Les voisins de rêve

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♪ Michael Jackson - Speed Demon ♪

Lorsqu'Anaïs arriva chez elle une bonne demi-heure plus tard, elle se sentait complètement cannée et tout ce dont elle rêvait actuellement, c'était de dormir telle l'épave qu'elle se sentait devenir. Oh oui, pioncer jusqu'au lendemain. Jouer à l'ermite. Et rêver à une autre vie... C'était un planning tellement parfait ! Parfait en effet, seulement à peine eut-elle atteint sa pièce de vie qu'elle entendit une voix mielleuse.

Apparemment, sa voisine du fond de couloir avait trouvé une nouvelle cible... En général, Anaïs aimait les gens, sinon pourquoi aurait-elle souhaité faire le métier de psychologue ? Mais cela ne voulait pas dire qu'il n'y avait pas quelques exemples qui passaient au travers. Et justement, Lætitia était l'exception à la règle !

La jeune femme se souvenait parfaitement de leur première rencontre... Cela avait été le jour où l'étudiante avait emménagé dans la résidence.

Alors que les autres personnes qu'elle avait croisées lui avaient dit bonjour ou même lui avaient souhaité la bienvenue, Lætitia s'était postée en haut de l'escalier et avait refusé de se décaler pour laisser passer la jeune Dumas qui avait les bras chargés. La brune, les mains sur les hanches, avait tenu à mettre les poings sur les « i ». Elle, Lætitia Forks (et non pas Fox), était la reine de l'étage et refusait catégoriquement qu'on lui vole son titre de majesté.

En fait, Anaïs s'était pas mal foutu de son discours, car l'esprit « Diva » ne l'avait jamais frappée, à son plus grand bonheur. Et dans le fond, l'étudiante aurait pu laisser passer ce premier pas de travers. Si sa voisine n'avait pas déclaré les hostilités en lui refermant la porte à la figure alors qu'elles étaient rentrées toutes les deux en même temps dans le couloir de l'entrée, quelque temps plus tard !

À partir de ce jour-là, Anaïs n'avait pas eu le choix que d'adopter le même comportement. Elle qui, durant un mois, avait remué sans relâche son drapeau de paix, était désormais obligée d'être un véritable miroir avec Lætitia. C'était quelque chose qu'elle détestait et qu'elle trouvait même plus que bas. Mais elle n'allait pas jouer à l'imbécile et laisser cette chercheuse d'embrouilles prendre le dessus.

— Je ne vous ai jamais vu ici, vous êtes nouveau ? roucoula Lætitia.

— Je ne vous ai jamais vu ici, vous êtes nouveau ? répéta Anaïs d'une voix exagérément aiguë tout en grimaçant, l'oreille désormais collée contre sa porte.

La jeune femme aurait bien aimé ignorer l'échange qui allait suivre. Et elle aurait pu le faire, si elle avait écouté un peu de musique. Mais c'était plus fort qu'elle, sa curiosité était trop grande désormais.

— Bonsoir. Oui, je viens tout juste d'emménager, au fond du couloir. Je suis Clément.

— Lætitia, mais tu peux m'appeler Læti. Oh pardon, je te tutoie, peut-être que tu ne veux pas...

— Non, c'est bon. Y a pas de soucis.

« Tu peux m'appeler Laeti », non mais qu'elle allumeuse celle-là ! songea Anaïs en roulant des yeux.

— D'accord, super Clément. Oh mais quel malheur ! Je viens d'y penser, tu vas devoir supporter la folle ! Elle dit qu'elle fait des études de psychologie mais en toute honnêteté, je pense qu'elle consulte plus qu'elle étudie, rigola la reine de la résidence.

Anaïs sentit la colère l'envahir. Elle avait envie de sortir dans le couloir et de dire ses quatre vérités concernant cette voisine insupportable. Mais le faire serait revenu à se trahir et montrer aux deux jeunes gens qu'elle écoutait les conversations des autres.

Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)Where stories live. Discover now