Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)

Journée de caisse mais pas de la délicatesse

♪ Michael Jackson - Black or white ♪

Aujourd'hui, parce qu'Anaïs n'avait pas cours l'après-midi, il avait été convenu, deux semaines plus tôt, que la jeune femme travaillerait de quatorze heures à vingt heures trente. Si se dire qu'elle allait devoir tenir plus de six longues heures à faire passer des articles et sourire même quand le sourire ne viendrait plus et deviendrait carrément désagréablement forcé, commençait à lui saquer le moral, ses douleurs de pieds, de dos et de tête, qu'elle se trimballait déjà deux jours plus tôt, n'avaient pas vraiment aidé.

En cette journée de vendredi, l'étudiante n'était pas de bonne humeur. Elle qui, malgré de nombreux inconvénients difficilement surmontables, arrivait en temps normal à trouver du positif dans cette boue de négativité, ne semblait pas en mesure de faire de même en ce moment. Il faut dire qu'après l'engueulade de mardi soir, la jeune femme n'était pas très... contente.

Saut dans le temps ? En effet, cinq jours étaient passés depuis la sortie des sœurs Dumas dans le jardin japonais. Durant ces cent-vingt heures, Anaïs avait eu le droit à quelques frayeurs et éléments perturbateurs.

Parmi ces derniers, il y avait eu la folle des escaliers, qui avait ouvert sa porte comme si le feu avait pris dans son appartement, pile poil quand la malheureuse étudiante arrivait au rez-de-chaussée. Résultat la bouclée avait failli avoir un arrêt cardiaque et avait eu le cœur qui battait encore la chamade même cinq minutes plus tard dans le tramway.

Ensuite bien évidemment, il y avait eu Clément et ses sourires ainsi que ses « bonjour » malgré le fait qu'Anaïs l'ignorait. A priori, la raison du comportement de la jeune femme n'était plus seulement leur passé nocturne mais aussi l'accident de voiture et les dettes que cela avait provoqué.

Cependant malgré tout cela, ce n'était pas ces inconvénients qui avaient pourri la journée d'Anaïs. Non, car celle qui avait réussi à m'être la cadette des Dumas en rogne s'appelait Lætitia, alias la reine du couloir, si ce n'était la reine de la résidence !

Tout cela s'était passé mardi soir, alors qu'Anaïs rentrait chez elle. La jeune femme était fatiguée de sa journée et encore un peu démoralisée après sa découverte concernant Guillaume (eh bien oui, elle ne savait pas oublier quelqu'un en un claquement de doigt). Pendant sa progression dans la résidence, elle avait traîné des pieds et avait la tête basse quand elle avait poussé la porte de son bâtiment, seulement quand elle avait entendu la reine citer son prénom dans une conversation, toute son attention avait été accaparée. Lætitia était en train de parler avec Christine, sa voisine du dessous. Si la seconde ne paraissait pas être en pleine critique, la première elle, ne se gênait pas pour casser du sucre, une fois de plus, sur le dos de l'étudiante.

Quand Anaïs était apparue dans le couloir, il y avait eu un silence assez gênant et tandis que Chris lui avait fait un signe de tête, prête à lui sourire, Lætitia elle, l'avait regardée de haut avant de dire que décidément, la jeune femme n'avait vraiment rien compris à la mode et la coiffure.

Ses cheveux, bien évidemment !

Anaïs n'avait pas besoin qu'on lui rappelle qu'elle se trimballait tous les jours avec une catastrophe capillaire sur la tête, mais Lætitia bien sûr, s'était dit que c'était le mieux à faire. Et alors que la jeune femme aurait dû continuer sa route comme si de rien n'était, elle avait craqué. La jeune Dumas qui était toujours agréable, souple et avait les nerfs solides, avait débité une horde de remarques à l'attention de sa voisine horripilante, sous les yeux consternés de Christine. Le problème, c'est qu'après sa prestation, Chris avait semblé se mettre du côté de la reine du couloir et que désormais Anaïs se sentait comme le vilain petit canard (plus seulement dans sa famille mais aussi dans sa résidence). Ouvrir sa gueule et crier un bon coup n'était peut-être pas fait pour elle tout compte fait...