Chapitre 18

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Chapitre 18

Phineas Black posa sa plume et se massa le front avant de regarder tout ce beau monde. Cela ne faisait que dix jours que l'école était ouverte, seulement dix jours et déjà on venait frapper à son bureau en pleine nuit, pour des premières années en plus. La nouvelle génération n'était pas comme la sienne ! Incapable de discipline et de respect. Pour preuve, la jeune Lestrange le menton haut qui le défiait presque de lui mettre une punition. Il s'apprêtait à prendre la parole pour comprendre la raison de leur présence ici quand quatre autres protagonistes firent leur entrée. Les fantômes des maisons. Si Black en fut surpris, il ne laissa rien paraitre.

− Il ne faut pas punir ces enfants, s'exclama sir Nicholas en désignant tout particulièrement le jeune Weasley, ce sont des braves !

− Tout à fait, ajouta le Moine Gras, sans eux nous n'aurions jamais retrouvé notre corps fantomatique.

− Cette jeune fille a fait preuve d'une grande intelligence en agissant ainsi, digne d'une Serdaigle, déclara également la Dame Grise.

− Ces quatre enfants sont la preuve que chacune des maisons a le droit d'exister, et qu'ensemble ils sont plus forts, conclut le Baron Sanglant qui aurait sûrement remis tout l'honneur à Leta si elle ne risquait pas par la suite des ennuis.

− Que quelqu'un se désigne pour m'expliquer ce qu'il se passe dans les moindres détails, tonna le directeur qui commençait à perdre patience.

Le Moine Gras expliqua alors le début de l'histoire, puis ce fut Leta qui raconta comment ils avaient eu l'idée de mettre des dessins dans chaque maison.

− Si je comprends bien vous n'avez enfreint aucune règle de Poudlard ? questionna-t-il sceptique.

− Non Monsieur le directeur, mentit sans le moindre problème Leta.

− Vous n'avez pas infiltré les salles communes des autres maisons ?

− Non Monsieur, chacun de nous est resté dans sa propre maison pour mener à bien ce projet.

− Vous n'avez pas trouvé bon d'en parler à vos professeurs ?

− Si, bien évidemment, mais aucun d'eux ne semblait se souvenir de nos fantômes, continua Leta.

− Dans ce cas pourquoi vous, quatre élèves de différentes maisons avez réussi à vous en souvenir.

− Grâce à la chanson de Peeves, le jour de notre arrivée, nous n'avons pas arrêté de la chanter, expliqua la jeune Serpentard.

Sa capacité à mentir comme elle respirait était impressionnante. Elle laissa Norbert pantois tandis que les deux autres avaient bien trop peur de recevoir une correction pour oser dire la vérité.

Le directeur ne la remettait pas en doute, peut-être qu'il croyait à ses réponses, peut-être pas, quoi qu'il en soit, il ne posa aucune question concernant la métamorphose des papiers en fantôme.

− Avez-vous participé ou encouragé à la mauvaise plaisanterie de Peeves durant le cours d'Astronomie ?

− Bien sûr que non Monsieur le Directeur, affirma-t-elle, droit dans ses bottes.

A ce moment, la préfète-en-chef des Serpentards sut qu'elle mentait. Elle ne l'avait pas vue lorsque l'esprit farceur avait fait des siennes. Mais elle décida de se taire, cette petite était tellement culottée qu'elle l'impressionnait, et puis, elle ne voulait pas perdre des points, elle rêvait de faire gagner la coupe des maisons à Serpentard. Quoi que fasse cette effrontée, elle la couvrirait si elle en avait la possibilité.

− Si j'entends bien vous quatre avez agi dans le but de venir en aide à nos bien-aimés fantômes. C'est louable, mais je préférerais que vous veniez m'en parler la prochaine fois, déclara Phineas Black.

− Nous n'y manquerons pas Monsieur le Directeur, finit par dire Leta en s'inclinant légèrement.

− J'y veillerai. En attendant, pour service rendu à vos maisons, je vous accorde chacun trente points. Maintenant, retournez dans vos dortoirs, il est l'heure de dormir.

*

Les mois se succédèrent à Poudlard, passant de l'été à l'automne puis à l'hiver. Leta et Norbert étaient toujours aussi proches, mais ils n'avaient pas enfreint le règlement depuis cette nuit de septembre où ils étaient allés dans le bureau du directeur. Les préfets veillaient au grain et il était trop risqué pour eux d'envisager d'autre escapade. Norbert avait pu revoir Méridia, pour lui dire au revoir le temps que sa surveillance cesse, elle comprit et le remercia d'avoir pris le risque pour ne pas la laisser sans réponse. Findus Weasley et Hiris étaient devenus des camarades plus proches sans pour autant devenir des amis. Norbert et Leta avaient du mal à laisser des personnes entrer dans leur intimité, il n'y avait qu'entre eux qu'ils arrivaient à être vraiment eux-mêmes. Norbert avait également commencé une thérapie de désensibilisation avec Madame Pomfresh pour lutter contre sa peur de voler. Elle commençait à porter ses fruits, car au dernier cours il avait réussi à monter à plus de deux mètres du sol.

Les vacances de Noël arrivèrent et bon nombre d'élèves et de professeurs quittèrent le château pour retrouver leurs familles. Ce qui ne fut pas le cas de Leta et de Norbert.

Mercredi 23 décembre

− Peeves nous propose de jouer au lancé de gnome demain, déclara Leta en rejoignant Norbert à la table des Poufsouffles.

− Je n'aime pas ce genre de jeu, répondit-il sans lever les yeux de son livre.

− C'est ce que je lui ai dit, mais il a dit qu'il s'en fichait. Tu n'es pas obligé de jouer, mais tu dois venir.

− Pour quelles raisons ?

− Ça je ne sais pas. Apparemment, il a un cadeau à nous donner, révéla-t-elle avec un grand sourire.

− Je me demande ce qu'un esprit frappeur peut bien offrir à Noël à deux élèves de première année, pensa tout haut Norbert.

− Pas la moindre idée, mais je pense que cela peut être vraiment très intéressant ! Il était plus excité qu'une puce en m'en informant.

− C'est inquiétant, et sûrement risqué... rajouta-t-il en voyant que son amie avait déjà très envie d'y aller.

− Mais non, qui plus est la grande majorité des préfets ne sont plus là ! Comme ton enquiquineur de Mattyu Grandson. Il est temps pour nous de reprendre notre liberté, l'eau a passé sous les ponts depuis l'oubli des fantômes.

Leta était particulièrement joyeuse, contrairement à Norbert qui craignait le pire, et pas seulement pour cette invitation de Peeves.

− Pourquoi tu fais une tête pareille Newt ? questionna Leta.

− Je m'inquiète simplement de ne pas savoir quelle est la force obscure qui voulait se nourrir de nos fantômes.

− Oh, tu es encore sur ça ? Tu n'as pas à te faire de souci, si cette chose existe vraiment, nous avons réussi à contrecarrer ses plans.

− J'en doute...

− Peeves nous a sûrement fait une mauvaise blague.

− Je ne pense pas, tu ne te souviens pas à quel point il était terrifié ? Il a dit que les fantômes seront les premiers à tomber, puis viendra le tour des sorciers...

− Mais les fantômes ne sont pas tombés, ils sont en pleine forme, tu n'as qu'à entendre sir Nicholas se lamenter de ne pas participer au club des Chasseurs sans tête ! répondit Leta avant de proposer à Norbert d'aller faire un tour pour changer d'air.

Le jeune Poufsouffle céda finalement, laissant son livre sur les sorts et les enchantements, niveau 1, sur la table.

Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt ScamanderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant