparaît en un instant sur sa joue. Je me fiche pas mal de ce qu'il va lui faire après, le temps qu'il m'en débarrasse. Il la conduit dans leur chambre, et le tintement des clés fait écho dans toute la maison.
Il revient me voir, s'adosse au dossier du lit en me demandant un verre. Je lui en donne un et il soupire, il a distribué mon travail à plusieurs employés, j'ai décidé de m'occuper d'April jusqu'au mariage ce qui signifie que le travail doit attendre mais la mort ne sonne pas à la porte avant d'arriver donc il avait pour mission de dispatcher mon travail.
— Elle a l'air morte ta fiancée, tu devrais reprendre le travail si elle ne se réveille pas.
— Elle n'est pas morte, elle va se réveiller, elle a juste besoin de temps alors que le boulot n'attend pas. Combien de missions accomplies et de clients satisfaits?
— Six hommes en mission, vingt-deux morts, vingt clients satisfaits. Oh et Kane Seven est retourné chez lui d'après Sky.
— Pourquoi ?
— Le gars de La Falaise a choisi de ne plus suivre les règles, il a abandonné Kane au milieu de cadavres et il a fait disparaître son téléphone donc on ne peut pas le contacter.
— Envoie Sky et Crow surveiller les orphelins, dix milles dollars par jour chacun jusqu'au mariage. Ça devrait coûter six cent mille dollars au total donc c'est raisonnable. Il faut aussi payer le chirurgien qui a retiré la contraception d'April et appelé le meilleur prêtre du pays pour célébrer le mariage dans un mois.
— Tu veux que Casey Gaston officie à ton mariage ? Le frère de l'homme que tu as torturé parce qu'il avait couché avec la déesse dans le lit derrière moi.
— Surveille ton langage, tu parles de ma femme.
— Je parle d'une comateuse qui ne sait sûrement pas où elle est ni depuis quand elle y est. C'est la princesse du royaume, tout le monde a rêvé de l'avoir un jour dans son lit donc je profite de la vue. Je ne la toucherai pas, baiser tes demi-soeurs me suffit et elle est un peu trop blessée pour moi. Je n'aime pas spécialement tout ce sang, je préfère les larmes.
— Et mes restes, Hannah et Sally sont deux bons exemples. Tu aimes les tarés.
— Tu couchais avec ta sœur de ses quinze à seize ans donc le seul taré ici c'est toi.
— Demi-sœur et tu l'as épousé après ça.
— Et si on arrêtait de juger nos relations et qu'on parlait de Ruby.
— Non. Dis-je sèchement avant de sortir de la pièce pour décrocher mon téléphone. Je reviens.

Ni cœur, ni âme  (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant