ROUND 29

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Peut-être étais-je stupide de m'acharner tête baissée contre le destin. Peut-être que tout ce qui me restait à faire était accepter. Mais je persistais, comme si finalement je ne m'étais pas assez battue, comme si j'attendais l'ultime UPPERCUT qui me tiendrait à terre.

*

Je me fixais depuis de longues minutes dans le miroir accroché par dessus de ma coiffeuse. La nuit était tombée et tout semblait si obscure autour de moi. Mes parents étaient sortis et la maison semblait beaucoup trop silencieuse car je me retrouvais confrontée au boucan à l'intérieur de ma tête.

Je n'avais pas répondu au message de Louis volontairement. Et après réflexion c'était le mieux à faire car d'une certaine manière, je me gardais une porte ouverte. Même si je savais que tout était déjà scellé. Je tenais sur mes genoux mon petit sac noir en tissu contenant toutes mes économies depuis ma tendre enfance. Je n'avais aucune idée du montant que Harry devait àLouis mais j'espérais que cela suffirait.

Je m'étais attachée les cheveux en une queue de cheval stricte en espérant que ça m'aiderait dans ma future confrontation. J'avais enfilé un vieux jean ainsi qu'un pull basique. Mon cœur s'était emballé depuis de longues heures et refusait de ralentir. Étonnement je me concentrais à regarder chaque détails de ma chambre comme si j'avais peur de ne jamais remettre un pied ici. Et puis, dans un élan de colère, je décidais de sortir et d'aller affronter cet enculé.


- Finissons s'en. Murmurai-je


*


La nuit était fraiche et humide, quelques gouttes de pluie commençaient à s'écraser contre le pare brise de ma voiture. Le bruit de la pluie avait tendance à m'apaiser, mais cette nuit là, tout m'angoissait. Cela faisait dix longues minutes que je patientais à l'intérieur de ma voiture, zieutant les environs comme si j'étais en pleine partie de chasse .La Toyota était garée à environ cinq cent mètres de la salle de boxe, tapie dans l'ombre des broussailles de la forêt environnante. Je finis par fixer les aiguilles de ma montre une dernière fois, avant d'ouvrir la portière.

Une brise glaciale fit danser dans le vide quelques mèches de mes cheveux. J'avançais le long du chemin gadoueux, le regard fixe sur le bâtiment qui se tenait devant moi. Mes lèvres tremblaient, pour la première fois, pas de désir, mais de peur. Tout en un tas de bruits étranges grouillaient autour de moi mais tout ce que j'entendais réellement étaient les battements irréguliers de mon cœur contre ma cage thoracique.

Et puis, en mordant ma lèvre inférieure, je toquais d'une main tremblante contre la porte métallique. De longues minutes s'écoulèrent, avant que j'aperçoive le métis de la veille se planter devant la porte d'entrée. Les lumières blafardes du hall d'entrée l'éclairant de moitié, le rendait réellement menaçant.

- Oh, tiens qui voilà. Tu as du retard, Louis n'aime pas ça. M'interpella le métis

Le métis qui je supposais être Zayn se déplaça sur le côté pour me laisser pénétrer à l'intérieur. Ce n'est que lorsque la porte claqua violemment dans mon dos que je compris que tout cela était réel. Le brun fit léviter ses doigts d'une façon dictatorial en l'air pour me faire signe de le suivre. Nous longeâmes un long couloir avant d'entrer dans la salle des combats. Des flashs de ma première venue en ce lieu envahirent mon esprit, il n'y avait personne, juste ce foutu ring au centre.

Nous montâmes un petit escalier en métal derrière le ring qui grinçaient sous nos pas pour rejoindre un étage plus haut, la mezzanine qui dominait l'ensemble de la pièce. Mes doigts se trituraient entre eux quand je vis Zayn s'arrêter devant une porte de couleur rouge.

UPPERCUT - H.S (MATURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant