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- Toi, murmura Laureline d'une voix chargée de colère, toute peur volatilisée.

L'homme garda son sourire narquois. Ses cheveux noir étaient aussi sombres que ses yeux et lui donnaient un côté ténébreux. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Laureline ne lui en laissa pas le temps. La magie afflua aussitôt en elle, et un souffle surnaturel fit voler ses cheveux. Elle tendit les mains en avant et projeta l'inconnu à l'extérieur. Sans perdre une seconde, elle bondit par-dessus le rebord de sa fenêtre et plongea ses mains dans l'herbe. La jeune fille rentra immédiatement en contact avec l'esprit de la Terre, et commanda les racines des arbres proches qui vinrent s'entortiller autour des poignets et des chevilles de son agresseur.

Tremblant de rage, elle s'avança lentement vers lui. L'homme semblait à peine déboussolé, et conservait son petit sourire narquois.

- Impressionnant, souffla-t-il avec ironie. Il ne te reste plus qu'à convoquer des petits rongeurs pour qu'ils viennent ronger des cordes ô combien serrées.

Laureline, hors d'elle, fit jaillir du bout de ses doigts des flammes.

- Oh, le feu peut tout aussi bien être efficace, commenta l'homme en ricanant.

- Je vais te faire ravaler ton sarcasme, dit Laureline avec colère. Et tu vas regretter de t'être présenté devant moi. Cette fois, tu ne pourras pas me pousser dans le vide.

Mais avant qu'elle n'ait pu esquisser le moindre geste, l'homme se releva sans peine, comme si les racines n'avaient été que de simples plumes, et se contenta de regarder Laureline. Immédiatement, le souffle de la jeune fille se coupa quand elle sentit ses pouvoirs l'abandonner. Elle tenta de les rappeler, en vain.

- Voyons, ne prends pas cet air étonné, dit l'homme tranquillement. Avoue, tu sais au fond de toi pourquoi je suis là.

- Tu as tenté de me tuer ! accusa la jeune fille.

L'inconnu soupira et croisa les bras.

- C'est là que tu te trompes. Je t'ai au contraire sauvé la vie. Et le fait que tu t'amuses à te percher au-dessus du vide comme une jeune insouciante en étant sous ta forme originelle attire les Démons comme un aimant.

Laureline, méfiante, recula d'un pas.

- Tu essaie de me faire croire que tu n'es pas un Démon, avoue-le.

- Et en plus d'être insouciante, tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez. Réfléchis un peu, veux-tu ?

Il se tut et attendit. Laureline fronça les sourcils, puis se remémora tout ce qu'elle savait sur cet homme et sur les esprits angéliques. Rose lui avait un jour expliqué que les Démons ne percevaient que des ombres quand les esprits étaient sous leur forme originelle. Jamais une créature maléfique n'aurait pu la pousser avec autant de précision, et aurait tout de suite tenté de la tuer par un autre moyen bien plus efficace.

Soudain, elle sentit quelque chose la réchauffer au fond d'elle, comme une flamme bienveillante de sûreté et d'amour. Elle regarda l'homme et lui dit :

- Tu es un esprit angélique !

- Bravo, applaudit l'inconnu avec une touche d'humour. Je me présente :Stan, pour vous servir, nouvelle détentrice du Maître.

Laureline le regarda avec encore plus d'attention. Ses cheveux bruns étaient nettement plus clairs quand le soleil brillait, et aucune lueur rouge ne passa dans son regard azur, et non pas noir comme elle le croyait.

- Tu es l'un des esprits originels ? demanda-t-elle.

- Tout à fait, affirma Stan. Tu as de la chance que je traînais dans le coin quand tu as récupéré le Maître, sinon, qui sait ce qui aurait pu arriver.

L'Esprit Angélique _ Terminée _Onde histórias criam vida. Descubra agora