Alter Ego (Tome 3) - L'Âme Sœur

Chapitre 3

« L'amour est comme un ouragan. Une fois passée nous ne pouvons que constater les dégâts et pleurer. » - Moi

-Tu devrais me « réveiller » qu'on en finisse, murmurais-je à ma sœur.

Bien évidemment "l'éveil" en question n'était pas celui du petit matin lorsque l'on venait vous tirer de votre lit pendant que vous étiez tranquillement endormie. Mais ma sœur avait bien compris le message sous-entendue dans ma demande.

Alice sourit en inclinant légèrement le visage sur le côté :

-Ce ne serait pas bien. Tu sais très bien que Père ne serait pas d'accord.

Arborant une mine boudeuse, je soupirais comme une gamine :

-Si tu pouvais me « réveiller » je pourrais taillader la vieille vampiresse toute fripée et hop, à nous la liberté.

Parce que malgré la rumeur, je n'étais pas sous l'emprise de Carmilla. Ni ma sœur d'ailleurs. Il était vrai que les vampires transformés obéissaient au vampire qui les avaient transformés, ou du moins lorsque le "transformateur" était d'un pur-sang. Et Carmilla étant pur-sang, nous aurions dû être sous son influence.

Regardant d'ailleurs cette vieille peau qui était pourtant magnifique, mon visage traduisit un sentiment de dégoût.

Riant avec retenue, Carmilla finissait son « repas ». Trois femmes étaient égorgées, dans son lit. Des humaines.

Les draps étaient trempés de sang.

Se levant du bord de son lit, Carmilla appela Laura, qui s'empressa de faire retirer les corps par deux hommes, tous deux des vampires. Puis elle entreprit de déshabiller Carmilla et de la nettoyer avant de la rhabiller de vêtements plus élégants et surtout de vêtements propres.

Une fois habillée, Carmilla sortait de sa chambre, nous faisant signe à moi et ma sœur de la suivre, ce que nous faisions alors. Je n'aimais pas voir ce genre de spectacle. Ce n'était pas bon pour moi.

Alice prit ma main dans la sienne, un sourire angélique et reposant sur le visage :

-Tout va bien, Lolita, m'assurait-elle en sachant pertinemment ce qui se passait dans ma tête en ce moment.

Peut-être qu'en apparence les gens me prenaient pour un vampire, mais comme je venais de le préciser, ce n'était qu'une apparence. Et pourtant... Tout ce sang devant moi faisait resurgir des sensations que je parvenais à maîtriser aujourd'hui. Grâce à l'aide d'Alice principalement.

Traversant les couloirs, nous arrivions au salon. Mais à peine avais-je traversé le seuil de la porte que mon cœur s'emballait :

-Lestat ?

En voyant le magnifique homme aux longs cheveux platine et à la sublime peau pâle, identique à la mienne, un sourire magnifique se dessina sur mon visage. L'homme se tourna vers moi, visiblement heureux de me voir. M'ouvrant ses bras, je m'y précipitais immédiatement. La scène devait très certainement ressembler à celle d'un jeune père avec sa fille. Ce n'était pourtant pas du tout le cas. Puisque Lestat n'était autre que mon fiancé.

Ne vous trompez pas. Lorsque l'on a un physique comme le mien, il n'y avait pas beaucoup de personne qui s'intéressait à nous. Excepté les pervers, nous n'étions au goût de personne. Une chose que je comprenais tout à fait.

Pourtant Lestat n'était ni un pervers, ni quoique ce soit d'autre de louche. Il était simplement un vampire qui m'avait demandé ma main quelques siècles après nôtre rencontre. Il avait été charmé par mes mots, mon esprit et mes yeux. Du moins était-ce ses mots.