Chapitre 18 partie 2 : Nuit agitée

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Malheureusement, le moment de détente est vite terminé lorsque la question du lit s'impose. Je n'ai pas envie de dormir sur mon tapis, mais je ne peux pas non plus ordonner à Jales de pousser un roupillon par terre.

— Après tout, nous avons déjà dormi ensemble, lance-t-il en haussant les épaules.

C'est vrai, dans sa voiture, me souviens-je aussitôt.

Pourquoi devrions-nous en faire toute une histoire pour si peu ? Cette pensée-là ne parvient pas à me détendre pour autant, surtout quand je repense aux fois où mon cœur a joué des siennes. Et étant donné qu'il semble vouloir recommencer à l'instant, je crois qu'il est préférable que je trouve une solution pour éviter tout contact.

Jales s'assoit sur mon lit, bien plus à l'aise que moi désormais et je secoue la tête pour ne pas penser à de mauvaises choses et ne pas dire de bêtise. Ce n'est pas le moment que mon esprit divague comme lors de la nuit dans la voiture.

— Je vais dormir par terre ! déclaré-je au bout d'une bonne minute de réflexion.

Je m'attends à ce que le brun me dise que ce ne sera pas confortable, que je devrais dormir dans mon lit et tout le baratin, mais Jales ne répond rien.

Tout en ruminant toute seule, je vais chercher une couverture dans mon placard encastré en guise de matelas. Je me mets ensuite à quatre pattes et aplatis ma grosse couverture. J'y vais si fort que l'on dirait que je veux étouffer la couette. Heureusement pour Jales qu'il n'est pas à sa place, car je ne suis pas certaine qu'il resterait vivant bien longtemps.

Tu parles d'un gentleman !

Voilà maintenant que je m'essouffle en faisant mon lit...

Sur les nerfs, je me relève puis sors de ma chambre sans un mot avant d'y entrer à nouveau aussitôt.

— Ton pyjama idiote, soufflé-je pour moi-même.

Je remarque le sourire en coin de Jales et je lui envoie un regard noir avant de claquer la porte derrière moi. Je marmonne tout en me dirigeant vers ma salle de bains. D'ordinaire, je me change dans ma chambre, mais ce n'est définitivement pas possible ce soir. Je ne suis pas du genre exhibitionniste. Au contraire, il n'est pas rare que Maxime se moque de ma très grande pudeur qu'il juge parfois plus qu'exagérée.

J'entends bientôt les griffes de Happy dérapant dans les escaliers. Sa nature curieuse le mène bien évidemment à l'étage pour voir ce qu'il se passe. Il faudra que je pense à lui couper un peu les griffes avant qu'il ne se blesse ou se les arrache.

Mon chien pousse la porte de la salle de bains comme à son habitude.

— Ah, toi au moins tu es gentil avec moi, lâché-je en lui caressant le dessus de la tête.

Ce dernier ferme les yeux et je souris. Un peu de douceur dans ce monde de brutes ne fait pas de mal !

Lorsque je me relève, l'ombre que j'aperçois brièvement dans le couloir, elle, me fait crier par contre.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demande Jales en passant la tête par l'encadrement de ma porte, alerté par mes essais au lyrisme.

Comme ses yeux bloquent sur moi, je baisse la tête et me cache aussitôt le soutien-gorge avec les mains.

Malheur, il ne manquait plus que ça !

Je pousse mon chien pour qu'il rentre complètement dans la salle de bains et ferme la porte au nez à mon voisin. Je cogne ma tête contre le mur en me mordant les lèvres. Je plaque ensuite mes mains sur ma poitrine et vais me voir dans le miroir. Super, désormais Jales m'a vue en soutien-gorge (à balconnet en plus, comme si ça ne suffisait pas) et culotte. Comment vais-je faire pour rentrer dans ma chambre sans devenir rouge tomate ? Il aura vu plus de choses me concernant en l'espace de vingt-quatre heures qu'en une quinzaine de jours de voisinage !

Petit ami et Compagnie 1 - Opération Alexander (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant