Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)

15 - Bassiste, étudiant et adorable à plein temps

♪ The fin - Anchorless Ship ♪

Réveil à sept heures pétantes. Première chose avalée aussitôt sauté du lit ? Un bon smoothie préparé la veille au soir. Pas de douche de prévue tout de suite. Tout d'abord, nous aurons le droit à quelques exercices de renforcement musculaire, le tout accompagné d'un bon morceau de musique. Et oui, c'est ainsi que débutent chaque journées de Clément Hamon depuis qu'il a quitté la maison familiale pour jouer à l'étudiant plus ou moins responsable. Tiens donc ? Vous en apprenez sur notre cher voisin en l'espace de quelques lignes, n'est-ce pas ? Ni vous, ni Anaïs ne saviez que le jeune homme faisait des études...

Sur son portable, dont l'écran fissuré à chaque angle semble sur le point de passer l'arme à gauche, un morceau de The Fin, un groupe indie rock japonais, est diffusé. Ah quelle sensation délicieuse d'avoir l'impression de flotter dans une pièce !

Il fut un temps où Clément songeait à monter un groupe. En fait, cette idée-là avait commencé à mûrir dans son esprit lorsqu'il n'était que pré-adolescent. Sum41, Green Day, Linkin Park, My Chemical Romance, Fall Out Boy, Red Hot Chili Peppers, Simple Plan, tous faisaient parler d'eux. Le punk rock était à la mode et tandis que le frisé rêvait de guitares qui grincent, cigarettes et popularité, la réalité était bien différente car avant de rêver d'une telle chose, il était peut-être bien de savoir tenir une guitare, qu'elle soit acoustique, électrique ou basse, dans les mains...

Attrapé par cette lubie, Clément se plongea dans l'étude du solfège car un ami à son père lui avait dit qu'il fallait commencer par cela. Apparemment, il s'agissait d'un musicien aux bases classiques et celui-ci n'envisageait pas l'étude d'un instrument sans ces dernières bien que les tablatures auraient pu être plus que suffisantes, surtout pour un débutant tel que le jeune Hamon. Seulement toute personne ayant déjà ouvert un livre de solfège pourra dire à quel point cela peut ressembler à du charabia la première fois et surtout combien sa vue démoralise.

Arrivé au collège, la guitare était oubliée. Délirer avec les potes sur des morceaux de rebelles était suffisant. Jusqu'à ce que l'adolescent rencontre une certaine Laure. Cette fille était tout bonnement la fille parfaite, du moins aux yeux de Clément. Rigolote malgré elle, naturelle contrairement aux autres adolescentes de son âge qui s'essayaient au maquillage et en connaissaient quelques désagréments, Laure s'habillait un peu gothique, un peu punk, un peu émo, un peu lolita, un peu ce que vous voulez. Si certains de ses camarades se moquaient de ses tenues ou la montrait du doigt, le jeune garçon lui, trouvait cela charmant et original.

« Can you feel that the end is coming now ? » ( Peux-tu sentir que la fin arrive maintenant ?) chante Yuto Uchino tandis que Clément continue sa séance sportive du matin.

Laure était bassiste dans un groupe féminin et bien évidemment, cette découverte avait redonné envie au garçon d'apprendre un instrument. Qui n'eut jamais voulu se la péter en prenant une photo avec une guitare ? En tout cas, cela n'avait pas échappé à Clément. Tout nouveau fan de la basse, celui-ci passa de nombreuses heures, jours, semaines et mois à travailler pour progresser. Lors de son entrée en troisième, Laure avait changé de collège, mais le frisé avait enfin un groupe. Ses amis s'étaient eux aussi mis à la musique et tout ce que l'on pouvait dire, c'est qu'ils étaient « grave cools ».

Le lycée fut le moment fard pour « Les fêlés » puisque c'est ainsi que se nommait sa troupe. Avec les animations à la cafétéria de l'établissement et les scènes ouvertes, Clément connut son instant de gloire. Cependant contrairement à ses potes, dont il se sentait de plus en plus différent, il ne profita pas des avantages qui lui étaient offerts, notamment en matière de flirts. D'ailleurs, malgré cette distance qu'il avait commencé à mettre avec le reste des garçons, tout le monde fut surpris d'apprendre qu'il ne comptait pas partir en licence de musicologie mais de langue étrangère. Celui que tout le monde voyait comme futur professeur de musique ou musicien voulait être traducteur... Surprenant, même pour monsieur et madame Hamon.