Chapitre 4

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« La peur mène à la colère, la colère mène à lahaine, la haine mène à la souffrance. » - Star Wars (Georges Lucas)


Bon sang, mais comment Amarok m'avait-il retrouvée ? J'étais pourtant certaine d'avoir bien camouflé mon odeur et mes traces. Enfin dans l'immédiat j'espérais simplement qu'il soit partie pendant que je descendais les escaliers.

Arrivant dans le salon, mes pensées s'envolèrent complètement. Mes préoccupations, mes problèmes..., plus rien ne semblait avoir d'importance. Puisque ce qui se présentait devant moi fut une image horrifiante et cauchemardesque :

-ALICE !!! hurlais-je alors.

Ma voix était déchirée alors que ma sœur était au sol, la gorge ouverte. Carmilla se tenait debout, juste à côté d'elle. Son visage était tartiné de sang alors qu'elle me fusillait du regard, comme si j'étais la coupable :

-Vous m'avez menti. Alice n'est pas celle que je voulais. Celle que je veux...

-C'est moi, la coupais-je avec un sanglot dans la voix.

Je me précipitais vers ma sœur. Mais il était trop tard. Trop tard.

Non, il n'était pas trop tard, c'était impossible. Je ne m'étais absentée que cinq petites minutes. Cinq misérables petites minutes. Elle ne pouvait pas...Elle n'était pas...

Levant ma main vers mon visage, un gémissement de terreur, mélangé à un rire étouffé et crispé, je regardais le sang qui en dégoulinait. Le sang de ma sœur.

Du sang...sang...

Alors mes yeux fixèrent cette gorge, cette magnifique gorge enfantine. Celle de ma sœur...

Un cri glacial s'éleva dans le salon, brisant une à une les fenêtres de tout le manoir. Les murs craquelaient, se fissuraient sous les puissantes ondes de ce cri horrifique. Un cri qui sortait de ma gorge.

Alors que tous se bouchaient les oreilles, criant de douleur, mes cheveux s'allongèrent en prenant cette couleur écarlate. Et ils ne s'arrêtèrent pas de pousser alors qu'ils devenaient plus long que ma taille, qui elle aussi grandissait. Je grandissais.

Mon corps de petite fille prit la forme d'une jeune femme magnifique. Mes yeux devenus d'un vert féérique continuaient de pleurer alors que le silence retombait. Je me bouchais les oreilles, devenues pointues. Comme si ce geste pouvait tout annuler.

Mes cheveux s'enroulèrent autour du corps d'Alice d'eux-même, guidées par quelque chose que je ne contrôlais pas. Et soudainement une lumière écarlate s'échappait d'eux, illuminant aveuglément la pièce.

Lorsque la lumière s'éteignit, laissant mes cheveux retomber, une femme se levait. Adulte et au corps divin, elle me regardait d'un visage d'une beauté pure. Ses yeux et ses cheveux étaient les mêmes que lorsqu'elle était petite. Mais Alice n'était plus la même.

Parce que oui, cette femme était Alice.

Je la regardais, hoquetant de surprise :

-Merci de m'avoir ressuscitée, je savais que tu y parviendrais, me confiait-elle d'une voix à la fois sensuelle et douce.

-A-Alice ?

Oui, je l'avais ressuscitée. Comment ? « Je n'ai pas le droit de le dire, ni de le pensée. » Ce don était un secret, tout comme mon identité. Le simple fait d'y penser pouvait permettre à de nombreuses personnes d'accéder à l'information.

Alter Ego (Tome 3) - L'Âme SœurWhere stories live. Discover now