Chapitre 35

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Chapitre 35

– Lumos !

Un jet de lumière s'échappa de la baguette de Norbert, éclairant un petit couloir sinueux et insalubre.

– Ça sent l'aventure ! murmura avec enthousiasme Leta.

– Ça sent le danger... On devrait peut-être attendre, ou aller chercher Dumbledore.

– Bien sûr que non ! On peut gérer, et puis on est toujours dans l'enceinte de Poudlard.

– Mais en pleine nuit, souffla Norbert qui sentait son cœur s'emballer à chaque pas.

– Ce n'est qu'un détail !

Helga tirait sur sa laisse, furieuse de voir ses protecteurs avancer si lentement. Il était facile pour elle de cheminer dans ce passage secret, mais elle devait ronger son frein pour montrer la voie à suivre. Les deux élèves étaient assez menus pour courir sans risque de se cogner, mais la prudence était de mise, même pour Leta qui était ivre sous le coup de l'adrénaline.

Ils marchèrent ainsi pendant plus d'une centaine de mètres. Norbert arrêta même de compter ses pas, inquiet de s'éloigner ainsi de leur école.

– J'ai l'impression qu'on sort de Poudlard, ne put-il s'empêcher de dire.

– Peut-être qu'on se dirige vers la forêt interdite ? répondit Leta avec un sourire jusqu'aux oreilles.

– C'est possible... ce passage peut nous emmener jusqu'à la cabane du garde-chasse.

– Ou vers le pré au lard ! J'adorerais y aller.

– J'en doute, on ira quand on sera en troisième année.

– Si on ne s'est pas fait expulser d'ici-là, ricana-t-elle.

Norbert frissonna. Il savait au fond de lui qu'ils ne devraient pas se trouver ici, qu'il vaudrait mieux faire demi-tour et retourner se coucher. Il aurait peut-être pris cette décision si leur Cynospectre ne poussait pas de petits cris plaintifs à intervalles réguliers. Ils avancèrent encore, éclairés par leurs baguettes. Seuls le bruit de leurs pas et l'écho dans le tunnel se faisaient entendre. Qu'allaient-ils découvrir ?

– J'ai l'impression que c'est moins sombre par là-bas, murmura Leta en désignant ce qui semblait être la fin du tunnel.

– On ferait peut-être bien d'éteindre nos baguettes.

– Tu as raison, acquiesça-t-elle. Nox.

– Nox.

Ils ralentirent et plissèrent les yeux. Leurs pupilles se dilatèrent et en quelques instants ils furent capables de détecter une douce lumière. À pas de Cynospectre, ils avancèrent. Les mains de Norbert étaient moites. Celle qui tenait sa baguette s'agrippait à ce catalyseur magique d'une poigne à la fois ferme et tremblante. Pour la première fois, il avait vraiment peur, sa bouche était pâteuse et son cœur bondissait comme un lutin de Cornouaille. Se promener la nuit dans Poudlard était une chose, suivre un passage secret qui l'emmenait en dehors de l'école en était une autre. Bien plus grave, bien plus dangereuse.

– Hii, couina Helga.

– Chut, s'empressa de la réprimander Leta en tirant sur la laisse.

Mais rien à faire. Comme Salazar, elle échappa aux élèves et bondit en dehors du tunnel. Surprise, la jeune Serpentard n'arriva pas à la retenir. Elle aurait voulu la rattraper, mais Norbert l'arrêta aussitôt.

– On ne sait pas ce qui nous attend là-bas, restons sur nos gardes.

Leta se mordit la joue, elle n'aimait pas que la situation lui échappe.

Ils se collèrent contre le mur rempli de toiles d'araignées tandis que Josyane partait en éclaireuse. L'Acromentule naine sortit discrètement du tunnel, inspecta les lieux et revint aux pieds de son jeune maître. La voie était libre. Rassurés, mais le cœur battant, les deux premières années quittèrent le couloir étroit pour se retrouver dans une salle qui ressemblait à une cave. Un chandelier accroché au mur éclairait cette petite pièce vide de tout meuble. Seule une porte en bois, grossièrement ouvragée se démarquait des pierres qui composaient le sol, les murs et le plafond.

– Il est encore temps de faire demi-tour, proposa Norbert.

– Tu es fou, Newt, c'est notre première vraie piste depuis des semaines, nous devons profiter de la nuit pour en découvrir davantage.

Le jeune Poufsouffle souffla devant la motivation et l'excitation de son amie.

– Helga et Salazar sont peut-être en très grand danger ! rajouta-t-elle, sournoisement.

Il serra les mâchoires. L'inquiétude pour leurs compagnons fantomatiques prit le pas sur sa raison. Il essaya d'ouvrir la porte, mais celle-ci semblait fermée à clef.

– Alohomora, murmura-t-il en donnant un coup de baguette.

Un petit clic se fit entendre, et discrètement il ouvrit la porte pour laisser assez d'espace à son Acromentule Naine pour passer. Josyane et ses pattes de vingt centimètres s'engouffrèrent dans la fente. Elle s'assura qu'il n'y avait aucun danger pour son humain. Bien vite, elle revint le chercher et le pressa d'avancer.

– On dirait qu'elle a trouvé quelque chose, expliqua Norbert.

Leta ne répondit pas, elle ouvrit en grand la porte et constata avec horreur ce qui se trouvait derrière.

– Par la barbe de Merlin, mais qu'est-ce que c'est ?!

Devant eux se trouvaient Helga et Salazar en train de gémir devant une grande cage en verre. Derrière se trouvait une dizaine de Cynospectres, enfermés, affaiblis et terriblement malheureux. Ils n'avaient même pas la force de relever la tête vers leurs enfants.

Norbert inspecta la structure qui les entourait. Divers tubes et une machinerie complexe mêlée à des souffleurs en cuir ainsi qu'une sorte d'extracteur. Le mécanisme aspirait les Cynospectres, comme si l'instrument se nourrissait d'eux. Il ne pouvait dire si c'était leur énergie, leur essence fantomatique, ou pire, leur âme qui était ainsi absorbée. Quoi qu'il en soit, c'était de la torture pure et simple pour ces pauvres créatures !

– Nous devons les libérer ! s'exclama Leta, alarmée par leur situation précaire.

Elle brandit sa baguette et s'apprêta à jeter un sort. Mais aucun ne lui vint à l'esprit. Norbert était dans la même situation. Comment aider la famille de leurs amis ? Casser la vitre ?

– Et si on y allait à coup de pied ? proposa Leta après avoir vainement cherché une pierre descellée.

– Trop risqué et trop bruyant.

Ils cherchèrent une autre solution, mais n'en virent aucune. Norbert regarda droit dans les yeux son amie et d'une voix ferme déclara :

– Nous devons aller chercher Dumbledore.

– Je savais que tu dirais ça, souffla Leta, résignée.

Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt ScamanderTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang