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London.

London

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Sachez très chers, que ne pas pensez n'est pas tâche réalisable. Pensez à rien, c'est penser quand même. Pour ne plus penser il faudrait être mort. Ainsi, penser et un don du ciel dont il serait préférable de faire bon usage.

- Alek et moi on se connaît depuis des années, commence Léonard. À vrai dire, on a même grandi ensemble. Au collège, nos parents ont commencé à se côtoyer et depuis ils sont super amis. Je parle évidemment des parents d'Alek et des miens, mais il faut aussi savoir que c'est la même chose pour les parents des autres gens avec qui on était amis jusqu'à il y à pas si longtemps, déclare t-il. On passait toujours toutes nos vacances ensemble, on faisait des giga voyages l'été, en Thaïlande, à Bali, en République Dominicaine... L'hiver on allait en Suisse ou en Autriche pour skier, mais le plus souvent on montait à la Clusaz, c'est là que se trouve la brasserie hors de prix, il me fait un clin d'oeil, de mes parents, c'est la station de ski où Alek t'as emmené il y a quelques mois. Au total on était genre environ..., il réfléchit, 8 familles. Après qu'on ai quitté le lycée et qu'on ai tous plus ou moins pénétré dans la vie active, on a commencé à faire des trucs entre nous, qui n'inclueaient plus nos vieux. Les voyages se faisaient entre potes, c'est des souvenirs du futur, on était les rois du monde.
- Qu'est ce qui a fait que tu parles d'eux au passé ?, je demande alors, curieuse de savoir.
- Alek, il répond simplement. Ça doit bien faire un an et demi voire plus qu'il a coupé les ponts sec, il insiste. Au début on le sentait distant de dingue, il devenait limite un peu agressif, ou plutôt irritable, comme tu l'entends. Enfin bref, au fur et à mesure plus rien.
- Et..., je commence intriguée, personne ne sait pourquoi ?
- Personne. C'est pour ça que j'ai été surpris de voir que l'appartement était occupé l'autre fois au ski. Il y avait plus mit un pied depuis des lustres, je croyais même qu'il l'avait fait louer. Puis t'es venue ouvrir la porte après que j'ai sonné, et tu connais la suite. Il a fait le mec qui a volontairement voulu se montrer désagréable, je l'ai invité à venir boire un peu avec les autres, parce que nos habitudes avaient pas changées, on était là à cette période et ça aurait fait du bien à tout le monde de revoir sa gueule, mais comme tu sais, il s'est braqué.
- Cette fille, je demande, Juliette. Elle fait partie de votre groupe d'amis ?

Quand je pose ma question, Léonard tique. Sa grimace ne me rassure en rien, mais j'aimerais tout de même savoir d'où sort ce mannequin brun aux yeux bleus qui taille certainement du 0, tant elle est mince. 

- Juliette et Alek, dit Léonard après avoir pris une profondeur inspiration, ça a toujours été louche.
- Dans quel sens ?
- Dans le sens ambiguë et incompréhensible. Tellement ambiguë et incompréhensible que c'en était malsain, il avoue. Juliette est mannequin, et c'est quelque chose qui a toujours attiré Alek. Tu penses bien que toutes les fois où ces deux là avaient l'occasion de se voir, c'était pas pour jouer aux cartes... Depuis qu'Alek a catégoriquement prit ses distances, il ne parle plus à personne...
- Personne à part... elle, j'anticipe ses propos
- Personne à part elle, il confirme. En général, ils évitent de trop se montrer. Quand ils se voient, tu peux être sur que c'est... comment dire..., il cherche ses mots, "pour taffer".

À la fin de ses précieuses paroles, Léonard se tait, et laisse ainsi le champ libre à mon esprit. La story d'Alek datait de ce matin, juste après qu'il ai quitté mon appartement, après avoir été coupé dans sa lancée par ma soeur, sans quoi il n'aurait très certainement fait qu'une bouchée de moi. Ajoutons à ça le fait qu'il ai, plus tard, en plus d'avoir piqué une crise de jalousie monstre à l'égard de Miguel, prononcé les trois mots.  L'équation n'admet d'autre solution que celle de l'éternel fuckboy. J'essaie à tout prix de réguler ma respiration pour ne pas éveiller les soupçons de Léonard quant à mon éventuel choc.

Ne suis-je pas ridicule ? Oser parler de "choc", après tout ce qu'il s'est passé entre Alek et moi. Venant de lui, plus rien ne devrait m'étonner.

Un manipulateur accro au sexe, voilà ce qu'il est.

Une pauvre idiote accro à lui, voilà ce que je suis.

Si Léonard ne se trouvait pas en face de moi, je me serai certainement mise à rire. Dans l'ultime but de me moquer de moi même. Après tout,  il m'avait berné avec une telle maîtrise qu'elle en serait respectable. Il a réussi à susciter mon attention en faisant preuve d'une rare insolence en croquant dans un sandwich qui m'avait valu un jeu d'acteur des plein travaillés, il il a réussi à obtenir mon numéro en un claquement simplement des doigt, m'a persuadé en trois textos de le suivre jusqu'à une station de ski dont je n'avais jamais entendu parler avant ça, m'a embrassé à plusieurs reprises sans que je puisse m'y opposer tant je suis faible, et m'a lamentablement fait croire qu'il m'aimait. En effet oui, je me mettrais à rire. Rire pour ne pas pleurer.

Car London ne pleure pas, London agit. London a la chance d'user intelligemment de sa pensée quand elle le souhaite. London à beau allée à l'Église, lorsqu'elle est contrainte de commettre un péché, elle le commet sans hésitation ni regret.

Car Juliette non plus ne doit pas échapper à la règle. Même à titre d'exemple, elle est la malheureuse sur qui vera s'abattre l'irrevocable sentence, et de toute façon c'est tant mieux parce que London n'aime pas les mannequins.

Car London, c'est Alek qu'elle aime, et depuis le début Alek a prétendu aimer London dans l'unique but d'arriver à ses fins. Mais ce qu'Alek ne sait pas, c'est que c'est London elle même, qui va se faire un plaisir de lui rappeller que les plans les plus douloureux, c'est elle qui les élabore le mieux. En d'autres termes : pourquoi pas lui niquer sa mère la reine des putes ?

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didn't they tell you that she was a savage ?

Crie mon nomWhere stories live. Discover now