Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)

21 - Au mauvais endroit, au mauvais moment

♪ Kodaline - The one ♪

Réveillé deux minutes avant que son réveil ne sonne, smoothie au concombre et au kiwi avalé aussitôt arrivé dans la cuisine, Clément a, comme chaque matin, appliqué sa petite routine « vie parfaite ou exemplaire ». Petite séance de sport suivie d'une bonne douche, d'une relecture des cours de la journée pendant qu'il mangeait son bol de fruits et ses noix de cajous, puis habillage et préparation plus ou moins poussée de sa chevelure, son pire ennemi depuis sa naissance.

Comme toujours, il a quitté son appartement cinq minutes en avance. Il a salué ses voisins matinaux, a fait l'agent de circulation pour qu'une vieille dame puisse traverser sur le passage piéton (de nos jours, les gens semblent si pressés qu'ils ne s'arrêtent même plus, à moins que l'on se jette au milieu de la route, et encore...), a ramassé la peluche d'un bébé dans le tramway et s'est amusé à faire quelques grimaces pour faire rire celui-ci.

Arrivé aux arènes, il a retrouvé son ami Julien (ou plutôt l'a attendu puisqu'il est plus de la Team en retard qu'en avance). Ensemble, ils ont pris le métro, en discutant de cours, de soirées à venir, de travail, de famille et plein d'autres choses encore. Son meilleur ami lui a parlé de sa petite amie et a par la même occasion, demandé des nouvelles de sa jolie petite voisine. Évidemment que le blond a déjà vu Anaïs ! Ils sont sur le même campus...

En parlant de campus, voilà que les deux jeunes hommes s'engagent dans celui-ci.

— J'ai cru pendant quelques jours que l'on avait fait des progrès elle et moi, mais j'ai dû me tromper. Maintenant elle me fuit encore plus qu'avant.

Julien qui était occupé à écouter son ami, se mange une épaule.

— Excu...

Le jeune homme n'a pas le temps de terminer sa phrase. Une blondinette, dont la coiffure est plus que douteuse, rouspète tout en lui envoyant un regard noir. Celle-ci est accompagnée d'une châtain aux cheveux souples, qui semble se cacher derrière sa longue frange.

— Euh, seriously ? Attends Mia, j'me suis levée grave tôt ce mat pour venir te voir quand même hein. Ah, tu me rassures. Non mais parce que sinon, j'ai envie de dire, où va le monde quoi !

Il semblerait que la victime ait déjà oublié Julien puisqu'elle s'est relancée dans une longue conversation avec la jeune femme à côté d'elle.

— Elle t'a toujours fui. Ça ne change pas de d'habitude. Il n'y a rien d'alarmant.

— J'te jure que si... Je ne sais pas comment le résumer... C'est son comportement, il a changé. On dirait presque que je lui fais peur, limite je suis le diable pour elle !

Une chose est sûre, ce constat fait souffrir Clément. Lui qui a toujours encaissé les vents que lui a involontairement et surtout inconsciemment envoyés Anaïs, semble être fatigué. Il faut dire que cela fait plus d'un an qu'il s'acharne à rentrer dans la vie de la jeune Dumas et que celle-ci s'efforce de lui claquer la porte au nez (métaphoriquement ou pas), à chaque fois.

— Tu ne crois pas qu'il serait temps de passer à autre chose ? Je sais que tu m'as dit que cette fille était intelligente, marrante, craquante, aimait aider les gens et te rendait tout simplement fou à chaque fois qu'elle rougissait, mais un an tout de même... Ça fait un an que tu rames avec elle ! Cette fille n'est pas la seule sur Terre. Il y en plein qui seraient prêtes à faire n'importe quoi pour sortir avec toi.

— T'exagère Jules.

— Non, tu ne vois peut-être personne d'autre que ta petite voisine « je prends la douche toute habillée », mais moi je remarque les regards des autres femmes. Tu pourrais trouver quelqu'un en un claquement de doigt.