Crie mon nom

08.

London.

***

- Bon vas-y, tu connais les gestes. J'm'éloigne un peu plus bas et tu m'fais une bête de descente. C'est bon ?
- Non ! C'est mort j'vais tomber !
- London ! il dit agacé
- Alek ! je dis énervée
- Tu forces, c'est pas compliqué, j'suis à dix mètres !
- Bah c'est dix mètres de trop !
- T'as juste à rester droite et bien fléchir les genoux. Freine quand tu veux.
- Comment on fait ?
- Tu croises tes skis ! Tu foutais quoi y'a cinq minutes quand j'te montrais ?

J'te regardais du con. Même en combi de ski t'as l'air d'un mannequin international.

- Ok, ok... On y va. je lâche

Et il descend la pente. C'est vrai qu'il a passé une bonne demie-heure à tout me montrer. S'il savait que j'ai rien retenu... trop occupée à l'mater comme une conne. Il a mit toute son âme dans ses explications en plus. Bien joué London...

- Prête !?
- Non !

Mais j'me lance quand même. J'vois strictement rien avec ce casque de malheur et ma combinaison m'encombre plus qu'autre chose. Résultat des courses, j'suis évidemment tombé comme du n'importe quoi. En même temps, la chute était inévitable. Je crois avoir tenu debout en mouvement maximum un quart de seconde avant de glisser et de me retrouver à ses pieds. Il était mort de rire.

- Putain ! C'est bon j'arrête. je dis toujours à terre en enlevant mon casque et en ébouriffant mes cheveux

Il retire également son casque et vient s'poser à côté de moi. J'tire la gueule et il détache mes skis tel le prince charmant qu'il n'est pas, avant de faire la même chose pour les siens et des les planter tout les quatre dans la neige. Ce geste ne me laisse pas indifférente mais je feint quand même d'être énervée. Il se tourne alors vers moi et me regarde dans les yeux, l'air compatissant. Et on dirait quelqu'un de différent.

- Tu veux qu'on arrête ? il demande
- Je ris, Depuis quand t'es prêt à faire c'que j'veux ?
- Mais j'te fais c'que tu veux où tu veux, tu l'sais. il dit sérieusement

Je lève les yeux aux ciel, même si en vrai j'me sens rougir comme jamais. Ces p'tites phrases de fuckboy 2.0 ont le don de m'chambouler, et j'dois avouer qu'en messages, c'est beaucoup moins déstabilisant qu'en réalité.

Pour une fois, je ne répond rien. Il rit et se lève avant de tendre ses mains pour que je les attrape et me lève à mon tour. Une fois debout, il me fixe.

- Quoi ? je demande
- Tu vas continuer à m'résister encore longtemps ? Non, parce que ton trait noir au dessus des yeux là, il t'fait un regard qui m'rend faible.
- *rires* Et il s'passe quoi si j'arrête ?

Il me regarde dans les yeux et s'avance dangereusement. Sa main vient se loger dans le bas de mon dos et il m'attrape fermement par la taille avant de la propulser d'un geste contre le bas de son torse. Mon cœur bat littéralement hors de ma poitrine, et je me rend compte qu'on n'a jamais été aussi proches. Il penche alors sa tête près de mon oreille et me susurre des mots catégorisés comme inappropriés, le genre de phrases qu'on trouve dans les paroles de chansons à contenu explicite. J'ouvre grand les yeux, et mon corps se crispe réagissant de manière adéquate. Une fois son monologue fini, Alek me lâche et je jure qu'à partir de cet instant, il aurait pu me faire tout ce qu'il voulait, où il le voulait.

***

PS: continuez de m'insulter en commentaire parce que les parties sont trop courtes, j'm'en fou, j'vous tient tjrs en haleine. 😋