Petit ami et Compagnie 1 - Opération Alexander (Terminée)

Chapitre 16 : La catastrophe

Le 17 décembre

Le lendemain, je dois probablement être la seule à être en bon état. Maxime est étalé sur mon canapé, une jambe sur ma table basse et j'entends ses ronflements jusque dans la cuisine. J'ai prévenu Alice peu après minuit que son mari restait dormir chez moi. La pauvre, elle s'inquiétait.

Désormais les mains sur les hanches, j'observe mon cousin qui dort la bouche ouverte et je dois réprimer un petit rire. On dirait presque qu'il est en apnée, mais heureusement, ce n'est pas le cas. Happy aussi le regarde, plus intrigué qu'amusé cependant. Il tord la tête chaque fois que Max ronchonne quelque chose d'incompréhensible.

Une vibration dans ma poche me rappelle que je dois faire quelque chose de plus intéressant que de passer ma matinée à me moquer de mon cousin. J'attrape mon portable, sachant pertinemment qui m'a envoyé un message et lis son contenu :

« Je ne sais plus quoi faire ! »

Il ne s'agit pas d'une de mes amies qui parle de son repas de Noël, mais bien de Nash qui, après avoir appris qu'il y avait eu une sorte de fête chez moi, a décidé de boire lui aussi. Résultat, il semblerait qu'il ait fait une bêtise.

« Salut Nash, de quoi parles-tu ? »

J'attends trente bonnes secondes une réponse de sa part et n'en ayant pas, je me dirige vers ma cuisine. Sans plus attendre, je me prépare un bon chocolat chaud plein de mousse comme je les aime. La tasse est bien évidemment chaude et j'attrape un torchon pour ne pas me brûler les mains. Il semblerait que mes neurones soient bien connectés ce matin. Un événement si rare que je le noterai presque sur mon calendrier.

D'ailleurs, en parlant de date, je vois que nous sommes déjà le dix-sept décembre. Qu'est-ce que le temps passe vite !

Je ne peux pas m'empêcher de lâcher un râle de contentement lorsque la boisson cacaotée vient ravir mes papilles.

Retour de la vibration, Nash m'a répondu :

« J'étais saoul hier soir et j'ai tout balancé à Nigel. »

Je manque de recracher mon chocolat sur ma fenêtre. Qu'a fait Nash ? Ai-je bien lu ? Je relis deux fois le SMS, mais pas de chance pour moi, ce dernier reste le même. Et bientôt, mon faux petit ami continue :

« Il sait tout. Mes sentiments pour lui, notre comédie, ton repas de Noël, tout. »

C'est la panique dans mon esprit. Et pour le coup, je crois que c'est justifié.

« Il m'a dit que j'étais un idiot. »

Là, pour le coup, je ne peux que rejoindre l'avis de Nigel. Certes, il fallait bien que Nash fasse part de ses sentiments un jour ou l'autre, mais ce n'était absolument pas le moment pour le faire ! A-t-il pensé à moi, ne serait-ce qu'une seconde ? Il s'engage à jouer le rôle et quelques jours plus tard, il révèle toute l'histoire à son pote.

« Je suis désolé Annabelle, mais je ne peux plus le faire. Nigel a raison, c'est pas ainsi que je verrai plus clair. »

Ça y est, mon palpitant accélère, le chaud me monte aux joues et mon cerveau décide de vriller. Aussi, je ferme les yeux et prends sur moi pour ne pas crier de frustration. C'est vrai qu'une part de moi se sent soulagée à l'idée de ne pas avoir à jouer la comédie avec lui. Mais la seconde sait que je retourne au point de départ, à une semaine du repas.

C'est une catastrophe ! Non mais comment puis-je être aussi malchanceuse ?

Au lieu d'aller réveiller Max pour me confier et dire que je suis finie, mon regard se pose sur Happy. Le sortir et prendre l'air me fera peut-être plus de bien. Oui, je vais d'abord faire ça, ensuite j'appellerai Zoey et je déballerai tout en pleurant, quitte à passer pour la femme à la vie si pourrie qu'elle s'invente un petit ami fictif.