Chapitre 9 - Black, le chasseur

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J'ai modifié quelque peu la position de Robin, une chaise, une simple chaise n'a rien de marrant. Il doit être beaucoup moins bien, je l'ai installé la tête en bas, les jambes accrochées à des barres en métal, au-dessus d'une piscine de cadavres et d'eau croupie. Je peux le faire descendre ou remonter à ma guise, il me suffit de bouger une manivelle et le tour est joué. Je peux aussi écarter des jambes avec un bouton, jusqu'à ce qu'il soit coupé en deux. 

Beaucoup d'amusement dans une pièce pourtant pas si grande que ça, je bande déjà à l'idée d'ajouter son corps aux autres. La plupart des corps sont ceux de femmes mais il y a quelques hommes vers le fond de la piscine, des chasseurs que j'ai engagé ou des hommes qui m'en voulaient. Il aurait pu avoir celui de mon père biologique mais malheureusement, je ne l'ai pas encore confronté mais ça ne serait tarder.

J'ai déjà vu du sang aujourd'hui, celui de ma sœur, j'y suis allé fort mais elle ne va pas en mourir. Hans s'occupe d'elle, il a pris la voiture pour la conduire à l'hôpital. Il lui faudra une opération si elle veut un jour se servir de son utérus. Mon adjoint n'est pas un homme pour elle, elle a besoin de contrôle, d'autorité mais pas d'un homme autoritaire. Si elle ne peut pas lui donner d'enfants, il partira avec sa maîtresse et je le tuerai pour trahison.

Robin se réveille, comme n'importe qui dans sa situation, il gigote, il hurle malgré le bâillon qui retient ses cris. Je n'ai pas recouvert ses yeux, il doit subir une agression de tous ses sens. Cette piscine à l'odeur d'un cadavre, ses narines vont subir une agression, l'eau est noir, c'est une puanteur, il ne fait pas chaud, il va mourir frigorifié bien avant de souffrir des pires châtiments.

Je lui lance un seau d'eau gelée sur le dos avant de venir me mettre face à lui même s'il doit me voir à l'envers. Ses yeux sont injectés de sang, la drogue à cet effet là. Le sang qui se rue dans son cerveau et s'accumule, ça fait souffrir, ça démange et ça chatouille les paupières. Ses cheveux touchent le bord de l'eau, son t-shirt dégouline et la chair de poule s'étend sur toute sa peau.

— Coucou Robin, comment ça va ? Ta tête doit encore tourner mais, d'ici deux heures, ça devrait passer.

Je lui retire son bâillon avec un râteau, il crache le morceau de tissu qui était dans sa bouche et remue de plus en plus. Je baisse la manivelle, il crie alors que son front se couvre rapidement d'eau puis elle atteint ses yeux. Il plisse les yeux, il refuse que l'eau touche ses pupilles et c'est compréhensible. Moi non plus, je ne voudrais pas que tant de bactéries entrent en contact avec mes yeux.

Je remonte la manivelle et aiguise ma faux. Je ne l'ai jamais utilisé pour les céréales, je coupe des gorges, j'ai des employés qui coupent le blé avec des faucilles. Le bruit de frottement du métal est excitant, son visage rouge me donne un avant-goût de la couleur de son sang. J'ai très envie de baiser April avec en bruit de fond Robin qui pousse ses derniers soupirs. 

— Sais-tu que le médecin m'envoie un compte-rendu sur tous mes chasseurs après les rendez-vous ? Pourquoi as-tu fait un faux contrat médical ?

Un sourire ravageur apparaît sur son visage, je peux prédire ce qu'il va dire, il n'est pas le premier de mes employés que je mets dans cette situation.

— Tu crois qu'on ne m'a jamais fait ça, je suis dans le domaine depuis plus longtemps que toi.

Sauf que j'ai quelque chose qu'il n'a pas, en plus d'une fiancée, je n'ai aucune pitié envers mes proches ou ceux que je ne côtoie pas. Je m'en fiche qu'il travaille dans ce domaine depuis longtemps ou non, je veux juste des réponses à mes questions.

— J'ai envoyé une lettre à ta mère, Chantal. Je l'adore, donc je sais que je lui ai envoyé une lettre pour lui annoncer ta disparition en pleine mission avec ton dernier chèque et un bouquet de lys. En deux heures, j'ai eu le temps, tu dors plus qu'une femme enceinte.

Ni cœur, ni âme  (2)Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang