Alter Ego (Tome 3) - L'Âme Sœur

Chapitre 9

« Le passé permet de construire un futur puisque le passé est inchangeable mais le futur est impossible à deviner. » - de Moi

J'étais vraiment instable, ça n'allait pas du tout.

Camouflant mes yeux mauves par des lentilles bleus, j'espérais passer plus inaperçue. Seulement mon corps de fillette avait cédé, me donnant l'apparence d'une jeune femme. J'avais heureusement pus trouver des habits, posés sur l'étendoir de chez quelqu'un. Maintenant habillée d'un pantalon et d'un corset, je marchais pieds nus dans un village paumé de France.

J'aurai pu aller à Vienne. Là-bas il y avait l'une des demeures de la famille Báthory. Une demeure non cachée d'ailleurs. Mais mon but premier n'était pas de me cacher. Je devais retrouver ma sœur. Seulement, puisque je ne savais pas où celle-ci se trouvait et que je ne pouvais pas user de la magie sans sa présence, il y avait deux autres solutions qui s'offraient à moi.

Tout d'abord j'aurai pu retourner auprès de mon père. Seulement celui-ci était malade et il y avait le risque que je croise mon « frère ». Et donc la deuxième solution était celle de retrouver le seul être cher à mon cœur. Le seul qui n'avait jamais pensé à moi comme un objet utile ou décoratif. Il fallait que je retrouve Lestat. Avec lui je serais en sécurité :

-Lolita ?

Je me retournais pour voir le visage de la personne qui venait de m'appeler :

-Dracula ? Que fais-tu ici ?

Un homme aux cheveux blancs et aux yeux rouges me souriait. Habillé élégamment, il ressemblait à un albinos. Il était accompagné d'une jolie femme à la courte chevelure châtain coupée à la garçonne. Elle s'appelait Mina :

-Je me promenais avec Mina.

-Je le vois, en effet. Mais qu'est-ce que tu fais en France ?

-Ah ça, c'est une autre affaire. Il y a des conflits qui sévices entre vampire et lycan en ce moment et du coup j'ai été appelé.

-Entre Lestat et Amarok, n'est-ce pas ?

-Oui, comment le sais-tu ?

-Parce que je suis très certainement la source de ce problème.

***

Une magnifique femme habillée en cavalière plaqua Amarok contre le mur de son salon. Le mur fit un bruit inquiétant de craquelure :

-Laisser Lolita, seule, dans la nature, avec tous ces charognards. Quelle inconscience.

-Alice, au lieu de t'énerver tu pourrais m'expliquer.

Alice relâcha Amarok mais elle garda son épée à sa main. Pointant la lame vers le loup, elle le fusilla du regard. Amarok avait toujours cru qu'Alice était une femme douce et innocente, mais il fallait croire qu'elle avait réussi à berner son monde :

-Peu de monde savent sur moi et Lolita. Nous gardons le secret depuis longtemps.

-Le secret ?

La femme sembla réfléchir un instant avant de prendre une chaise et de s'assoir. Elle invita Amarok à faire de même mais celui-ci ne bougea pas. Personne ne lui donnait d'ordre :

-Très bien, je vais te raconter. Mais si tu en parles à qui que ce soit je te ferais goûter à une mort bien plus atroce que ton imagination pourra te laisser concevoir.