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London.

London

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Brook s'était contentée de lui lâcher un "bye, Alex". Alex. Elle l'a appelé Alex. Si c'est pas l'oeuvre du diable qui l'a animé à ce moment là, je ne sais pas ce que ça pouvait bien être d'autre. Mais que voulez vous, ma soeurette est enceinte jusqu'au cou et extrêmement triste suite à la trahison de celle dont on ne citera pas le nom tant il me dégoute, je suppose que je peux lui pardonner. Je me suis contentée de lever les yeux au ciel, consciente que ce matin -comme beaucoup d'autres, Brooklyn était irritable. Après qu'Alek soit parti, elle a récupéré ses clefs -raison pour laquelle elle était rentrée à la maison, et elle s'est contenté de me dire à ce soir, de la plus seche des manières. J'ai soufflé un bon coup en refermant la porte derrière elle. Puis en allant m'habiller, je me suis souvenu de la réaction d'Alek qui était pour le moins priceless.

Je le revois là, la tête enfouie dans mon cou, se stopper net en sentant la présence de ma soeur, se redresser dans la seconde en devenant rouge écarlate, gratifiant Brooklyn d'une poignée de main tremblante en se présentant nerveusement, avant de suggérer de "revenir plus tard" en se précipitant vers la porte d'entrée, tel un gosse de trois ans pris en flagrant délit d'un acte pour lequel il serait certainement puni.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, j'ai trouvé la situation à la fois gênante et drôle, voire même adorable, du à la façon dont s'est comporté mon blond et une fois les idées plus ou moins remises en place, je dois reconnaître que son passage éclair m'a laissé sur ma faim. Alors maintenant, je me demande où il a bien pu aller, pour quoi faire, et avec qui ?

Mais la voix au fond de ma tête m'ordonne de ne pas lui envoyer de message, ni même de l'appeller. Loin de moi l'idée d'être la copine chiante qui piste son copain à peine a-t-il mit le pied dehors sans indications d'où il se rendait, pour quoi faire et encore moins en compagnie de qui. Mais attendez... Je suis qui moi, d'abord ? Et lui, il est qui ? Je veux dire, l'un pour l'autre ? On n'a pas de statut aux dernières nouvelles. Alors techniquement, il est libre d'aller où où bon lui semble, pour faire ce que bon lui semble, avec qui il le désire, n'est ce pas ?

Bien que ce raisonement s'avère être d'une logique implacable, j'ose tout de même espérer que cette logique n'est pas la sienne. Tout simplement parce qu'elle n'est pas la mienne, elle est très loin d'être la mienne. Mais en est-il conscient ?

Fais chier.

La prise de tête à propos de questions aussi existentielles, c'est ça, l'annonce du debut des problemes. Le genre de problèmes qui ne se règlent pas par le biais de plans machiavéliques dont je pourrais potentiellement être à la tête, ça non. Peut être devrais-je songer à acheter Act like a Lady, Think like a Man ?

Non. Ce serait con. Ce livre se base sur une étude comportementale faite sur une population se trouvant à des hauteurs de la notre ; les américains. Ils sont tous complètement tarés là-bas. La divergence est bien trop importante pour établir une quelconque comparaison. Ce serait jeter vingt euros par la fenêtre. 

La chose est simple mesdames : j'estime avoir été assez claire l'autre jour. J'ai fait part à Alek de ce qui se tramait au fond de l'organe qui pompe régulièrement mon sang à son égard, et il semblerait qu'il se trame quelque chose de similaire au fond du sien. Bien qu'il puisse y avoir une logique dans le raisonnement qui admet que ni lui ni moi n'avons mit de mot sur la nature de la relation que nous établissons comme précédemment dit, il reste de mon devoir, en bonne psychopathe que je suis, qu'il sait que je suis et que vous savez également que je suis, de lui faire regretter chacun des actes qui seraient susceptibles de me contrarier -pour ne pas dire me blesser, d'une manière dont j'aurais jugé le degrés de gravité. Ça me paraît plutôt simple et efficace, non ?

Avec toutes ces pensées préoccupantes -alors que ce pauvre Alek ne m'a encore rien fait qui puisse justifier mon humeur pour le moins vengeresse, j'en oublie presque qu'il est pour moi l'heure d'aller donner mon cours d'anglais à ce petit de quatrième. Je m'habille alors en vitesse avant de descendre de l'immeuble.

Et c'est à l'instant précis où retentissent dans mes oreilles les magnifiques notes pulsées de Crew Love de ce cher Drake fidèlement accompagné de The Weeknd, que mon regard se pose sur les deux silhouettes  actuellement sources des principales tensions ambiantes dans ma vie, toutes deux assises à une des tables de mon grec, j'ai nommé : Miguel et Grâce. See the scene ?

Mais dites moi, on commence pas où ? Je les termine ou pas ?

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Crie mon nomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant