Cacophonie, je vais devoir devenir chef d'orchestre.

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- Attend ! Ce n'est pas ce que tu crois !

Je me redressai vivement, posant mes paumes sur ses épaules pour le stopper alors qu'il s'apprêtait déjà à foncer droit sur son frère qui se relevait en fronçant les sourcils, ne comprenant pas pourquoi Kenan sortait soudainement de ses gonds. Le malaise s'installait alors que je n'osais même pas croiser le regard de l'un ou de l'autre. Comment j'étais censée agir ? J'avais eu la sensation pleine de sortir avec Maël. Je m'étais laissée faire sans protester. Et pourtant je savais pertinemment que j'avais choisis Kenan. Alors pourquoi ?

Mes jambes tremblèrent alors que Kenan tentait de passer en force, la fuite de mon regard décuplant sa colère. D'un geste vif, il glissa son bras autour de ma taille, veillant à ce que je ne tombe pas. Je m'agrippai fermement à lui, murmurant de vague remerciement avant de gémir en posant mon front contre son épaule. J'avais la poitrine serrée. Qu'est-ce que j'étais censée dire ? Comment expliquer l'inexplicable ? Je soupirai lourdement, consciente qu'en réalité aucune explication ne conviendrait à Kenan. Et je ne pouvais que le comprendre. Je m'étais laissée faire. J'avais aimée cette vie. Je l'avais pratiquement acceptée. Rire. Sourire. Être simplement heureuse. J'avais presque acceptée que ma vie soit celle-ci. Mais il y avait un mot précis qui sonnait étrangement juste. Presque. Je n'avais pas pu l'être. Pas totalement. Pas sans lui. Pour autant, les images restaient incohérente, flou. C'était comme si la réalité et les souvenirs créer se confondaient, se mélangeant en créant en moi un méandre de confusion que j'avais bien du mal à canaliser.

- Ce n'était pas réelle, soufflai-je dans une grimace contrite. C'était une illusion.

- Une illusion ? Répéta-t-il visiblement très septique.

- Quelqu'un avait... créé un monde ou Maël était mon petit-ami, expliquai-je mollement, ma main se posant dans ma nuque dans un geste machinale témoignant de mon anxiété.

- Ton quoi ?

Sa voix se fit plus grave. Plus rauque. Rien de bon, en somme. Je posai mes yeux dans les siens, guère surprise lorsque je me retrouvai face à deux yeux d'un noir parfait. On ne distinguait même plus l'iris de la pupille. Mes paroles ne l'apaisait aucunement, réalité ou non il voulait clairement coller son point dans la figure de Maël. C'était viscérale. Il ne supportait pas ce qu'il avait vu, ne supportait pas l'idée qu'il ait pu poser ses lèvres sur les miennes peut importait le moyen.

J'allais ouvrir la bouche, choisissant de répéter l'information qu'il ne voulait pas entendre, mais je ne pu pas prononcer le moindre mot. Mes problèmes de cœur était le cadet de mes soucis. Mais véritablement le cadet. La roche venait de voler en éclat. Un bruit assourdissant se fracassant contre mes tympans, je m'accroupissais dans un mouvement instinctif tandis que Kenan déployait ses larges ailes noir pour me recouvrir, son corps se plaçant au-dessus du mien sans que je n'ai le temps de protester. L'adrénaline monta aussitôt. Armand. Il ne comptait pas me laisser m'échapper aussi aisément.

D'un mouvement sec, j'écartai Kenan après m'être assuré qu'il n'était pas blessé. Il gronda sourdement alors que je m'avançai devant lui, faisant déjà face à la personne que je m'attendais à trouver. Droit et fière, il me contemplait avec agacement et sévérité. Kenan tenta de s'avancer à son tour, mais je le stoppai en plaçant mon bras devant lui. Je ne lui adressai pas un regard, préférant rester focaliser sur mon grand-père. Mon cœur tambourinait à tout rompre dans ma poitrine. Je n'aimais pas ça du tout.

- Qui est-ce ? Souffla Mikaël en s'avançant, les sourcils froncés. Je n'arrive pas à lire dans son esprit. C'est plutôt impressionnant.

- Mon grand-père, murmurai-je alors qu'il tournait ses yeux vers moi en les écarquillant en me faisant soupirer. C'est une longue histoire.

Water Lily : la floraison.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant