"I never saw you coming"
Lexie
J'arrive au bureau de mauvaise humeur. Après ce qu'il s'est passé hier, je n'ai quasiment pas dormi de la nuit. Entre l'enterrement et Zayn, mes pensées ont fusées toute la nuit. J'espérais me réveiller sans le sentiment désagréable qui m'habitait en rentrant chez moi, mais il est toujours là. C'est comme si, en couchant avec moi, Zayn avait développé chez moi un besoin d'être protégée. Je me déteste à cette idée. Je n'ai jamais eu besoin de personne et encore moins de lui. Lorsque je m'installe à mon bureau, seul Collin est là. Je n'ose pas le regarder dans les yeux après l'appel que j'ai eu avec lui hier.
- Salut, tu vas bien ?, me demande-t-il en brisant la glace.
- Ça va et toi ?
- Ça va ! Tu ne m'en veux pas pour hier, hein ?
Je me tourne vers lui pour trouver son regard.
- Je suis désolé pour hier, c'est ma faute. Tu avais raison, je n'ai pas besoin de ça.
- Je suis content que tu t'en rendes compte ! Sans rancune alors.
- Salut !, annonce une voix que je ne reconnais que trop bien.
Je me retourne vers la porte et croise le regard de Zayn. Il baisse les yeux immédiatement, gêné par la situation. Je détourne le regard à mon tour tandis que mes joues commencent à chauffer.
- Euh, salut, lui répond Collin.
Zayn s'enfonce ensuite dans son bureau et je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil au canapé, faisant remonter les souvenirs d'hier à la surface. Je sors de mes pensées lorsque le canapé disparait, caché par les volets qu'il vient de tirer.
- C'est rare qu'il dise bonjour, commente Collin. Quelque chose cloche.
Je ne lui répond pas, de peur que mon expression trahisse la vraie raison de son comportement étrange.
La journée passe lentement. Je ne suis pas du tout productive. Vers midi, Zayn relève ses volets, ce qui ne m'aide en rien. Il est dans mon champ de vision et je ne peux empêcher mon regard de vaciller entre mon ordinateur et lui. Aujourd'hui, il est habillé d'un pantalon de costume et d'un simple pull sans capuche blanc. Rien d'exceptionnel pourtant, je ne peux m'empêcher de le trouver beau.
Qu'est-ce qu'il m'arrive putain ?
- ...janvier ?
- T'as dit quoi ?, je demande à Collin, n'ayant pas entendu le début de sa phrase.
- Tu peux m'envoyer le planning de janvier s'il te plait.
- Ah oui, pas de souci.
Je sens son regard pesant sur moi alors que je recherche le planning sur mon ordinateur.
- Quoi ?, dis-je finalement en me retournant vers lui.
Son regard est suspicieux, comme s'il cherchait à comprendre quelque chose.
- Tu agis bizarrement aujourd'hui.
- Pas du tout.
- Si. T'es distraite. Si tu veux me parler de ce qui te chiffonne, je suis là, tu sais.
- Je ne suis pas distraite.
Plutôt mourir que de lui avouer ce qu'il se passe dans ma tête.
- Okay, alors dis-moi ce que t'as fait aujourd'hui. Je ne t'ai pas vu beaucoup travailler.
