Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)

17 - Quand la narcissique rencontre l'ancien bisounours

♪ Michael Jackson - Ben ♪

C'est toujours difficile de reprendre le contrôle sur les choses après s'être fait engueuler, que ce soit au boulot, à la fac, par des amis ou bien sa famille. Et bien évidemment, Anaïs n'échappe pas à la règle.

Si l'épisode du chauffe-eau avait amené la jeune femme à éviter à nouveau son voisin, désormais que Lætitia gueule chaque fois qu'elle voit l'étudiante dans les couloirs de la résidence, c'est plus que certain qu'Anaïs prévoit de ne plus jamais adresser la parole au frisé. D'ailleurs, le soir du carnage au supermarché, à son retour chez elle, la jeune Dumas a eu une vision d'horreur : Clément et la brune qui discutaient ensemble et l'ont regardée avancer jusqu'à son paillasson. Si Lætitia l'a traitée de tous les noms, le jeune homme a, quant à lui, semblé vouloir aller échanger deux trois mots avec la malheureuse mais celle-ci s'est aussitôt enfermée dans son appartement.

Six bons jours ont passés depuis et tandis qu'Amélie a annoncé à son amie qu'elle avait enfin trouvé un stage, Anaïs a réalisé que pour sa part, elle avait complètement mis ce dernier dans les oubliettes ! Tout d'un coup, la pression est montée pour l'étudiante. Ce stage conditionne son année ainsi que son diplôme, et voilà qu'au lieu de courir faire la ronde des entreprises, elle zappe tout... Ah, quand on n'a pas le moral, plus rien ne va !

La musique dans le séjour est forte, à moins que ce soit la gueule de bois d'Anaïs qui lui fasse cet effet... Une bouteille s'approche de son verre et la jeune femme secoue la tête.

— Non merci, j'ai assez bu.

Charles regarde Amélie comme si c'était elle qui venait de parler. Sauf que c'est Anaïs qui vient de poser la main sur son gobelet. C'est elle qui refuse d'être une épave, enfin du moins plus qu'elle ne l'est déjà. C'est elle la raisonnable, plus ou moins.

Le jeune homme regarde toujours Amélie. Anaïs a envie de lui attraper les cheveux et lui secouer la tête en criant « eh oh je suis là moi aussi, ne m'ignore pas sale ingrat ! Je te rappelle que c'est moi qui t'ai aidé dans tes révisions pour tes partiels l'année dernière ». Mais l'étudiante se rend compte que c'est une réplique bien trop longue pour qu'elle parvienne à la prononcer d'une traite et une pause, bien que courte, lui ferait perdre toute autorité et crédibilité.

Le gentil mais quelque peu électrique Charles est désormais en deuxième année de psychologie. Pour une fois, ce n'est pas Amélie qui l'a rencontré en premier mais Anaïs. La jeune femme a fait sa connaissance lors du tutorat. Il était l'élève et elle la tutrice, évidemment. Un première année ne va pas expliquer à un deuxième année les démarches de recherches psychologiques... Lui et elle ont tout de suite bien accroché. Enfin, elle l'a bien aimé parce qu'il lui permettait d'éviter une autre étudiante qui posait tout le temps des questions demandant de la réflexion. Quant à lui, il lui a été fidèle parce qu'elle lui parlait en français et non pas en chinois comme les professeurs.

Charles la rejoignait même de temps en temps à la bibliothèque pour qu'elle lui donne des cours particuliers, qui bien évidemment étaient gratuits (même si l'étudiant a voulu lui rendre la pareille en lui payant des cafés). Puis un jour, Charles a fait une sortie avec Anaïs. Il y avait Amélie... Et vous devinez désormais que 'est ce jour-là que la fidélité du jeune homme s'est arrêtée.

Tout ceci lui fait penser au bon vieux temps, quand Anaïs n'avait pas encore à bosser d'arrache-pied pour payer son loyer, ne devait pas se coltiner son coup d'un soir raté comme voisin et surtout que Lætitia ne projetait pas de l'éliminer puis de cacher son corps dans la cave des vélos de la résidence. L'année de L2... quelle belle époque ! Celle où l'on pouvait encore faire son emploi du temps au gré de nos envies. Cette année, ce n'est pas le même scénario, l'emploi du temps est imposé. Et la jeune femme pense réellement que les professeurs ont joué aux diables avec les pauvres étudiants.