Trente

1.5K 143 11
                                    

Je me réveille le lendemain pleine d'une toute nouvelle motivation. Je m'habille rapidement, avec des vêtements propres cette fois-ci. Je prends soin de me coiffer et même de me maquiller. J'avale un petit-déjeuner solide et me rends directement dans la chambre de Timothée. Il a prétexté être malade pour ne pas aller en classe, afin que nous ayons bien le temps de préparer l'évasion avant ce soir. Je le trouve assis à son bureau en compagnie d'Harry.

- Anna!, s'exclame ce dernier. Installe-toi. Grâce à mon intelligence hors du commun et ma mémoire surpuissante, j'ai aidé Timothée à faire un plan de l'internat.

Je glousse et lève les yeux au ciel.

- Et la modestie, tu connais?

Timothée me sourit et me fait un peu de place à ses côtés. Ses cheveux bruns ébouriffés et son visage encore endormi le rendent terriblement mignon et je m'efforce de prêter attention à ce que me raconte Harry.

- Si je résume bien, il n'y a qu'une seule entrée, et une seule sortie: celle par où tout le monde arrive le premier jour. Pour l'ouvrir sans bruit, il faut désactiver trois alarmes à l'aide de clés qui sont cachées dans le bureau de Mme Barbot dans une boîte fermée à double tour avec des clés qu'elle garde sur elle en permanence. Et je vous rappelle que si nous ne désactivons pas l'alarme, tout le monde rapplique avec des Taser s'il le faut. C'est ce qui s'est passé avec Ambre, tu te rappelles Tim?

En voyant son visage se refermer, je n'ose rien demander et me contente de dire:

- T'as une autre idée Harry? Parce qu'on a pas le temps, en une journée, de piquer les clés.

- Mais avec ton pouvoir d'invisibilité...

- Réfléchis Harry! Même si toutes les alarmes sont désactivées, tu nous vois vraiment sortir par la grande porte là où tout le monde peut nous voir? Même de nuit, ce serait tout sauf discret.

Harry soupire et hoche la tête. Timothée se passe les doigts dans les cheveux.

- On fait quoi du coup?

- On saute du toit.

Nous sursautons en découvrant Baltazar sur le seuil de la porte. Ses épaules sont plus rentrées que jamais et sa voix est encore plus rauque que la dernière fois que je lui ai parlé.

- T-tu veux sauter du toit?

Je m'en veux de bégayer ainsi. Je dois passer pour une mauviette. Je m'efforce de respirer calmement et reprends:

- Parce que je ne tiens pas à me retrouver avec quatre côtes cassées.

- Timothée est assez fort pour ne pas se faire mal, déclare lentement Baltazar. Quant à vous...

Je frissonne. Mais il doit avoir raison, et apparemment c'est notre seule issue.

- On part à quelle heure?

J'essaye d'avoir une voix assurée, mais je panique complètement. Je n'ai plus si envie de partir maintenant.

- Vers 3 heures du matin. Je suis déjà parti en mission, ajoute Timothée. On devrait s'en sortir.

- Mais l'internat est super bien protégé. Tu penses vraiment que ça peut fonctionner?

- On a 7 chances sur 100 de s'en sortir à peu près vivants, dit Harry d'une voix calme et implacable.

Pour un enfant de 11 ans, son sang froid est incroyable.

- Harry, t'es sûr que tu veux partir?

C'est comme si je ressentais le besoin de m'inquiéter pour lui.

- Oui.

- Et tes parents? Ta famille?

Les SurnaturelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant