«Chapitre 33.»

25.2K 1.9K 284
                                    

La soirée se déroula dans la joie et la bonne humeur. Moi et Zûhir se cherchions, on se lançait des regards, on se souriait, et je voyais les autres s'énerver en nous voyant. Quand je dis autre je parle de Mehdi et Zakaria bien-sûr mais bizarrement Lounes aussi. 

J'avais le sourire jusqu'au oreille, je me sentais bien en sa compagnie. C'est comme si j'avais fumé, je planais. Oui c'est ça je planais, j'étais sur mon petit nuage, je voyais plus aucun problème, juste lui et moi. Il était à ma droite et j'étais en bout de table et nous étions arrivés à un point où nous n'écoutions plus les autres trop concentrés dans nos propres conversations, ou même à se regarder tout simplement. Ce soir j'étais rêveuse. Ce soir j'étais dans les nuages. Ce soir j'étais heureuse. Ce soir j'étais amoureuse.

[...]

Nous avons quitté le restaurant le ventre plein al hamdullilah j'avais bien mangé. J'avais commandé un "pad thaï."

Des nouilles sautés, des œufs, du soja, des crevettes, des cacahuètes et de la sauce. Plat assez original je vous l'accorde mais savoureux.

Nous décidâmes de faire un tour sur la plage donc j'enleva mes escarpins, je poussa un soupir de soulagement quand mes pieds en furent libérés.

Il faisait bon quoi qu'un peu frais. Nous
nous assîmes sur le sable fin et propre. Tout le monde riait à gorge déployée, sous les blagues de Yassine.
Mehdi se rapprocha de moi discrètement puis me chuchota à l'oreille :«On peut parler ?»

J'hocha la tête en guise de réponse et nous nous levâmes discrètement sans que personne -ou presque personne- ne remarque notre absence. Nous nous assîmes plus loin. Il y'eu un long silence avant qu'il ne se décide enfin à prendre la parole.

«Je vais pas te le cacher Nayel et de toute façon je pense que t'es au courant comme tout le monde en est au courant, tavu t'es une meuf bien tout ça et voilà quoi ...»

Je le coupa dans sa gêne.

«Oui Mehdi j'ai compris t'embête pas.»

Il me sourit légèrement puis reprit son monologue.

«Oui voilà mais ... Ce soir j'ai compris quelque chose que j'aurais du comprendre depuis longtemps, t'es pas faite pour moi. Je vous ai vu toi et Zûhir, en quelques semaines il a réussi à te faire sourire comme moi j'ai jamais réussi ni quiconque. Je tenais à te le dire pour que tu sache que c'est bon, je serais plus après toi.»

Je lui souris puis pris la parole à mon tour.

«Tu sais Mehdi wAllah t'es un gars bien, je suis sur que tu trouvera une belle femme qui t'aimera. Je t'aime beaucoup tu sais en tant que frère et je suis sur que toi aussi, je suis ta petite sœur Mehdi.»

Il réfléchis un petit moment puis me répondit :

« T'as raison, je crois qu'en faite j'ai pas su faire la différence entre sentiments fraternels et amoureux.»

«Mais je t'aime énormément Mehdinounet -rire-. D'ailleurs tu sais le nombre de filles qu'il y'a à tes pieds ? Je suis sur que tu va vite te trouver une petite femme et je veux être la première à être au courant. »

«D'accord.»

Je lui tendis mon auriculaire.

«Promis ?»-Lui dis-je d'une fois enfantine.

«Promis.» -Conclut-il d'un ton solennel, en sellant son doigt au mien.

Je souris puis le cœur léger, nous allâmes rejoindre les autres.
Rien ne pouvait décidément gâcher cette soirée de rêve, sauf une chose.

[...]

Je racontais la conversation que j'avais tenu avec Mehdi à Lila. J'étais dans la douche et elle se brossait les dents.
Bien-sûr il y' avait un mur entre nous.
Je me couvris d'une serviette autour de la poitrine puis enfila un soutien gorge, et descendis la serviette sur le creux de ma taille.

J'enfila donc mes sous-vêtements, et un très long tee shirt de Younes qui m'arrivait un tout petit peu en haut de genou. On ne distinguait même plus les formes de mon corp grâce à ce tee shirt.

Je fis une rapide natte en épi et descendis dans l'idée de boire un verre de jus.

Je parcouru le salon pour tomber sur la cuisine ou je découvris Zuhir.

«Qu'est ce que tu fais la ?»-Lui demandais-je.

«J'avais soif. Et toi ?»

«Pareillement.»

Je me servis un verre de limonade puis m'assis sur le comptoirs pour le boire.

Nous commençâmes à parler puis au fil du temps nos discutions devinrent particulièrement intéressantes. Nous parlions de choses banales, mais dans sa bouche des choses avaient l'air tellement captivantes. Je buvais ses paroles et riais à chacune de ses blagues. J'adorais ces moments avec lui, c'était uniquement rigolade et plaisir.

Au bout d'une dizaine de minutes, inconsciemment nos corps se rapprochait l'un l'autre et bientôt il se trouvait entre mes jambes debout , et moi assise.

Nos visages se rapprochaient l'un l'autre et le volume sonore diminuait. Je pu entendre un murmure "T'es magnifique." Sortir de ses magnifiques lèvres charnues. Puis une fois que nos lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres...

La porte s'ouvra dans un bruit sourd le faisant reculer de moi et moi descendre du comptoir. Je pris mon verre de jus et sortis de la cuisine sans même regarder qui venait d'entré jusqu'à ce que la personne m'attrape par le bras.

Je releva les yeux et croisa le regard énervé de Lounes.
Je retira mon bras de son emprise et monta les escaliers pour rejoindre ma chambre. Je m'assis sur mon lit quand j'entendis toquer à ma porte, j'ouvris et vu Lounes. Je ne l'avais jamais vu dans cet état. Dans ses yeux je pouvais lire un mélange de haine, de tristesse, de regret et de compation. Il entra et s'assit sur le lit de Lila qui était dans la chambre de Yassine.

Je m'assis en face de lui.

«Faut que je te dise heja Nayel...»

«Oui dis moi.»

«Je...Je t'aime.»

«Mais moi aussi je t'aime Lounes, t'es mon grand frère !»

«C'est pas ce que je veux dire Nayel, je t'aime en tant qu'homme et toi en tant que femme. Je suis amoureux de toi.»

Je peina à garder ma bouche fermé.

«Qu...Quoi ? Depuis quand ?»

«Depuis que mon père t'a trouvé, quand t'a franchis la porte de chez moi. T'avais 10 ans j'en avais 13 et depuis ce jour la je t'ai jamais oublié. J'ai tout essayé, je suis sortis avec une vingtaine de filles, mais t'es toujours dans ma tête. J'avais beau passer des journée entière avec elles, je rentrais et je voyais ton magnifique sourire. Et avec tes bisous et tes câlins tu m'aide en rien. Je vois plus que toi Nayel t'es parfaite. T'es belle, intelligente, sincère, honnête, loyale, pieuse, généreuse, souriante, sensible et t'es archi bo... Bref je te le dis aujourd'hui parce que j'arrive plus à garder ça pour moi.»

Les larmes me montèrent au yeux et je quitta la chambre pour débouler dans celle de Younes. Il me regarda en levant un sourcil, et je lui demanda au bord des larmes.

«Younes tu m'aime pas toi hein ?»

Il me regarda tête baissé puis finit par me dire :

«.....»

À suivre 😉

Zûhir «Tombé sous son charme»Where stories live. Discover now