L'Esprit Angélique _ Terminée _

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En arrivant au lycée le lendemain, Laureline eut l'agréable surprise d'apprendre que son premier professeur de la matinée était absent, ce qui la libérait de deux heures. Toute guillerette, elle partit à la recherche de Mélanie et Samara, probablement déjà au courant de leurs heures de liberté. Elle voulait surtout leur raconter en détail ce qui s'était passé la veille.

En montant les escaliers, elle sentit soudain son pendentif la brûler sauvagement. Sous le choc et la douleur, elle se plia en deux, une main sur le fantôme qui brillait tel un phare. Le souffle court, la jeune fille ferma les yeux, une larme coulant sur sa joue. Jamais elle n'aurait pensé ressentir un jour une telle douleur. Elle avait l'impression que sa peau était chauffée à blanc là où le pendentif reposait, et que son corps était foudroyé de part et d'autre.

Laureline battit des paupières quand elle sentit la douleur se dissiper, avant de les rouvrir totalement pour constater avec surprise qu'elle était toujours dans son corps. Brusquement inquiète, elle s'avança lentement sur le palier du premier étage, avec la peur de voir son mystérieux agresseur surgir pour achever ce qu'il n'avait pas réussi. Mais il n'y avait personne. Pas même un lycéen en retard pour son premier cours. Le silence régnait, et en devenait désormais angoissant.

Laureline fronça les sourcils et s'avança un peu plus quand soudain une voix retentit dans son dos :

- Je sais qui tu es.

Laureline eut un sursaut et se retourna. Devant elle se tenait une femme qui semblait à peine plus âgée qu'elle. Ses cheveux blonds, courts et bouclés lui tombant sur les épaules dégageaient une lumière divine, et son visage angélique en forme de cœur était si doux qu'il inspirait la confiance, mais témoignait d'une grande sagesse, si bien qu'on ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la fascination et du respect envers elle. De plus, elle avait une silhouette élancée et musclée, qui mettait en valeur ses atouts féminins.

Laureline, momentanément hypnotisée par la beauté de cette femme, balbutia :

- Pardon ? C'est à moi que vous parlez ?

La femme haussa un sourcil, l'air moqueur.

- Bien sûr, à qui d'autre veux-tu que je parle ?

Laureline jeta un coup d'œil autour d'elle. Elle était toujours seule, avec pour seule compagnie l'inconnue. Le rouge lui monta aux joues, honteuse.

- N'aie crainte, la rassura la femme avec un doux sourire. Je ne vais pas te manger. Au contraire, je suis là pour t'aider.

Incrédule, Laureline secoua la tête.

- Je ne voudrais pas paraître impolie, mais je crois que vous vous êtes trompée de personne.

- Crois-moi, je me trompe rarement, mais là je sais que j'ai raison. Je suis Rosemarie-Lou, ton « professeur ». Mais tu peux m'appeler Rose, et je te prierai de me tutoyer.

L'adolescente, perplexe, fronça les sourcils. Elle posa son sac et croisa les bras sur sa poitrine.

- Mon professeur de quoi ?

Rose soupira d'impatience.

- Si je suis là, c'est pour t'aider à contrôler ta magie. Après tout, c'est toi qui est désormais en possession du Maître Fantomatique.

Laureline eut un moment d'hésitation. Elle tira la chaîne sur laquelle se trouvait le petit fantôme.

- Si c'est de ça dont vous... dont tu veux parler, tu peux le récupérer. Depuis que je l'ai trouvé, il m'arrive des choses vraiment étranges, comme si je devenais un fantôme...