Chapitre 60

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Chapitre 60

Dumbledore tenta une attaque, mais il était trop tard. Victoria Girouette venait de créer un charme protecteur tout autour d'elle et les sorts d'Albus rebondissaient contre la paroi magique.

– Pfouah, et ça se dit jeune prodige, cracha Peeves peu impressionné par la performance du professeur.

– Pourvu que madame Pomfresh arrive avec les secours, pria Norbert en fermant les yeux.

– Vois le bon côté des choses, Newt, on va savoir ce que donne une potion d'animagus sur un fantôme. C'est peut-être un moment historique.

Leta était plus exaltée qu'apeurée. Malgré ses craintes, son ami rouvrit les yeux. Il devait admettre au fond de lui que tout ceci l'intriguait également.

Victoria Girouette attrapa la fiole avec un regard fou, enleva le capuchon et admira le liquide.

– Enfin, je vais enfin pouvoir me venger !

Elle plaça le bout de sa baguette sur son cœur et déclama d'une voix forte et claire l'incantation.

– Amato Animo Animato Animagus !

Sans attendre, elle ingurgita la potion rouge sang. À peine le liquide eut-il coulé dans sa gorge qu'un violent spasme la foudroya. La fiole tomba à terre et se brisa en mille morceaux, tout comme son charme protecteur. Victoria semblait souffrir le martyre.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? questionna Leta.

Norbert se mit à réfléchir, il connaissait bien le livre sur la transformation d'un sorcier en animagus.

– D'après ce que j'ai lu, la première transformation est particulièrement douloureuse. Il faut la faire dans un endroit sans danger. Je suppose qu'avec l'adrénaline du combat elle a dû oublier ce détail. Vu qu'elle doit souffrir le martyre, elle n'a pas assez de concentration pour maintenir son sortilège.

– Donc elle est sans défense !

– Oui, c'est le moment de contrattaquer, mais pourquoi Dumbledore ne réagit pas ?!

– Lui aussi veut savoir ce qu'il va se passer, comprit la Serpentard.

– C'est dangereux et particulièrement risqué !

– Tout comme rester ici, cachés derrière un pilier à regarder deux sorciers émérites se battre à mort, se moqua-t-elle.

Norbert ne trouva rien à redire, dans un sens, elle avait raison.

Les spasmes s'accentuèrent, tout son corps fantomatique ondulait de manière particulièrement effrayante. Des râles de douleur pur s'échappèrent de sa gorge. Elle fit tomber sa baguette et ne put la ramasser.

– Accio baguette ! s'empressa de formuler Dumbledore.

Il était peut-être curieux, mais pas fou. Quoi qu'il se passe, il aurait le temps de réagir. Les secondes passèrent où le bruit du tonnerre se mêlait au cri de l'ancienne sorcière. C'était affreux de voir ce corps se modifier, changer, se distordre. Mais pendant tout ce temps, son corps gardait son essence fantomatique, elle ne devenait pas de chair et de sang, non bien au contraire. Petit à petit, les contours d'un animal se dessinaient. Rétrécissant à vue d'œil, Victoria sembla se couvrir d'écailles fantomatiques, et bien vite, devant son adversaire elle se transforma totalement en serpent fantomatique.

Elle siffla d'horreur et de colère ! Son plan n'avait pas fonctionné, pire encore elle se trouvait à la merci de son pire ennemi.

– Je me disais bien qu'il n'était pas possible de retrouver un corps humain. On ne ramène pas les morts à la vie, souffla Dumbledore d'une voix qui intrigua Norbert.

Ce n'était pas vraiment un constat, mais une certitude mêlée d'une peine si grande que le jeune sorcier la ressentit comme si c'était la sienne. Il se demanda ce qui avait bien pu causer autant de tristesse à leur professeur. La perte d'un être cher, sans aucun doute, mais qui ?

Victoria siffla encore, elle ne pouvait communiquer autrement. Désespérée, elle tenta de l'attaquer pour planter ses crocs dans sa chair ! Dumbledore la repoussa sans mal, et déclara sans appel :

– Le jeu est terminé. Victoria Girouette, je te condamne pour les crimes que tu as commis dans l'enceinte de Poudlard. Ton cas sera débattu par le ministère de la magie, et je me chargerai de la peine appliquée.

Comprenant que son heure était venue, elle tenta de s'échapper. Filant entre les poutres du stade de Quidditch. Dumbledore ne se laissa pas avoir, il pointa sa baguette dans sa direction et déclara :

– Sigillum clausurae in calicem !

Le crotale fut soulevé dans les airs et propulsé à l'intérieur de la coupe de Quidditch. Sans ménagement, il ferma le couvercle et s'appuya contre un pilier toujours solide du stade.

– Une bonne chose de faite, souffla-t-il en tournant son regard vers ses élèves. Je n'y serais jamais arrivé sans vous !

Leta et Norbert s'empressèrent de le rejoindre. Vu de près, il était encore plus mal en point. Ses cheveux n'étaient plus aussi longs, leur pointe avait roussi sous les attaques enflammées de Victoria. Sa lèvre et une de ses arcades étaient fendues. Du sang coulait encore le long de sa tempe. Ses yeux bleus étaient presque cachés par le gonflement de ses paupières. Ses vêtements, brulés, déchirés, abimés ne tenaient par endroit que par lambeau, et une coupure imposante se trouvait sur une de ses cuisses. Quand il toussa, sa main droite se posa sur ses côtes, Dumbledore n'avait pas que des blessures extérieures...

– Nous n'avons rien fait, répondit Norbert qui s'en voulait de n'avoir pas été d'une grande aide.

– Bien sûr que si, en sauvant Peeves vous avez diminué ses pouvoirs. La bataille qui a eu lieu pendant votre absence était particulièrement rude. Je n'en pouvais plus !

– Mais vous avez réussi, ajouta Leta qui admirait sa force.

– Oui, grâce à vous. Jeune Dragonneau, tu n'as pas à t'en vouloir, un élève de première année, aussi doué fut-il aurait risqué sa vie en intervenant. Et j'ai malheureusement déjà dépassé mon quota de perte étudiante cette année, badina-t-il en lui adressant un clin d'œil.

Norbert acquiesça, il savait que Dumbledore avait raison. Mais le voir en si piteux état augmentait sa culpabilité.

– Bon, il est temps de rentrer à Poudlard. Les jeunes, je veux bien de votre aide pour marcher.

Les deux élèves servirent d'appui à leur professeur pour se tenir droit. Leta prit la coupe soigneusement, veillant à ne pas renverser le couvercle tandis que Norbert prêtait son épaule et son bras à Dumbledore. Difficilement, ils quittèrent le stade de Quidditch sous l'orage.

– Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore ! Qu'est-ce que tu as encore fait ?! tonna une voix féminine qui fit naitre un sourire sur les lèvres du professeur.



A jeudi pour le final ;)
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Norbert Dragonneau à l'école des sorciers | Newt ScamanderWhere stories live. Discover now