Petit ami et Compagnie 1 - Opération Alexander (Terminée)

Chapitre 2 : Opération Alexander lancée

♪ Beach Boys - Wouldn't It Be Nice ♪

Le 27 novembre

Le lendemain du carnage, c'est dans mon pyjama du dimanche que je traîne. Et si j'ai aussi songé à me descendre un pot de glace aux brownies, je n'ai pas pu aller au bout de mes envies car on m'a tapé sur les doigts.

— Et les sites de rencontre, t'y as songé ? me demande Maxime.

Alors que les deux récents mariés devraient actuellement être en train de roucouler, ces derniers sont chez moi, à essayer de m'aider à me dégoter un merveilleux faux petit ami.

La brunette, toujours ravissante peu importe ce qu'elle a sur le dos, est assise sur mon canapé. Ses grands yeux me regardent avec douceur et elle m'offre de temps en temps quelques sourires pour essayer de détendre l'atmosphère. Mon cousin quant à lui, fait les cent pas, vêtu d'un de mes joggings car il en avait marre de traîner dans son pantalon à quatre épingles. Mon survêtement n'est pas adapté à la longueur de ses jambes et le rend tout sauf présentable, mais cela ne semble pas le déranger.

Mon chien Happy, assis sur le derrière dans sa panière à l'angle du salon, nous regarde tous les trois, légèrement intrigué. Il semblerait qu'il se soit rendu compte que quelque chose clochait, mais j'ignore si c'est sur le plan visuel ou émotif qu'il a centré le problème.

— Je t'ai dit que je ne veux pas de site de rencontre !

J'ai déjà expérimenté, une fois, lorsque j'étudiais pour devenir sage-femme. C'était une sorte de pari avec des filles que je croyais être mes amies. Certes, j'étais naïve, mais avec du recul, je me rends compte qu'elles n'avaient aucune âme pour me traiter comme elles le faisaient.

Ma petite expérience a pris fin rapidement dès lors que j'ai reçu un message d'un certain Luis, cinquante ans, qui voulait que je lui montre mes rotoplots. Même des années après, je suis toujours autant dégoûtée. Non pas qu'un homme d'un certain âge m'ait contactée, mais plutôt qu'il ait seulement voulu voir mon anatomie. Pas de discussion, rien, c'était juste pour lui un moyen de se rincer l'œil.

Depuis cette histoire, je ne vois plus les sites de rencontre que comme des sites de fesses. Déjà que je ne les voyais pas de façon très positive avant... Je sais que ce n'est pas bien de généraliser, mais après cette aventure, je n'arrive pas à faire autrement.

— Bah ouais, mais je te rappelle que tu es dans la merde, Anna !

Je soupire et une fois de plus, le souvenir de ma soirée précédente se répète dans ma tête.

Après être tombée dans le piège machiavélique de Julia, je me suis mise à l'écart des invités. Mes parents, inquiets, sont alors venus me voir et ont souhaité parler plus amplement de mon fameux Alexander. À ce moment-là, j'aurais pu leur dire qu'il était imaginaire. Seulement, j'avais peur que les murs aient des oreilles, que mes paternels soient malheureux d'apprendre une telle nouvelle et surtout qu'ils soient obligés de mentir à leur tour pour me protéger. Ça aurait fait bien trop de choses à encaisser d'un coup et j'ai voulu les préserver.

Alors avant de me forcer à rejoindre la pièce principale de la salle des fêtes et de me déhancher sur la piste de danse pour ne pas donner l'impression à Julia d'avoir gagné la bataille, j'ai balancé qu'Alexander avait trente-quatre ans et était professeur en secondaire. Des informations, en soi, précises sans vraiment l'être. C'est vrai, à aucun moment je n'ai parlé de son physique par exemple.

Ensuite, je me suis dit qu'il ne me restait plus qu'à trouver un homme pouvant se faire passer pour mon compagnon. Parce que oui, j'ai appris que Julia était vraiment conviée au repas du 25 décembre. En fait, c'est mon père qui l'a invitée. Car si j'ai bien compris, son amant actuel est le fameux Derek Jones alias le client super important qui fait peur à mon paternel. Résumé autrement : le bonhomme a de l'argent et peut salir le bureau d'architecte de mon père si toutefois l'envie lui prend ou si le démon avec qui il passe ses nuits a envie de semer la zizanie dans notre famille.