L'Esprit Angélique _ Terminée _

20

- Je ne pensais pas que ce serait si simple, dit Kilian en regardant pour la énième fois la marque qu'il avait dans le cou. Une petite piqûre et ça y est, mon destin est lié au tien.

- Tu vas tout de même devoir suivre un entraînement, rappela Laureline.

Le couple était dans la voiture du jeune homme, après que le proviseur ait fait évacuer le lycée en précisant que le lycée resterait fermé toute la semaine, comme l'avait prédit Rose. Il restait encore trois heures avant leur rendez-vous, et en voyant l'adresse Kilian avait assuré connaître les lieux. Il avait donc conduit la jeune fille sur le parking d'un café et tous deux sirotaient à présent leur breuvage brûlant et peu sucré.

- Comment Rose va-t-elle nous prévenir quand on devra s'entraîner ? demanda le jeune homme.

- Ne t'inquiète pas, elle saura te trouver pour te le dire.

Kilian regarda sa copine et passa un bras autour de ses épaules. Sa main caressait doucement le haut de son bras, avec une tendresse qui détendit Laureline. Elle se rapprocha de lui et posa sa tête au creux de son épaule.

- Je t'aiderais dans les entraînements, proposa-t-elle.

- Ce n'est pas la peine, fit Kilian. Tu vas devoir t'exercer toi aussi, je ne veux pas te faire perdre ton temps.

- Et moi je ne veux pas que tu risques ta vie en ayant été mal préparé !

- Et alors ?! Sache que je préfère mourir et te savoir sauve, que rester vivant et te perdre !

Abasourdie, Laureline le regarda en silence. Le jeune homme soutint son regard, et la jeune fille vit qu'il était sincère. Émue, elle sentit les larmes lui picoter les yeux.

- J'ai déjà failli te perdre une fois, murmura-t-elle. Je ne veux pas que ça se reproduise.

Kilian lui attrapa le menton et s'empara de ses lèvres avec une passion qui surprit la jeune fille. Elle se laissa aller et caressa la joue de son copain. Doucement, elle introduit le bout de sa langue entre les lèvres du jeune homme qui laissa échapper un petit gémissement. À son tour, il pointa le bout de sa langue et l'enroula avec celle de sa copine avec une douceur emplie de passion et de désir.

Kilian tenta alors de rapprocher Laureline à lui, mais fut bloqué par la ceinture de sécurité. Les deux jeunes, surpris, se lâchèrent et éclatèrent de rire.

- J'avais presque oublié qu'on était dans la voiture, fit Kilian avec son petit sourire en coin.

Ils rirent encore un instant et échangèrent un dernier baiser avant que le jeune homme ne démarre la voiture. Malgré tout, Laureline sentait comme un trou dans son ventre. Elle comprenait maintenant pourquoi elle trouvait Raven et Anthony dans des postures étranges au lycée. Elle jeta un coup d'œil à Kilian et le détailla. Elle rougit violemment et détourna aussitôt le regard quand elle vit la bosse qui tendait le jean de son copain. Visiblement, lui aussi éprouvait ce sentiment de vide.

Pendant presque la moitié du trajet, ils restèrent murés dans un silence gêné. Laureline se lança la première, non sans virer au cramoisi :

- Dis... s'il n'y avait pas eu la ceinture pour nous stopper, est-ce que... ?

Elle ne termina pas sa phrase, ne sachant comment s'exprimer.

- J'aurais bien aimé aller plus loin, avoua Kilian, les joues rouges. Enfin, peut-être pas dans la voiture, j'aimerais bien un endroit, disons, plus romantique.

Laureline sourit et posa sa main sur la sienne.

- Moi aussi, j'aimerais bien.

Les épaules de Kilian se relâchèrent de soulagement. Puis il posa la question que Laureline avait en tête mais n'osait pas :