La bête noire

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♪ Michael Jackson - Who Is It ♪

Tôt dans la matinée de lundi, Anaïs dévala les escaliers de sa résidence. Son stupide réveil n'avait pas sonné. A moins que ce ne fut elle qui l'eut débranché sans s'en rendre compte ? En tout cas, le fait était que pour rattraper son retard, elle n'avait pas eu le temps de prendre son petit-déjeuner et encore moins de relire une ou deux fiches de cours.

La jeune femme courut sur le trottoir. Son sac qui se balançait de droite à gauche dans son dos la ralentit cependant. Elle avait une fichue minute de retard si elle s'en tenait aux horaires du transport en commun qu'elle s'apprêtait à prendre.

— Non... Oh non, non, non ! hurla-t-elle en voyant le tramway partir sans elle alors qu'elle traversait sur le passage piéton.

On venait de la narguer. Il n'y avait aucun doute. Elle imagina même le conducteur se marrer, en lui jetant un coup d'œil dans le rétroviseur de l'appareil.

— Mais quelle journée de merde franchement ! soupira-t-elle.

Comme si devoir passer le partiel de sa matière la plus détestée n'était pas suffisant, il fallait aussi que sa malchance se réveille !

— Fais chier, râla-t-elle en fermant les yeux.

Durant quelques secondes, elle essaya de faire le vide dans son esprit. Elle tenta de retrouver son calme et se dit que tout se passerait bien. Seulement Anaïs était bien loin de se douter des nombreuses surprises qui l'attendait en ce lundi de janvier...

***

— Doucement ! Eh, ça ne sert à rien de pousser ! Oh ce qu'ils sont chiants, rouspéta un étudiant dont la bouche était pratiquement collée contre l'oreille d'Anaïs.

Comme à chaque ouverture des portes des amphithéâtres, la foule se rentrait dedans. Tout le monde voulait être parmi les premiers à prendre place pour composer. Bousculée de partout, la jeune femme se fraya difficilement un chemin pour rejoindre une des rangées de la partie basse de l'immense salle.

Lorsqu'elle posa son fessier sur la chaise, elle s'autorisa un regard circulaire. Certaines têtes lui étaient familières, d'autres cependant, semblaient nouvelles.

Les étudiants en contrôle terminal sûrement, songea-t-elle.

Après ce constat, elle se retourna vers la table de bois. Ce fut à cet instant qu'elle réalisa que ses mains étaient moites. Le stress, comme bien souvent, semblait décidé à prendre possession de son corps et peut-être aussi, malheureusement, de son esprit.

Avant de partir en courant, elle avait tout de même pris le temps de s'attacher les cheveux. Que ce soit au boulot ou à la fac, elle ne laissait jamais la possibilité à sa chevelure de faire la loi. Les bosses qui étaient apparues ne l'avaient pas contrariée. Il y aurait au moins une chose qui ne l'embêterait pas durant son partiel...

Dix bonnes longues minutes passèrent durant lesquelles elle fixa les trois professeurs qui allaient se charger de surveiller l'épreuve. Elle avait reconnu monsieur Chavanne, le clinicien qui avait retenu toute l'attention d'Amélie. Apparemment, ce dernier était si passionné par son métier qu'il donnait envie à quiconque d'étudier sa discipline.

Soudainement alertée par des soupirs, Anaïs regarda l'étudiante retardataire faire déplacer l'ensemble d'une rangée de jeunes pour prendre place. Les professeurs, encore dans la partie basse de la grande pièce, étaient tous occupés à distribuer les brouillons et copies désormais.

Quelques secondes plus tard, la jeune femme observa l'étudiante à côté d'elle. Ses fiches de cours encore sur la table, celle-ci semblait se réciter les lignes qu'elle avait cachées avec sa trousse. Alors que la châtaine se dit que ce n'était décidément plus le moment de réviser, un professeur dit haut et fort sa pensée.

Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora