Telle fille, telle mère. Aussi gourde l'une que l'autre

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- Keylinda ! Éléonore !

La porte de la chambre claqua bruyamment contre le mur, ma mère se releva d'un bond alors que ses jambes ne l'avaient pas soutenue. Elle sauta au cou de mon père qui la serra vivement contre son torse avant de me lancer un regard inquiet. Je le rassurai d'un bref signe de tête alors que je me décalai déjà pour me diriger vers la fenêtre qui avait volée en éclat. Sans jeu de mot.

Les débris de verre recouvrait le parquet et l'armature de la fenêtre pendait dans le vide, menaçant de s'effondrer. Je m'avançai jusqu'à l'ouverture créer et contemplai la forêt. J'étais étrangement calme. La situation ne m'affolant pas. J'y étais préparée. Je n'attendais que ça depuis des jours. Et je n'étais pas la seule. Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir et je ne fus guère surprise de voir Kenan et Andréa se planter, face à face, devant la porte ouverte de la chambre. Je ne leur prêtai aucune attention malgré le regard noir qu'ils échangeaient.

- Où est Andrew ? Lançai-je à Kenan.

- Qu'est-ce que tu veux que j'en sache ? Rétorqua celui-ci.

- Il était de garde, annonça Andréa. Au nord.

- Qui était au sud ? Murmurai-je vivement, ma poitrine se comprimant.

- Epona, Saphira et quelques loups, répondit-il, un peu fébrile à cause de l'inquiétude. Je sens toujours l'esprit des loups. Saphira semble en forme, je l'entends pester à tout va.

- Je sens aussi celui d'Epona, approuvai-je calmement, bien plus sereine qu'il ne l'était. L'explosion n'a pas été créer par des dons, ils utilisent des armes humaines.

- Ainsi, on ne les repère pas, approuva mon père qui enlaçait toujours ma mère. Ils passent enfin à l'attaque.

- Keylinda !

La voix de Devon résonna dans le couloir et il déboula dans mon champ de vision, bousculant Kenan au passage alors qu'il se précipitait sans regarder où il allait. Ou plutôt sans chercher à se contrôler. Kenan grogna mais ne fit aucun commentaire, Devon posait ses yeux sur moi, une lueur d'impatience étincelant dans ses prunelles marrons.

- La princesse se fait désirer, Andrew à déjà réunis tous les chevaliers de ta table ronde, annonça-t-il. On attend plus que tes ordres pour se jeter dans la bataille, ma belle.

J'inspirai profondément. Le moment était réellement venu. Je hochai la tête et m'avançai vers lui. David me stoppa cependant dans mon élan, son corps se déplaçant pour se figer devant moi. Je le regardai longuement. Il était inquiet. Mais il ne voulait pas m'empêcher d'y aller. Je fus cependant surprise lorsqu'il passa brusquement son bras autour de mes épaules et me fit avancer brusquement contre son torse. Il me serrait dans ses bras. Fortement. Je respirai son odeur alors qu'il me confortait dans un calme total. Je passais mes bras autour de lui, profitant de sa présence. J'étais heureuse. Réellement heureuse qu'il soit là.

- Soit prudente, je veille sur ta mère, affirma-t-il dans un chuchotement à mon oreille.

- Reviens nous indemne, rajouta l'intéressée en s'approchant pour m'enlacer.

J'acquiesçai sans pour autant formuler la moindre promesse, je savais que ce n'était pas possible. Je ne pouvais pas garantir ce genre de chose. L'inquiétude de ma mère se lisait sur son visage devenue blême mais je n'avais pas le temps de la rassurer. Ils approchaient. Et ils n'attendraient certainement pas avant d'attaquer plus férocement encore. Pour l'instant ils semblaient prudent, tâtant un terrain qu'ils ne connaissaient que peu mais je savais que ce n'était qu'un court moment de répit avant des affrontements qui perdureraient. Longtemps. Ceux qui les maintenaient en retrait allait bientôt devoir battre en retrait et le château serait exposé en ligne directe. A nous de le défendre.

Water Lily : la floraison.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant