Chapitre 25

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Aya semble gênée mais ne bronche pas, alors je l'emmène manger et une fois qu'elle est servie je commence mon interrogatoire.

- Tu as quel âge ?

- Tu ne manges pas ? change-t-elle de sujet.

Je fronce les sourcils et lui répond que je n'ai pas faim avant de lui reposer ma question.

- Mh... 16 ans... hésite-t-elle.

Wow. Elle est vraiment jeune, et je comprend sa gêne à m'avouer son âge, pourtant Aya peut être très mature ou faire des choses qu'une adolescente "normale" de son âge ne ferais pas, alors ç ne me gêne pas et je lui caresse les cheveux.

- Tu es fille unique ?

- Oui.

- Tu es de quelle origine ?

- Arabe. Enfin je suis française mais mes parents sont arabes.

- A la base, je viens de Grèce moi, mais j'ai aussi vécu en Italie et en Algérie avec mes frères avant de devenir dieu. Ce sont de très beaux pays que nous adorons, d'ailleurs.

- Mes parents sont tunisiens. s'empresse-t-elle de dire.

A chaque question, elle semble de moins en moins à l'aise et me répond d'un seul mot, en ayant longuement réfléchi.

- Donc ton prénom, il signifie 'miracle' ? je demande, sachant parler toutes les langues possibles et inimaginables que les humains ont inventés.

- Oui.

Miracle... Elle est mon petit miracle à moi...

- D'accord, mais pourquoi ?

- Ma mère n'a jamais été fertile, alors quand elle m'a eu, c'était un miracle pour mes parents.

Elle se ronge les ongles et tapote sa cuisse avec ses doigts, elle est stressée.

- Alors Eros, Aphroditos et Priape ont bien fait de la rendre fertile, j'irais les remercier.

- Non, non, non ! C'est bon ! C'est rien ! T'inquiète pas ! Il n'y a pas besoin !

Je fronce les sourcils, là c'est sûr, elle me ment.

- Qu'est-ce qu'il se passe, enfin, Aya ! Pourquoi est-ce que tu dis ça ?

- Hades ? Je peux savoir ce qu'elle fait ici, celle là ? me coupe la voix de Perséphone.

Je me retourne difficilement et lui fait face.

- Elle mange... je chuchote, n'assumant pas ma blague.

- Très bien, donc ça ne te dérange pas de nous laisser parler cinq minutes ? Tu sais, entre filles, quoi !

J'avale ma salive et me tourne vers Aya cette fois-ci qui me fait comprendre qu'il faudrait effectivement que je les laisse, alors, à reculons, je me lève et quitte la salle. Je ferme les portes et m'y colle en regardant par la serrure comme pourrait le faire un gamin de cinq ans, mais je n'ai pas vraiment le choix. Après deux minutes de duel de regard, Perséphone s'approche finalement d'Aya qui attrape un couteau avant de se lever. D'un geste de la main Perséphone envoi le couteau valser à l'autre bout de la salle de réception, sans même le toucher.

- Si j'étais toi, je ne tenterais rien. A quoi bon, je suis immortelle !

- Moi aussi je te signale, alors recule ! se défend Aya.

Ha bon ? Donc ce n'est définitivement pas une humaine ? J'avais raison !

- Non, ma chérie, toi tu es éternelle, pas immortelle.

- Si tu ne le savais pas j'ai fais l'échange de sang avec Hades, alors je deviens automatiquement immortelle !

- Ferme ta gueule ! Pour que l'échange de sang fonctionne il faudrait que vous vous aimiez ! Dois-je te rappeler que c'est impossible ? Que jamais il n'aimera une salope comme toi mais surtout que toi, tu n'as pas de sentiments ? ricane Perséphone en approchant sa main du buste d'Aya.

- Arrête ! Arrête ! cri Aya, la main sur le cœur, sans que je comprenne plus rien.

- Oh... la pauvre petite chienne a mal au cœur ? demande-t-elle en s'agenouillant face à Aya qui est au sol, la main toujours sur le cœur. N'oublie pas une chose, si toi tu as mal, alors lui, ou elle, ressent aussi ta douleur. Alors si tu ne veux pas le ou la tuer, je te conseille de partir. Ce serait dommage que tout ce pourquoi tu as fait semblant d'aimer Hades soit ruiné à néant, n'est-ce pas ?

Faire semblant ? Mais...

- Oui... souffle Aya.

Sérieusement ?

- D'ailleurs, à ce propos, je compte sur toi pour te taire, si tu ne veux pas qu'il ou elle meurt. Utilise ta bouche pour autre chose, tu dois certainement être meilleure à sucer qu'à parler, après tout, c'est ce pourquoi tu as été conçue, n'est-ce pas ? Bon, je te laisse, je vais rejoindre mon mari !

Je m'éloigne de la porte en secouant la tête dans tous les sens. Aya ne m'aime pas. Aya me ment. Elle n'est là que pour se servir de moi... Je me suis trompé sur elle. Je ne l'aime pas non plus. Je ne l'ai jamais aimée !

Bien sûr que si. Je l'aime. Mais pas elle.

***

BOOM ! HAHA ! JE PARIE QUE VOUS AVEZ TOUS ENVIE DE ME TUCIDER ! MOUHAHAHAHAHAH !

Moi je vous aime quand même, hein...

Bisous !

La femme d'HadesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant