Chapitre 24

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Une fois que Perséphone m'a laissé seul je vais à la chambre qu'Aya s'est auto-attribuée. Elle dort en étoile de mer sur le dos en plein milieu de son lit et bave même un peu, mais elle est trop mignonne... Je vais m'asseoir sur le bord du lit et lui caresse les cheveux en l'embrassant délicatement pour la réveiller en douceur. Elle plisse d'abord le nez puis sort des paroles incohérentes avant de se retourner pour me faire dos.

- Va-t'en... Laisse moi dormir... grimace-t-elle.

Je soupire et arrête mes caresses sans m'en aller, restant là à la regarder se tenter de se rendormir. Elle essaye plusieurs positions avant d'en trouver une assez confortable et de reposer sa tête contre son oreiller.

- Tu n'as pas faim ? je demande doucement.

- Je ne manges pas avec des hypocrites.

Je prend sur moi et ne dis rien, pourtant cette phrase me blesse. Je suis peut-être hypocrite avec elle, mais mes sentiments, eux, sont bien réels. Je pensais que la bague et le dîner aux chandelles avaient été suffisants pour qu'elle comprenne, mais apparemment non. Moi, j'ai toujours eu beaucoup de mal à exprimer ce que je ressent, je suis plutôt le genre de mec à garder tout pour soi et à éclater le jour où j'en peux plus. Dans ces moments là j'ai honte de moi, vraiment. Je deviens une femme ayant ces règles. Sois je pleure et je me mets à genoux en faisant des grands cris suuuuupers masculins, ou presque... sois je te fais le pire des rires nerveux avant de m'arrêter net et de foutre une gifle à la personne, sois j'explose complétement et je casse tout sur mon passage. Vraiment tout. Mais je suppose que là, aucune de ces solutions n'est la bonne. Essayons autre chose, de toutes façons je n'ai plus rien à perdre et puis comme on dit, qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas !

- Je t'aime.

J'ai peur. J'ai très très peur même. Mais ce qui m'effraye le plus c'est le gros blanc qu'il y a eu pendant cinq minutes juste après. Puis au final elle s'est retournée pour être sur le dos, face au plafond, en soupirant.

- Tu mens. L'amour ce n'est pas le sexe, ni l'amusement ou quoi que ce soit d'autre. C'est les papillons dans le ventre, la personne qui t'éblouie et sa beauté intérieure qui te fais changer pour lui ressembler ! Tu n'as rien de tout ça et encore moins avec moi.

- Justement ! Apprend moi !

Je la supplie presque et j'ai l'impression que ça fonctionne puisqu'elle étend ses bras et tourne la tête vers moi pour me regarder dans les yeux. J'ai horreur qu'elle fasse ça, j'ai toujours l'impression que quand elle le fait elle peut lire jusqu'au plus profond de moi, même aux souvenirs dont moi-même je ne me souviens plus !

- Bien. Mais pour aimer Perséphone, ou pour m'aimer moi ?

Cette question me paraît tellement simple, et pourtant je bloque. J'ai envie de lui dire que c'est pour elle, mais je finirais tôt ou tard par m'en lasser car ce n'est qu'une gamine, mais je ne veux pas la blesser. Alors je reste là à la fixer puis quand son regard deviens trop insupportable je baisse les yeux. D'habitude je ne suis pas un soumis, mais comme je l'ai déjà dit en sentiment je suis vraiment nul et je n'arrive vraiment pas à m'exprimer. Elle prend lentement l'une de mes mains dans l'une des siennes et redresse mon menton de l'autre, de sorte à ce que je la regarde.

- Je t'aiderais à l'aimer si c'est ce que tu veux Hades, mais j'ai juste besoin d'être fixée.

Ne pouvant pas répondre, je l'ai juste embrassée. Elle était d'ailleurs un peu réticente au début puis a répondu au baiser, me rapprochant par la même occasion, jusqu'à que je sois à califourchon sur elle. Cette fille a vraiment le don pour changer l'atmosphère en quelques secondes seulement, si bien que ça en devenait perturbant... A la fin de ce baiser fougueux elle attrape le col de ma chemise, me regardant avec un regard de braise. Certes, j'en ai envie, mais je ne veux pas qu'elle croit que je ne pense qu'à ça alors au moment où elle s'apprêta à poser ses lèvres sur ma mâchoire je l'arrête en posant mon index sur la bouche, la faisant ainsi reculer. Elle pivote quelque peu sa tête sur le côté avec un regard plutôt troublé, attendant certainement que je lui explique pourquoi je l'ai arrêtée dans son geste.

- Je veux en apprendre plus sur toi.

La femme d'HadesWhere stories live. Discover now