UPPERCUT - H.S (MATURE)

ROUND 25

- Madame Fitzgerald ou Fitz quelque chose. Railla Harry

- Tu es certain qu'elle habite ici ? Lui demandai-je

- Certain. Je reconnais ces putain de nains de jardin qui me flanquaient la trouille quand j'étais mioche. Se moqua le bouclé

Je ne pus m'empêcher de sourire bêtement face à sa remarque. Je ne connaissais pas encore le lien qu'il entretenait avec cette femme, mais au vu de ses yeux qui pétillaient, je supposais qu'il en gardait un bon souvenir.

 Harry avait décidé que nous passerions la nuit chez cette vieille dame, qui selon lui, l'avait beaucoup aidé l'orphelinat. Il avait garé la Mustang sur un trottoir bordant une petite maison à l'architecture typiquement anglaise. Harry arrangea ses boucles d'un revers de main de façon à ce qu'il paraisse présentable.

- Tu penses qu'elle va me reconnaître ? M'interrogea Harry sur un ton inquiet

- Tu as 60 cm de plus et quelques tatouages sur ta peau, mais ça devrait le faire. Le taquinai-je

Harry m'offrit un sourire espiègle. Je fus surprise de le voir se rapprocher quittant de moitié le siège côté conducteur. Délicatement, l'arête rugueuse de son pouce traça un chemin le long de ma joue et se stoppa sur mes lèvres. Ses pupilles semblaient s'être éprises de ma bouche, Harry caressa tendrement le renflement de ma lippe inférieure. Un long et délicieux frisson m'envahit me laissant sans voix face à lui. Les lèvres en feu, je n'attendais plus qu'une chose : qu'il m'embrasse nom de dieu.

- Tu sais à quel endroit j'imagine tes lèvres à cet instant ? Murmura le bouclé

- Contre les tiennes. Ricanai-je

- Pas exactement, mais je pourrais te montrer. Suggéra-t-il en souriant

Un sourire narquois s'imprégna de mes lèvres, je brisais le silence qui nous unissait en pouffant. Mes yeux se perdaient dans l'immensité des coloris de ses iris, j'essayais de ne plus penser à rien. Il approcha timidement son visage du mien, comme si chaque centimètre étaient précieux. Je pouvais désormais sentir son souffle chaud étreindre avec douceur le bas de mon visage. Un flux d'électricité me parcourut le corps quand la surface de ses lèvres effleurèrent les miennes sans les toucher.

- Je devrais demander à Madame 'Fitz-quelquechose' si c'est raisonnable. Chuchotai-je

Ses lèvres s'étirèrent dévoilant une rangée de dents blanches. Ses pupilles glissèrent le long de mon visage et Harry finit par se redresser contre le dossier de son siège tout en souriant malicieusement. Il coupa le moteur de la mustang et ouvrit sa portière. Secouant mon visage par frustration, je finis par sortir à mon tour du véhicule. Je m'étirais tout en observant la petite maison de cette dame. Une allée faîte de pierres rocailleuses traçait un chemin jusqu'à la porte d'entrée.

Il fût le premier à s'avancer les mains enfouies dans les poches de son blouson de saison. J'aimais l'observer, il avait ce quelque chose. Harry était une peinture vivante à mes yeux, il fallait être aux aguets et creuser pour comprendre sa réelle nature. Son âme était camouflée, à l'abri de tout. Le bouclé s'immobilisa devant l'entrée avant de finalement toquer fébrilement contre le bois de la porte.

Après de courtes minutes, une vielle dame finit par nous ouvrir. C'était une petite femme au regard cajoleur, le chignon qu'elle portait lui donnait cet air bienveillant et distingué. Harry sortit les mains de ses poches et lui offrit un sourire sincère. Je ne m'imposais pas et les laissais se retrouver.