Chapitre 7 - Tate, le joyeux

1 0 0
                                    

Nate parle avec Soléne.

Dave parle avec Kayley.

Kane récite sa déposition.

Pade dort comme un bébé.

Lane dessine sur le sol à la craie.

J'ai l'impression de m'être perdu dans un hôpital psychiatrique, je viens pourtant de quitter ma chambre. La porte m'a mené dans une maison de fou ? Je contourne les patients de l'asile et me prépare une bonne boisson pour me réveiller.

Quatre heures du matin, c'est l'heure idéale pour courir jusqu'à la morgue pour identifier le corps de ma petite sœur. Cinq millilitres de sirop de fraise, vingt centilitres de jus d'ananas et dix de jus d'orange, j'ai commencé à boire ce cocktail quand je suis arrivé dans cette maison. C'était le seul moyen pour que je me réveille en partie pour aller en cours.

Je sautille sur place, bois mon verre une fois mes jambes réchauffées. Mes chaussures au pied et ma gourde prête, je me prépare à me mettre en route. Je tourne ma clef dans la serrure puis ouvre la porte pour tomber nez à nez avec Black qui porte un pantalon et une chemise plus noir que du charbon.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Bonjour Tate, on peut parler.

— Je dois identifier un cadavre et passer en entretien pour un stage auprès d'un avocat en droit pénal. J'ai autre chose à faire, je te conseille de ne pas entrer, ils sont tous morts de fatigue.

Je trottine sur place, il n'a pas l'air motivé à partir et je dois avouer que je m'en fiche.

Je me mets en route, j'ai tout mon temps, on m'a donné rendez-vous à six heures du matin et mon entretien est à dix heures et quart. Je m'arrête une première fois à la sortie de la forêt, je bois un peu d'eau, mes poings sur mes hanches. La sueur perle sur ma peau et mes cuisses sont en feu. Je tourne en rond en reprenant ma respiration quand Black me tend une clope. Je ne l'avais pas vu, il m'a fait peur, je prends la cigarette et fume avant de repartir sans l'écouter.

Je me dirige vers la ville, ce n'est qu'à vingt minutes de la forêt, je parcours les rues jusqu'à la médecine légale. Je passe de l'eau sur ma nuque et vide ma gourde, il me faut des forces pour voir le cadavre du dernier membre de ma famille. Ma respiration accélère, elle va vite, beaucoup trop vite. J'essaie d'articuler mais l'angoisse me fait l'effet d'un couteau dans la poitrine.

— Tu sais, j'ai trois petites sœurs...

Black va me tuer un jour à apparaître sans s'annoncer, j'ai failli trébucher sur les escaliers en pierre.

— Tu ne les as pas encore tués pour baiser leur cadavre ?

— Je les préfère vivantes, y'a que la sœur de Nate que j'aimerai tuer et baiser mais j'ai un contrat avec elle qui m'empêche de lui faire de mal pendant les vingt prochaines années. Bref, je veux dire que je comprends ce que tu ressens.

Parce que les monstres ont des émotions ? Je prends une grande inspiration quand un homme en blouse blanche ouvre la porte pour laisser entrer un sac mortuaire visiblement plein et lourd. Il faut trois pompiers pour le soulever et l'emmener dans une salle au fond du bâtiment. Je me racle la gorge, imaginant Calliopé froide et raide dans un de ces sacs.

— Monsieur Seven ?

Le médecin en blouse s'adosse à la porte, je me mets debout et salue le médecin.

— Je suis le docteur Sløg, votre sœur est arrivée ici sans rythme cardiaque et avec les muscles raides. Elle a fait une overdose à cause de sa consommation d'héroïne et d'ecstasy.

Ni cœur, ni âme  (2)Where stories live. Discover now