Till Dawn // VF [H.S] (Terminée)

Chapitre 20

On était au premier jour d'été.

Clara s'éveilla avec les étourneaux derrière sa fenêtre. Un bras enveloppait sa taille et quelque chose de duveteux était appuyée contre son épaule – c'était la mâchoire de Harry, les cheveux éparpillés dessus, effleurant sa peau douce. L'ensoleillement tonitruant filtrait à travers la fenêtre pour lancer une lueur blanche dans la pièce, et amena Clara à soupirer de contentement alors qu'elle laissait ses yeux cligner doucement.

C'était la façon dont elle pouvait s'imaginer se réveiller pour le restant de sa vie – la lumière du soleil se centralisait sur son visage, ses jambes douces et soyeuses emmêlées à celles de Harry sous la couverture, le grondement de son ventre alors qu'elle s'asseyait et qu'elle devenait enthousiasme à l'idée de ce qu'elle pourrait faire pour le petit-déjeuner. Ses joues étaient teintées d'une vive nuance corail, complimentant les éclats verts dans ses yeux qui semblaient grandir avec l'herbe dehors. Elle passa ses doigts délicats à travers ses cheveux et baissa son regard vers le corps qui était allongé sur le lit. Elle s'était tellement habituée à être dans le même lit que lui qu'elle ne pouvait s'imaginer ne pas avoir le profond creux dans le matelas à côté d'elle à travers la nuit – ce ne serait pas bien.

Clara caressa affectueusement sa joue avant de glisser hors du lit. Son service était tôt aujourd'hui, et il était long, mais cela ne la dérangeait pas le moins du monde. Elle s'était habituée à son nouvel emploi au Blue Hill, et même si ce n'était pas là où elle se voyait construire sa carrière définitive, elle s'y plaisait. Clara s'entendait avec les autres chefs (il y avait cette fille pour laquelle elle n'avait pas beaucoup de sympathie, peut-être parce qu'elle souriait énormément à Harry à chaque fois qu'il était là). Elle était rapidement devenue la reine de la cuisine, s'installant comme une leader du fait de sa personnalité naturellement avenante ; le fait que ses compétences culinaires étant sans égales l'aidèrent aussi.

Le seul inconvénient de travailler était qu'elle ne voyait pas Harry pendant six à huit heures, et parfois elle devenait anxieuse sans entendre sa voix pendant si longtemps.

Clara finit de se préparer une omelette. Maggie câlinait ses mollets alors qu'elle se tenait devant la cuisinière, fredonnait pour elle-même. Elle aurait déjà réveillé Harry s'il n'avait pas fait la récente demande de ne pas être déposé à l'hôpital. Clara l'avait déjà emmené là-bas en allant au travail, puis était venue le chercher après.

« Je veux y aller à pied, » Harry lui avait dit un jour. « Je suis habitué à m'entraîner tout le temps. Je me sens gros à rester assis maintenant. »

Clara n'aimait pas vraiment l'idée qu'il marche jusqu'à là-bas – il fallait au moins une heure. « Que dis-tu que tu y ailles et que je vienne quand même te chercher ? » Elle avait négocié. Son inquiétude traînait constamment dans le fond de son esprit ; et s'il se blessait et que personne n'était là pour l'aider ? S'il se perdait ? Et si un harceleur le suivait jusque là-bas et tentait de...

Clara due prendre de profondes respirations et se rappela que vivre dans la peur n'était pas vivre pleinement. Ils se mirent d'accord sur un compromis il y a une semaine – Harry marchait jusque là-bas comme ça il ne se sentait pas enfermé, et Clara venait le chercher à l'hôpital après son service.

Clara retourna son omelette quand elle sentit soudainement une main s'appuyer dans le creux de sa taille, l'effrayant et faisant presque tomber la spatule de son emprise. Elle se retourna pour rencontrer une paire d'yeux verts à moitiés ouverts, embrumés par le sommeil qui s'y attardait.

« Bonjour, » Harry salua faiblement, avant de plonger sa tête pour lui donner un baiser paresseux sur ses lèvres, lent et court, mais assez chaud pour faire sourire Clara quand il s'écarta. Ses mains se déposèrent sur ses épaules et elle soupira.