Chapitre 16

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«L'amour est un art que l'artiste tentera toujours de comprendre sans jamais véritablement y parvenir. Comment reproduire une émotion aussi complexe et cruellement difficile à imaginer ? » - de Moi


Ce qu'Amarok faisait ? La réponse était simple. Il faisait une chose qu'il avait horreur de faire : il lisait. Il lisait dans ce salon, dans cette maison qui appartenait à Merlin.

Mais pourquoi devait-il lire ? Pourquoi y était-il obligé ? Il voulait absolument savoir quel était le quatrième talisman, qui était en possession de Lolita. Seulement personne n'avait voulu lui répondre. Pourtant même Merlin et Viviane semblaient être au courant.

Amarok ne comprenait pas. Il était la personne la plus proche de Lolita et pourtant elle ne voulait rien lui dire. Il se sentait si inutile en ce moment...

Entendant un bruit de pas, Amarok leva les yeux de son livre immédiatement en sentant l'odeur de Lolita qui envahissait la pièce. Mais alors qu'il croisa le regard de la petite fille, celle-ci détourna les yeux avant de faire demi-tour :

-Ah non, maintenant ça suffit Lolita ! s'énerva Amarok avant de sauter sur son âme sœur et de lui saisir le bras.

Il retourna Lolita face à lui, mais celle-ci garda les yeux fixés ailleurs :

-Amarok lâche-moi. Même sous cette apparence j'ai encore des pouvoirs.

-Mais tu ne peux pas t'en servir sans ta soeur, lui rappela Amamrok.

Pourtant cela n'incita pas Lolita à le regarder :

-Lolita, tu me fuis corps et âme, et ne me dit pas le contraire. Je veux, non, j'exige que tu me donnes une explication.

-Tu exiges ? se moqua Lolita d'un ton sec.

Mais malgré l'air hautain qu'elle prenait, Amarok la sentait qui tremblait. Et surtout il entendait les battements de cœur irrégulier de la fillette.

Le visage de Lolita s'abaissa :

-Tu ne comprends vraiment rien, murmurait-elle.

-Non, je ne comprends rien. Alors explique-moi.

Elle releva le visage vers Amarok, le fusillant des yeux. Ses yeux magnifiques semblaient larmoyants. Amarok n'était pas un sadique de nature mais voir un visage si troublé sur Lolita le rendait heureux :

-Tu ne comprends pas !? C'est à cause de toi si j'ai mal !

***

Oui, je craquais. Eh bien quoi ? J'avais bien le droit de péter un plomb, non ?

Je reprenais mon bras qui était encore dans la poigne d'Amarok avant de le pointer d'un doigt menaçant :

-Peu importe où je me trouve, ta présence semble me hanter ! Ton regard, tes touchés, tes paroles, ton odeur ! Tout ! Même tes pensées semblent entrer en moi sans espoir de partir ! J'en ai vraiment assez Amarok. Lorsque nous sommes dans la même pièce je me sens si angoissée, si intimidée que je dois me sauver pour ne pas entendre mon cœur tambouriner dans ma poitrine à men briser tout le corps. Tous mes sens sont dirigés vers toi, toujours.

-Mon odeur ?

Etait-il demeuré ou simplement idiot ? Tout ce qu'il retenait était que j'arrivais à sentir son odeur ?

-Imbécile ! lui hurlais-je en lui donnant un coup de poing dans ses parties sensibles, mes pieds ne pouvant pas l'atteindre à cause de ma misérable taille.

Amarok s'écroula à genoux, replié de douleur. Je voulus repartir mais il enroula facilement un bras autour de ma taille, m'attirant à lui :

-Lâche-moi Amarok. Tu ne comprends toujours pas ? Je te hais tellement que j'en souffre physiquement.

-Chaton, celle qui ne comprend rien ici ce n'est pas moi. C'est toi.

Je tournais vers lui, surprise par ce qu'il affirmait :

-Mais qu'est-ce que tu racontes ?

-Tu ne sembles visiblement pas te rendre compte que ta haine est en vérité de l'amour, Lolita.

De...de...de quoi !? De l'amour ? Amarok perdait la boule. Je n'étais pas... :

-Lolita, si tu sens mon odeur partout c'est la preuve que tu es mon âme sœur. Ton être tout entier me réclame mais puisque tu lui résistes il te fait souffrir. Tu es apparemment si connectée à moi que tu arrives même à percevoir mes émotions. Ton âme est faite pour s'unir à la mienne. Elles sont connectées entre elles.

-Arrête de dire n'importe quoi et lâche-moi.

Amarok me lâcha alors sans broncher, ce qui me surprise. J'aurai pensé qu'il insisterait plus, comme il le faisait toujours. Mais à la place il alla dans la cuisine avant de revenir avec...un couteau ?

Dirigeant la pointe vers lui, il fit un mouvement qui me pétrifia sur place, me glaçant le sang :

-Arrête !

Mon ordre s'accompagna d'un geste sec de la main, qui expulsa le couteau vers le mur plutôt que dans la poitrine d'Amarok. Il avait essayé de se tuer ?

Mais, regardant ma main, je fus surprise d'avoir pu utiliser mes pouvoirs sans l'aide et l'autorisation d'Alice. Que venait-il de se passer ?

Mes jambes tremblantes se déplacèrent toutes seules alors que je me précipitais sur Amarok, me jetant à son cou pour le serrer dans mes bras. Le loup me rendit mon étreinte :

-Lolita, si tu me haïssais tant que ça tu m'aurais laissé mourir.

Et lorsqu'il me révéla ces paroles, quelque chose se débloqua en moi. Tout devenait clair comme de l'eau de roche.

L'amour et la haine étaient des sentiments vraiment très proches.

J'aimais Amarok.

La lycan prit mon visage dans ses mains :

-Tu es rouge pivoine, chaton.

-Ne m'appelle pas comme ça.

Je voulus le repousser, bouleversée. Non, je ne pouvais pas ressentir...ce genre de sentiment pour lui. Je ne pouvais pas, c'était impossible :

-J'ai besoin...de sortir, déclarais-je en me levant.



Alter Ego (Tome 3) - L'Âme SœurWhere stories live. Discover now