Chapitre 8

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« L'amour est immortellement jeune, et les façons de l'exprimer sont et demeureront éternellement vieilles. » - Alfred de Musset



C'était un cauchemar, une mauvaise blague...une malédiction.

Simulant de lire un livre, mes pensées étaient chaotiques, se bousculant les unes les autres. Je ne parvenais plus à réfléchir correctement. Et cela depuis hier, ce moment où Amarok avait eu l'audace de me mordre.

A présent j'étais en proie à quelque chose de terrible. Toutes mes pensées ne tournaient plus qu'autour d'Amarok. Je voulais le voir, je voulais le toucher, je voulais l'écouter, je voulais l'observer...je voulais...l'admirer et aussi...Non, je ne voulais pas. Je ne voulais rien. Je désirais seulement retrouver ma sœur et oublier ce loup-garou de malheur qui m'avait brisée par le passé.

Lâchant un soupir lourd de sens, je tournais la page de mon livre, comme si mes pensées passaient à autre chose. Simplement elles n'en devenaient que plus désorientées.

J'entendis un petit rire étouffé et retenu, ce qui m'obligea à lever la tête de mon livre. Mais lorsque mon regard croisa celui d'Amarok, je ne pus m'empêcher de détourner les yeux pour m'intéresser faussement à mon livre.

Amarok s'approcha de moi à pas de loup, et je décidais de faire comme si de rien n'était. Mais lorsque je sentis son souffle dans ma nuque, je ne retins pas un frisson :

-Lolita, m'appelait-il d'une voix sensuelle. Tu tiens ton livre à l'envers.

***

Amarok essayait de cacher son amusement.

Lorsqu'il était entré dans sa chambre pour aller chercher son portable, il y avait découvert Lolita qui feuilletait l'un de ses livres. Elle ne semblait même pas avoir conscience d'être dans la chambre de l'Alpha. D'ailleurs depuis qu'il l'avait marquée elle semblait différente.

Perdue dans ses pensées, elle semblait souvent être dans une sorte d'état second. Elle allait et venait régulièrement dans le manoir, semblant réfléchir à des choses qui échappaient à Amarok. Mais il trouvait cela tellement amusant qu'il n'arrivait pas à s'en inquiéter.

S'approchant de Lolita pour voir ce qu'elle lisait, il soupira un rire amusé. La fillette frissonna :

-Lolita. Tu tiens ton livre à l'envers, lui susurrait-il à l'oreille.

Fermant brusquement le livre, elle se leva :

-Je sais. J'essayais simplement de voir si je pouvais lire lorsque les mots étaient à l'envers.

Elle commença à partir mais Amarok l'attrapa par le bras, la faisant basculer contre son lit :

-Amarok, pousses-toi, lui ordonna-t-elle.

-Lolita, que ressens-tu exactement pour moi ?

Les yeux de fillette s'écarquillèrent en grand, comme si la question était étrange. Mais soudain le regard de Lolita s'assombrit, se durcissant alors qu'elle regardait Amarok droit dans les yeux :

-Je te hais.

Amarok se penchant vers le visage de Lolita. Son cœur semblait brisé par cette simple petite phrase :

-Est-ce que je pourrais au moins savoir pourquoi ? Je t'ai embrassé, je t'ai marqué. Tu es mon âme sœur Lolita.

Un rire sarcastique et triste s'échappa d'entre les lèvres de Lolita, qui commençait à trembler :

-Tu es gonflé pour me demander ça Amarok. Par le passé j'aurai peut-être pu croire en ces paroles, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Après tout tu es comme les autres. Tu veux simplement m'utiliser.

Elle se glissa entre ses bras pour s'extraire de l'étreinte d'Amarok, qui ne put que rester figé. Il la laissa sortir de la pièce :

-Amarok, je ne sais même pas pourquoi je suis ici. Nous savons tous les deux que cela n'a aucun sens. Alors je ne te le dirais qu'une seule fois. Je m'en vais et si tu tentes de m'en empêcher, je te tuerais.

Et elle partit.

Amarok aurait pu l'en empêcher, mais à quoi bon ? Elle avait raison. Par le passé il n'avait fait que la manipuler, jouer avec elle afin de l'utiliser. Il était si persuadé que l'attirance qu'il avait pour elle n'était dû qu'à un sortilège qu'elle lui aurait lancé qu'il en avait oublié le plus important. Aucun sortilège ne pouvait simuler l'attirance que l'on ressentait pour son âme sœur. Mais Lolita était une sorcière et un vampire, le mélange explosif des deux espèces ennemis avec les loups garous depuis toujours. Et à l'époque il ne pouvait concevoir que la sorcière lui appartenait, lui était destinée.

Seulement aujourd'hui c'était différent. Amarok haïssait toujours autant les sorcières et les vampires mais il aimait Lolita.

Soudain son portable sonna. Amarok mit quelques secondes avant de décrocher, ne se souvenant plus comment on s'y prenait :

-Qui est-ce ? se contenta-t-il de demander.

-« La sœur de la jolie demoiselle que tu as kidnappé, imbécile ».

Il en déduisit qu'il s'agissait d'Alice. Mais comment avait-elle eu son numéro :

-« Je suis au regret de t'annoncer que j'ai envoyé quelques-uns de tes loups à l'hôpital, mais ils m'ont tout de même gentiment offert ton numéro entre temps. Du coup j'ai décidé de t'appeler. »

Un silence s'en suivi, un silence qui ne dura pas très longtemps :

-« Ecoute-moi bien, parce que je ne me répèterais pas. Je me fiche que tu veuilles rester avec Lolita ou non, je dois juste rester à ses côtés pour sa propre sécurité. Alors dis-moi où tu es que je puisse venir. »

-Elle est partit. Je l'ai laissé partir.

-« Tu l'as laissée quoi !? Espèce d'imbécile ! Retrouve-là immédiatement, elle est en danger bougre d'âne ! »

Alter Ego (Tome 3) - L'Âme SœurWhere stories live. Discover now