Till Dawn // VF [H.S] (Terminée)

Chapitre 5*

S'il y avait bien une chose que Clara détestait de l'hiver, c'était les conséquences désastreuses qu'il avait sur sa pauvre voiture. Elle s'est réveillée lundi matin avec un sourire sur son visage (cela avait peut-être un rapport avec le fait qu'elle avait prévu de s'arrêter voir une certaine personne après le travail), mais il fut aussitôt transformé en un froncement lorsqu'elle était montée dans sa voiture congelée et qu'elle avait tenté de la démarrer.

« Batterie morte, » Clara ronchonna et appuya sa tête contre le volant couvert de faux cuir après quatre tentatives infructueuses. Ses mains étaient jointes ensemble pour se réchauffer et elle pouvait à peine sentir ses propres joues, la peau engourdie à cause de l'air froid l'enveloppant. C'était comme-ci tout semblait être contre elle et elle n'était pas certaine de ce qu'elle pouvait encore encaisser jusqu'à ce qu'elle finisse par s'arracher les cheveux et crier à pleins poumons.

Clara dû envoyer un message à sa collègue, Karen, pour l'avertir qu'elle serait en retard pour son service. Elle était certaine que Janice allait lui donner du fil à retordre pour ça quand elle arriverait, enfin après avoir fait réparer sa voiture. La voix aiguë résonnait déjà dans ses oreilles alors que Clara attrapait son téléphone, le métal froid contre ses doigts, et appelait le garage. Elle patienta pendant une heure, assise dans sa voiture avec ses bras enroulés autour d'elle et avec le souhait subtil qu'il y ait une autre paire de bras ici pour la garder au chaud.

Au moment où la voiture de Clara fut remise en marche et qu'elle roulait, il était déjà treize heures passées et son service était sur le point de se terminer. Tout comme elle l'avait envisagé, une paire d'yeux l'observa alors qu'elle traversait la cuisine, attachant son tablier noir autour de ses hanches avec la tête baissée d'embarras. Janice s'approcha d'elle, les bras croisés contre sa poitrine, le même parfum - provoquant des vomissements, inondant le nez de Clara.

« J'ai appris pour ta voiture, » Janice s'approcha, la tête inclinée légèrement sur le côté. « L'hiver est impitoyable, hein ? »

« Ouais, » Clara déglutit et hocha de la tête. Ce n'était pas qu'elle était intimidée ou quoi que ce soit... enfin, elle l'était peut-être. Janice avait déjà conscience de l'étendue de son pouvoir sur l'emploi de Clara et comment elle voulait en disposer, donc bien sûr il y avait une peur indésirable qui se répandait à travers son corps.

« Il ne reste que trois heures avant la fin de ton service, » continua Janice, sa voix était différente à présent. Elle était plus sèche, moins douce. « Pourquoi te fatiguer à venir ? »

« Je- » Un souffle court fut absorbé par sa bouche, qui était grand ouverte d'appréhension. Clara ressentait le besoin de se saisir d'un pot d'eau bouillante se trouvant sur la cuisinière et de le renverser sur sa tête.

« Qu'importe, » Janice leva les yeux au ciel, son sourire artificiel était introuvable pour la première fois depuis que Clara avait commencé à travailler avec elle. « La table neuf a besoin qu'on s'en occupe. »

À l'instant où elle se retourna, Clara envoya un sale regard dans son dos et la fixa avec tellement d'intensité, qu'elle espérait que ça lui causerait immédiatement un trou à travers sa chair. Clara avait besoin de prendre systématiquement de profondes respirations au travail ces jours-ci dans le but de le supporter, et c'est ce qu'elle fit alors qu'elle faisait basculer ses cheveux en arrière et qu'elle s'élançait hors de la petite cuisine pour ramasser la vaisselle sale de la table neuf. Même si le travail avait duré quelques heures aujourd'hui, cela ressemblait à une éternité de faire des allers-retours entre la cuisine et les tables, ses bras étant devenus douloureux à cause du poids des assiettes étendues sur ces derniers. Quand elle termina enfin, ses membres étaient si douloureux qu'elle ne pouvait physiquement se résoudre à les lever pour se changer dans la salle de bains, revêtant des habits plus chauds, avec ses faibles membres ballant en vain à ses côtés. Elle n'était pas certaine encore de la quantité de vaisselle dont elle pourrait s'occuper jusqu'à ce qu'elle implose physiquement et psychologiquement.