La légende des deux royaumes [TERMINÉ]

Chapitre 12 - Partie 2

Près des écuries, Océane s'assurait que toutes ses affaires ainsi que celles de William avaient bien été accrochées à leurs chevaux. Elle caressa l'encolure de sa monture puis se retourna vers Erid. Il ne restait plus qu'à lui dire au revoir. Elle était passée voir Elio un peu plus tôt, il avait été si attristé de savoir qu'elle s'en allait qu'il avait même pleuré dans ses bras plusieurs minutes. Elle l'avait consolé en lui assurant qu'ils se reverraient et qu'elle ne l'oublierait jamais, qu'il avait une place importante dans son cœur.

Elle alla s'assoir auprès de son ami et ne dit mot. Même si elle trouvait cet endroit étrange, il lui manquerait.

— Tu es sûr que tu ne veux pas venir avec nous, demanda Océane.

— Je savais que sans moi tu n'étais plus rien, princesse, fit Erid en souriant.

— Idiot, s'esclaffa-t-elle. Tout est tellement plus simple quand tu es là.

— Crois-moi, je pense, au contraire, que ce sera loin d'être simple si je viens avec vous.

— Promets-moi de prendre soin de toi, d'accord ? demanda-t-elle inquiète pour son nouvel ami.

— Surtout reste comme tu es, déclara Erid en lui attrapant les mains. Ne laisse personne te changer. Tu as été plus douce qu'un rayon de soleil, tu as illuminé cet endroit. Je veux que tu restes ainsi pour toujours...

— Je ferai mon possible, répondit Océane timidement.

Au même instant, William entra dans la cours en compagnie de Fenhrir, ils étaient en grande conversation. Puis, Lysianna fit, à son tour, son entrée. Quand William l'aperçut, il serra la main du Roi et s'approcha d'Océane et de son ami. Ce dernier déposa un baiser sur la joue de la jeune femme avant de la serrer brièvement dans ses bras.

— A bientôt, lui dit-il sérieusement. Si un jour tu as besoin de moi, parce que William est trop insupportable, ou quoique ce soit d'autre, je serai là.

Océane lui sourit tendrement, puis le laissa rejoindre William. Elle s'approcha du couple royal :

— Je voulais vous remercier pour votre hospitalité et votre générosité durant le séjour. Je vous suis très reconnaissante.

— C'est à nous d'être reconnaissants de ce que vous avez fait, vous avez sauvé la vie de notre fils. Nous avons une dette envers vous, assura le Roi.

Océane voulut protester, mais Lysianna l'en empêcha.

— J'ai fait ajouter quelques robes à vos affaires, où que vous soyez, vous ne serez pas prise de court.

— Merci pour tout, vraiment, déclara Océane émue.

— Ce fut un honneur pour nous de rencontrer la fille de la Lune. Prenez soin de vous.

Puis ils s'inclinèrent tous les deux et repartirent ensemble vers leurs nombreuses occupations. Océane se tourna à nouveau vers les deux amis, ceux-ci étaient en train de se dire au-revoir. Elle alla flatter l'encolure de son cheval puis, quand William eut fini et qu'il monta en selle, elle fit de même. D'un dernier geste de la main, elle dit au revoir à Erid, puis calla son cheval derrière celui de William.

La forêt lui parut toute aussi mystérieuse qu'à l'aller, il aurait été impossible pour elle de retrouver son chemin. Mais William avançait résolument et en silence. La jeune femme estimait que ce n'était pas à elle de faire des efforts ou alimenter la conversation. Le silence lui allait tout aussi bien. Ce n'était pas ce qu'elle avait imaginé en partant de chez elle, mais qu'avait-elle bien pu imaginer d'ailleurs ? Elle l'ignorait. Ce qui était sûr c'est qu'elle ne voulait plus penser à ce baiser échangé avec William. Quand il l'avait embrassé, tout avait cédé en elle, toutes ses barrières, toute sa pudeur. Elle avait trouvé ça tellement naturel qu'elle aurait pu facilement lui céder sur le champ, si elle n'avait pas repris ses esprits un court instant. Elle grommela pour se changer les idées. William était un imbécile incapable de faire face à ses sentiments, s'il en éprouvait réellement pour elle.